Les mesures de confinement et la fermeture des magasins ont fait exploser le volume de commandes traitées par les services de livraison à domicile. Toutefois, ces changements dans nos habitudes de consommation causent des défis logistiques et suscitent des débats sur l’impact environnemental de nos achats.
Faudrait-il opter pour la livraison à domicile ou récupérer ses commandes chez le vendeur? Peut-on réduire l’empreinte écologique de la livraison à domicile? Quels sont les défis à relever aussi bien par les livreurs privés que par Postes Canada? Voici quelques statistiques à considérer.
La livraison à domicile au Canada en chiffres
- Selon la Coop Carbonne, un organisme qui milite pour la réduction des GES, 200 millions de tonnes de marchandises sont en circulation annuellement au Canada, dont 92 millions à Montréal.
- 10 millions de trajets sont réalisés annuellement par les camions de livraison.
- 24 % de l’espace des boîtes d’emballage est non utilisé. Ce manque d’optimisation se traduit en termes de coût écologique par l’émission – évitable – de 122 millions de tonnes CO2.
- 2,1 millions de colis ont été livrés par Postes Canada pour la journée du 19 mai, un des volumes les plus élevés enregistrés durant la période de confinement.
- Postes Canada enregistre un retard du délai de livraison des colis qui avoisine les 40 %.
- Les coûts de livraison à domicile par des prestataires privés ont augmenté de 30 %.
La lecture de ces statistiques fait ressortir trois principaux constats:
- La livraison à domicile, comme service annexe ou comme activité principale, est un secteur économique en pleine croissance.
- Le coût écologique du transport des marchandises est non-négligeable.
- Les solutions d’optimisation sont parfois simples à appliquer.
Comment mieux livrer?
Plusieurs solutions et améliorations du processus d’expédition des colis sont envisageables afin de diminuer l’effet polluant du transport de marchandises et gagner en efficacité.
- Mutualiser les livraisons
Les entreprises peuvent choisir de consolider leurs commandes afin de mieux remplir les véhicules de transport. Bien que cette pratique puisse engendrer des délais supplémentaires, l’acheteur est appelé à être patient. En effet, le partage des coûts par les vendeurs fait généralement baisser les prix d’achat.
Les services de livraison de repas (Doordash, UberEats, Foodora, etc.) auxquels bon nombre de restaurateurs font maintenant appel offrent un exemple de cette approche.
2. Regrouper les achats à livrer à domicile
Faire une seule commande multi-produits au lieu de plusieurs petites commandes contribue à optimiser les coûts de la livraison (coût écologique et financier, temps consacré et effectifs affectés). Bref, on ne fait pas démarrer les moteurs pour un simple item.
3. Privilégier le commerce de proximité
Le commerce local gagne du terrain. Au-delà d’être un mode de consommation, il s’agit d’un mode de vie. Une commande effectuée chez un commerçant local est facilement récupérable ou livrable.
D’ailleurs, les plateformes dédiées au commerce local sont de plus en plus nombreuses – songeons notamment au Panier Bleu.
Une industrie en quête de solutions
Sans contredit, la pandémie a été un excellent prescripteur pour les entreprises prestataires de livraison à domicile. Aussi bien le nombre des colis à livrer que leurs dimensions ont été démultipliés.
Toutefois, Postes Canada croule sous les commandes et n’a pas pu toujours honorer ses promesses de livraison dans les 48 heures. Cette situation a causé beaucoup de perte aux commerçants et producteurs qui ont été obligés de rembourser des colis jamais arrivés ou livrés avec du retard.
La situation n’est pas meilleure du côté des grandes entreprises de la livraison express: UPS et Fedex refusent même des commandes de collecte et de livraison.
Plus d’investissements, une meilleure logistique et un nouveau positionnement marketing sont attendus et seront applaudis. Gageons que les grands acteurs de la livraison à domicile sauront saisir les nouvelles opportunités offertes.