La Clinique virtuelle a été créée en octobre 2018 par Carolyn Brousseau et dispose d’une expertise en gestion du stress et de l’anxiété. Elle propose de la téléconsultation ainsi qu’une boutique thérapeutique en ligne. Ce service de consultation à distance permet à ses utilisateurs de pouvoir prendre soin de leur santé mentale, peu importe où ils se trouvent.
Avec un Baccalauréat en travail social en poche, Carolyn Brousseau ouvre son premier cabinet privé psychosocial, physique, il y a 5 ans en Abitibi-Témiscamingue. Deux ans plus tard, elle commence à beaucoup voyager, mais souhaite assurer le suivi de ses clients.
«Rapidement, je me suis aperçue qu’ils appréciaient beaucoup la téléconsultation parce que ça leur permettait aussi de consulter de là où ils voulaient, rapporte la travailleuse sociale désormais entrepreneure. Tranquillement pas vite, je me suis retrouvée avec plus de téléconsultations que de consultations au bureau, même si j’étais de retour. Ça m’a aussi permis d’avoir accès à une clientèle qui n’habite pas forcément dans la même ville, donc d’avoir des clients qui sont en mesure de me recommander à des amis ou des collègues. Je me suis ainsi retrouvée avec une clientèle que je n’avais jamais rencontrée physiquement.»
La transition graduelle du physique vers le numérique fonctionne pour elle sans embûche. «J’avais déjà une clientèle jeune, entre 18 et 35 ans, qui est habituée à la technologie. On a une cinquantaine de professionnels et ça fait partie de nos critères de sélection qu’ils aient une certaine connaissance des logiciels informatiques et qu’ils soient à l’aise avec, en plus d’avoir déjà fait de la téléconsultation au privé», confie-t-elle.
Le fonctionnement se veut simple. Pour une première visite, le client remplit le formulaire de prise de rendez-vous disponible en ligne. Un membre de la clinique le contacte ensuite pour bien cerner ses besoins, le diriger vers le bon professionnel et lui donner un rendez-vous. Un lien de connexion est alors généré vers la téléconsultation, incluant une salle d’attente.
La principale crainte de Mme Brousseau était de ne pas réussir à créer un lien de confiance. «C’est un peu comme si on était dans le même bureau puisque les deux personnes se voient, aperçoivent les mimiques, le non verbal aussi, relativise la professionnelle. Les gens consultent à partir de l’endroit où ils se sentent bien, en sécurité, c’est donc plus facile de parler des problèmes par rapport à un bureau que l’on ne connaît pas, avec la peur peut-être de croiser quelqu’un dans la salle d’attente.»
«Étant donné que nos professionnels peuvent opérer de n’importe où au Québec, on n’a pas de délai d’attente.»
Elle reconnaît toutefois que dans quelques cas le numérique a posé problème, par exemple lors d’une panne d’électricité ou si un client a une mauvaise connexion à internet.
Accès aux services
La Clinique virtuelle s’engage à une prise en charge rapide.
«Étant donné que nos professionnels peuvent opérer de n’importe où au Québec, on n’a pas de délai d’attente. On est capable d’offrir une prise en charge entre 24 et 48h alors que souvent dans les CSLC, encore plus dans les régions éloignées, on parle de 3 à 6 mois d’attente pour être pris en charge par un professionnel», souligne celle qui considère que cet enjeu est la raison pour laquelle les cliniques privées sont en pleine extension.
Son taux de croissance est d’ailleurs de plus en plus grand. Elle a doublé ses effectifs au cours de la première année et triplé lors de sa deuxième année. Au total, ce sont plus de 10 000 clients qui ont été pris en charge par l’un de ses psychologues, travailleurs sociaux et psychoéducateurs.
«Avec la situation qu’il y a eu, en lien avec la COVID-19, beaucoup de gens se sont ramassés très anxieux et n’ont pas consulté [en présentiel], témoigne la professionnelle. Nous, on n’a pas eu à s’adapter, parce qu’on était déjà bien équipé, donc ça a eu un impact positif. […] On a aussi eu beaucoup de professionnels qui travaillaient en bureau, qui ont dû s’adapter au numérique, et qui nous ont approchés pour rejoindre l’équipe. Ils se sont rendu compte qu’ils aimaient ça, qu’ils ne perdaient pas de temps dans les déplacements et qu’ils n’avaient pas besoin d’avoir un bureau.»
Sur le site internet de la clinique, une formation sur la gestion du stress et de l’anxiété est aussi disponible. Elle propose environ 1h30 de contenu clinique abordant différents axes comme la nutrition, la compréhension de l’émotion et sa gestion.
«La majorité de nos clients, peu importe ce qu’ils vivent, une perte d’emploi ou une séparation, souvent leur mal-être a été créé par l’anxiété que cela génère. On a créé une formation parce que tout le monde n’a pas accès à la téléconsultation, à un programme d’aide aux employés fourni par l’employeur, à des assurances collectives qui permettent d’obtenir un remboursement pour une thérapie avec un psychologue. [L’objectif] est que les gens puissent cheminer par eux-mêmes à la maison et comprendre certaines notions. Certains vont prendre cette formation et ça va être suffisant pour les aider», considère Carolyn Brousseau.
Elle ajoute que cet outil répond aussi aux besoins des clients qui ne se sentent pas prêts à commencer une thérapie avec un psychologue. Parallèlement, l’entrepreneure alimente un blogue pour éduquer la population en rendant l’information clinique accessible.
Elle oeuvre présentement à rendre ses services disponibles pour le reste du Canada, voire aux États-Unis pour l’avenir.