Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Je suis Marie-Christine Plouffe, entrepreneure engagée! Pendant mes études en droit j’ai fondé Atoca, une entreprise qui offre des soins corporels écoresponsables, des ingrédients à l’emballage. Après avoir complété mon baccalauréat en droit, j’ai décidé de me concentrer sur mes projets d’affaires question de voir où ils allaient me mener.
J’ai suivi plusieurs formations à l’École des entrepreneurs du Québec et chez PME Montréal, de même qu’avec Front Row Ventures (Women Founders Project). J’ai lancé un deuxième projet, pivo.eco, sur lequel j’ai travaillé pendant un an. C’est pendant cette période que j’ai rencontré Milly Paquet, l’entrepreneure exceptionnelle qui allait devenir ma partenaire d’affaires!
Après un an de travail acharné, j’ai réalisé qu’Atoca avait réellement le potentiel de changer les choses au sein de l’industrie des produits beauté. J’ai donc décidé de mettre pivo.eco sur la glace et de me concentrer sur ma première entreprise. En à peine quelques mois de travail à temps plein, Milly et moi avons transformé Atoca. Aujourd’hui, nous sommes distribués dans une quarantaine de boutiques à travers le Québec, et nous avons des idées de grandeurs!
«On est conscientes que le zéro déchet est un parcours parfois sinueux. Personne n’est parfait, mais on encourage et on outille les gens pour qu’ils/elles puissent faire de leur mieux!»
Votre emploi et titre actuel?
Fondatrice et dirigeante de Produits Atoca. J’admets que j’aime bien le titre de PDG, aussi! 😉
Dans quelle ville?
À Montréal. Notre place d’affaires est à Montréal, mais nos produits sont vendus à travers le Québec et éventuellement au Canada et dans le monde.
Un mot pour définir quel type de travailleuse vous êtes…
Créative.
Qu’est-ce qui rend Atoca unique?
Plusieurs choses! Le plastique est actuellement l’une des menaces les plus importantes pour l’environnement. Les produits de consommation courante sont SURemballés, la plupart du temps avec des emballages non recyclables et non réutilisables. Plusieurs entreprises choisissent leurs ingrédients avec soin et confectionnent des produits étiquetés écoresponsables, mais la problématique de l’emballage demeure.Chez Atoca, l’emballage fait partie intégrante de notre promesse d’écoresponsabilité. Notre solution: une gamme de produits corporels écoresponsables, des ingrédients à l’emballage. Ça, c’est nouveau.
Le ton est différent chez Atoca comparativement aux autres entreprises du milieu: notre côté «awkward» et humain est mis de l’avant parce qu’on est conscientes que le zéro déchet est un parcours parfois sinueux. Personne n’est parfait, mais on encourage et on outille les gens pour qu’ils/elles puissent faire de leur mieux!
Nos produits sont différents et un peu «funky», parce qu’un emballage écoresponsable, ça rime souvent avec une utilisation un peu différente. Ça fait jaser notre clientèle et on aime ça! Enfin, Atoca est une des seules entreprises de son milieu qui, d’ici quelques années, désire voir ses produits traverser l’Atlantique et éventuellement même le Pacifique!
Quelle est la taille de votre entreprise?
Toute petite, pour le moment, mais très grande en termes d’ambition! Il y a Milly et moi, de même que plusieurs collaborateurs qui travaillent sur des mandats ponctuels (la photographe Laurence Plouffe et le UX Designer Olivier Vigeant Paquette, pour n’en nommer que quelques-uns). Nous prévoyons engager notre premier employé cette année, wouhou!
Quels outils sont essentiels à votre vie?
Mon Dieu, ma question préférée! Les applications de gestion du temps nous sauvent la vie. Nous utilisons Zoho, pour les courriels et pour le calendrier partagé, de même que Trello (je suis en amour) pour la gestion de projet. Je pourrais parler de l’organisation de mes colonnes dans Trello toute la journée si jamais vous voulez faire un article sur le sujet un jour! [rires]
À quoi ressemble votre espace de bureau?
Il est petit! Une chance qu’on ne prend pas trop de place! Nous partageons nos bureaux et notre atelier de production avec une autre entreprise, question d’économiser sur le loyer. Chez nous, il y a beaucoup d’étagères avec des produits, des matières premières pour la fabrication, plusieurs bureaux… Tout a sa place! Si vous n’aviez pas compris encore, on aime être organisées. Accroché au mur, il y a un gigantesque calendrier, des feuilles avec nos objectifs personnels pour l’année, des petites phrases encourageantes qu’on s’écrit mutuellement, des fleurs séchées et des cadres bien colorés! On se sent comme à la maison, avec une odeur de dentifrice à la menthe en plus.
Avez-vous une façon particulière d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?
Oh que oui. Le meilleur truc que je peux donner pour cela, c’est de terminer la semaine en organisant la semaine suivante dans ses grandes lignes. Ensuite, à la fin de chaque journée, on se fait une liste de toutes les tâches à accomplir le lendemain. C’est le meilleur moyen de se lever le matin, parce qu’on sait ce qu’on a à faire! Aussi, pour l’organisation générale, on utilise les applications mentionnées plus haut, ce qui permet à tout le monde de travailler en harmonie et de savoir ce qui se passe dans les plates-bandes de l’autre.
Quels «trucs» conseilleriez-vous pour améliorer la productivité?
Savoir prendre des pauses et prendre le temps de savourer les victoires. J’ai moi-même encore du travail à faire sur ce point, mais on s’améliore tranquillement!
