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«Je ne peux pas cuisiner si je n’ai pas d’huile d’olive!» – Entrevue musico-bouffe avec Squerl Noir

«Je ne peux pas cuisiner si je n’ai pas d’huile d’olive!» – Entrevue musico-bouffe avec Squerl Noir

Le rappeur Squerl Noir n’a pas chômé pendant le confinement. Après avoir lancé son premier mini-album Dérives l’automne dernier, il diffuse une nouvelle pièce intitulée Fantômes disponible sur toutes les plateformes depuis le 5 juin.

Cette pièce, créée dans l’intimité de sa maison, capture brillamment l’ambiance sombre des derniers mois avec une poésie évocatrice et recherchée qui va droit au coeur. Il a confié à Baron ses péchés culinaires.

Qui es-tu, quel est ton parcours? 

Je suis un auteur, compositeur, beatmaker, rappeur, un genre de mix de même. Je m’appelle Squerl Noir, je suis basé à Ottawa. J’ai commencé le rap il y a 2-3 ans. À la base, je faisais ça juste pour le plaisir de faire de la musique dans ma chambre, puis les opportunités ont fait que ça a pris un peu plus d’ampleur que ce que je pensais.

Comment a démarré ton aventure dans la musique?

J’étais frontman dans un groupe de post-hardcore parisien. Puis, quand le groupe s’est séparé, j’ai commencé à faire ma musique dans mon coin, mais sans trouver quelque chose qui me faisait autant vibrer, surtout dans l’aspect scénique. J’avais aussi vraiment envie d’aborder certains sujets et je trouvais que la chanson me limitait trop dans l’écriture. Alors j’ai juste commencé à écrire de longs textes et à les rapper. J’ai retrouvé cette énergie que j’avais perdue, cette émotion que je trouvais avec mon groupe et dans la musique. J’ai ensuite commencé à faire des démos et à jouer dans des openmics à Ottawa, surtout dans le milieu anglophone. Sans comprendre forcément le texte, les gens adhéraient à l’énergie du projet. Enfin, je me suis retrouvé à faire la première partie de Loud et Alaclair Ensemble au Minotaure, c’est là que le projet est devenu plus sérieux.

Comment décrirais-tu ton univers musical ?

Je pense qu’avec mon parcours musical, je produis un rap alternatif aux teintes post-rock. C’est certain qu’il y a un côté prédominant rock malgré le rap. En quelque sorte, mon univers musical est assis entre deux chaises.

Quelle est ta relation avec la nourriture?

C’est drôle à dire, mais je vois la nourriture comme un voyage culturel. J’aime découvrir des cultures différentes avec les plats typiques de celles-ci.

Si tu étais un plat, quel serait-il?

C’est difficile comme question. Je dirais un burrito. De l’extérieur ça ne paye pas d’mine, mais c’est blindé en dedans. C’est très métaphorique comme réponse, mais en vrai je ne suis qu’un fan de burrito [rires].

Si tes chansons étaient des recettes, quels en seraient les ingrédients?

À l’image de mes influences, ce seraient des recettes regorgeant d’ingrédients comme des bols poké. La base est toujours la même, mais tu peux explorer une panoplie de saveurs différentes.

Es-tu aussi doué derrière les fourneaux que sur scène?

Je ne sais pas si je suis doué, mais disons que je prends plaisir à cuisiner. Quand je prépare un plat, je m’évade beaucoup dans ma tête, dans mes pensées, un peu comme sur scène. Par contre, des fois, j’ai des excès de créativité et ça donne des résultats un peu étranges.

Qu’est-ce que tu écoutes comme musique lorsque tu cuisines?

Ça dépend de l’ambiance. Quand c’est une petite soirée tranquille et que je prépare un plat un peu plus complexe, je vais écouter des pièces plus calmes comme Albin de la Simone. D’autres fois, je n’ai vraiment pas la motivation de me faire à manger, alors je mets de la musique plus rentre-dedans dans le style de Zen Bamboo. Pour se motiver, c’est parfait.

Quelle est la première recette que tu as appris à faire?

Je ne sais pas vraiment si on peut appeler cela une recette, mais plus un moyen de se nourrir sans trop d’effort: les pâtes au fromage cuites au micro-ondes. Je sais, quand j’étais étudiant, j’étais vraiment à l’arrache. Je pense que j’ai acquis des compétences depuis [rires]!

Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi?

Le riz, c’est important. Les oignons et le sel pour ajouter un peu de saveur. Mais surtout, et ça c’est tellement la base de tout pour moi à cause de mes origines hispaniques, l’huile d’olive. Je ne peux pas cuisiner si je n’ai pas d’huile d’olive.

Quel est le pire repas que l’on t’ait servi?

Je me le suis auto-servi des pâtes trop cuites au micro-ondes, sans sel et sans fromage. La tristesse ultime.

As-tu des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque tu es en tournée?

Vraiment pas. La plupart du temps, quand il y a un repas ou juste de quoi grignoter, c’est déjà bien! Je ne suis pas compliqué. Ceci dit, les petits chocolats du Théâtre Petit Champlain à Québec sont un must pour moi.

Quel est ton plus gros «fail» culinaire?

La fois où j’ai essayé de faire un risotto au pesto pendant le confinement. Ça a juste fini en purée infâme. Mais quand tu n’es pas motivé à cuisiner à la base et que tu te lances dans une recette comme ça sans motivation, tout est indiqué pour mal finir (rires).

…Et ton plus gros «fail» musical?

Je jouais avec le groupe The Great Diversion (un groupe post-hardcore de la région) à Ottawa et les gars m’ont invité à faire un freestyle. Sauf que je ne trouvais plus mes bouchons pour les oreilles, alors je suis monté sur scène sans les mettre. La vibe était vraiment incroyable, mais, dans le feu de l’action, j’étais trop proche des cymbales du batteur et depuis j’ai un acouphène.

Si je t’invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour t’impressionner?

J’aime bien découvrir des plats de cultures différentes. Tu peux me montrer que tu as des goûts éclectiques en musique, que tu es capable d’apprécier la musique, peu importe le style. Mais le bon vieux burrito est aussi très efficace.

Ton dernier repas et la dernière musique que tu écouterais… Si tu devais mourir demain?!

Alors en entrée, j’irai avec un bol poké ou burrito (normal, c’est le dernier, on commence fort). Ensuite, la paella de mon tonton. Celle-là, il faut la goûter pour se rendre compte de ce que c’est une vraie paella. Puis pour finir, un bon gros gâteau aux carottes à 4 étages avec beaucoup de crème. J’écouterai sans doute The Devil and God Are Raging Inside Me de Brand New ou Cyborg de Nekfeu. Je t’ai cité des albums, parce que vu le temps qu’on va passer à table avec un repas comme ça, on a le temps de s’écouter un album après tout.

Quels sont tes projets futurs?

Je vais travailler sur des singles, puis pourquoi pas en faire un genre de EP ou album. Mais je ne me mets pas de pression. J’explore un peu et aussi je me questionne beaucoup sur la façon dont je vais mettre à disposition ma musique avec la situation actuelle.

 

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