Vous êtes meilleure que vos collègues de travail pour…
J’excelle dans le développement de nouvelles relations d’affaires.
Comment contrôlez-vous la croissance de votre entreprise?
On tente de prévoir les différents stades de croissance de l’entreprise à l’avance. Ainsi, on peut toujours prendre les décisions importantes en gardant nos objectifs à long terme en tête. C’est vrai que rien ne se passe jamais comme prévu dans la vie, mais tout de même, la planification nous aide à garder le cap!
Nous ne visons pas une croissance exponentielle à tout casser parce qu’on veut pouvoir s’assurer que nos valeurs restent au cœur de nos décisions d’entreprise. Parce que nous sommes deux seulement à travailler chez Atoca à temps plein et que nos produits sont fabriqués à la main, cela impose aussi des limites en ce qui a trait à la quantité de produits que nous pouvons fournir par commande.
Nous travaillons actuellement à mettre en place un partenariat avec un laboratoire privé à Montréal spécialisé en cosmétiques naturels. Ceci nous permettra d’aller vraiment de l’avant avec des commandes plus importantes de la part des distributeurs ou des magasins de grande surface.
L’année 2019 a été pour nous synonyme de restructuration. L’année 2020 est une année de préparation et de mise en place de nouveaux partenariats d’envergure pour qu’on démarre 2021 en grand.
«J’ai eu de la difficulté à mettre définitivement de côté la possibilité de devenir avocate et d’avoir un emploi bien rémunéré facilement.»
À propos du design, qu’est-ce que votre marque représente?
Notre marque reflète deux choses très simples: le caractère écoresponsable de nos produits, de même que la personnalité de Milly et moi. Puisqu’Atoca était à ses débuts un projet plus qu’une entreprise, la marque s’est un peu développée d’elle-même.
C’est avec l’arrivée de Milly que le côté humain et «awkward» d’Atoca a vraiment fait surface, parce qu’elle est vraiment étrange cette personne! [rires] Mais non, blague à part, nous avons eu une longue discussion sur ce que nous souhaitions projeter, comme entreprise. Nous ne voulions pas avoir l’air parfaites parce que nous ne le sommes tout simplement pas. Nous faisons des erreurs comme n’importe qui et nous croyons qu’il est important d’en parler, parce que ça démocratise le mouvement écoresponsable. On peut se lancer dans le mouvement même si on ne peut pas changer toutes nos habitudes à la fois. Faire de notre mieux c’est déjà un bon début. Nous, on veut aider les gens à aller plus loin et on veut les outiller.
À partir de là, on construit nos publications sur les réseaux sociaux et notre image de marque en général. On essaie simplement d’être nous-mêmes le plus possible et c’est ce que ça donne!
Comment votre design a-t-il été conçu?
Par Laurence Plouffe. Elle est actuellement notre photographe, mais elle a débuté en acceptant des contrats de design à temps partiel. Nous prévoyons retravailler notre image de marque complète cette année pour tremper un peu plus dans la sauce funky!
Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?
Le bonheur que je ressens lorsque je pense à mon travail et à ma vie en général. J’avoue que parfois je pense aussi au désespoir que j’ai ressenti toutes les fois que j’ai travaillé pour une autre personne ou avec un horaire fixe, et ça me donne de la force pour ces journées où on aimerait mieux rester au lit!
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
N’écoute pas tous les conseils des autres. Tu es la spécialiste de ton domaine.
Quelle est votre stratégie en ligne?
Nous avons une double stratégie.
Nous offrons des produits dans plusieurs boutiques à travers le Québec. Ces boutiques, nous les approchons grâce aux réseaux sociaux, par courriel ou tout simplement en appelant directement chez elles! C’est fou comment un appel téléphonique peut surprendre l’autre personne. Ça reste le moyen le plus efficace, selon moi. Ça fait toujours du bien de parler à un humain de vive voix.
Sinon, pour les ventes aux particuliers, tout cela se passe directement sur notre site web. Nous avons une stratégie de marketing plus élaborée depuis la fin 2019. Nous faisons maintenant de la publicité sur Facebook et nous envoyons des infolettres de manière plus assidue.
Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneure?
Gérer le risque.
J’ai eu de la difficulté à mettre définitivement de côté la possibilité de devenir avocate et d’avoir un emploi bien rémunéré «facilement». L’entrepreneuriat vient avec sa dose de risque, surtout au niveau financier. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai démarré l’entreprise avec mes propres fonds. Cette année, pourtant, nous allons devoir aller chercher un prêt important. J’avoue que, bien que le risque financier est calculé, il me fait un peu peur. J’ai toujours eu de la difficulté à aller à fond dans une seule direction, j’aime habituellement avoir un plan B, C, D, et E.
Par contre, lorsque j’ai pris la décision de me lancer à 100% chez Atoca et de ne plus regarder en arrière, le poids sur mes épaules s’est envolé! C’est dans cette direction que j’ai l’intention de poursuivre ma route.
Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite démarrer son entreprise?
Fais un plan d’affaires! Il n’est pas nécessaire de faire un document de 70 pages comme ceux qu’on peut retrouver sur internet. Je crois cependant que tout projet d’affaires se doit d’être réfléchi. Quel problème règles-tu? Quelle sera ton offre de service? Quel est ton avantage concurrentiel? Quelle sera ton image de marque? Combien as-tu besoin pour démarrer tes activités?
Penser à tout cela en avance peut te permettre d’éviter des erreurs coûteuses, qui prennent du temps à réparer.
Mis à part votre ordinateur et votre téléphone, de quel gadget ne pouvez-vous pas vous passer?
Ma machine à popcorn.
