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Maman: Bruncher dans une ambiance boho à Griffintown

Maman: Bruncher dans une ambiance boho à Griffintown

Plantes suspendues au plafond, meubles blancs décapés, miroirs piqués et vaisselle vintage: Maman vous plonge illico dans une délicieuse ambiance bohème romantique. À la tête de ce café-restaurant de la rue Notre-Dame Ouest qui a ouvert ses portes en août 2019, le couple franco-canadien formé par Benjamin Sormonte et Elisa Marshall, et leur associée Andrea de Maio. Mais l’aventure de Maman a commencé à New York, où le couple a ouvert son premier établissement en 2014. 

Depuis, le concept a fait des petits à Brooklyn et Toronto. Cerise sur le gâteau, Oprah Winfrey déclare en 2017 que leur biscuit aux pépites de chocolat et noix est l’une de ses «choses préférées» (on confirme, ils sont terribles). Rencontre avec le couple d’entrepreneurs qui nous parle de son réseau de 8 cafés-restaurants et de son dernier-né à Griffintown. 

Crédit photo: Isabelle Delorme

Bonjour Elisa et Benjamin. Vous avez lancé vos restaurants à Soho, Brooklyn puis Toronto. Qu’est-ce qui vous a amenés à Montréal?

Elisa Marshall: Peu de gens le savent, mais nous nous sommes rencontrés à Montréal. Ma famille est d’ici et j’ai grandi entre Toronto et Montréal. Puis, après un passage par la France, je suis revenue pour étudier à McGill et Concordia. Avec Benjamin, nous nous sommes rencontrés au bar Buonanotte il y a huit ans et avons eu notre première date chez Joe Beef. Benjamin était avocat, mais il parlait d’ouvrir des restaurants. De mon côté, j’étais organisatrice de mariages, mais je voulais ouvrir une boulangerie. Cinq ans plus tard, nous avons déménagé à New York et là-bas nous avons décidé que c’était vraiment le bon endroit pour lancer notre concept. Nous avons quitté nos jobs respectives et c’était parti!

Nous sommes restés 6 ans à New York et lorsqu’on attendait notre bébé, nous avons décidé de nous rapprocher de notre famille à Montréal où nous avons de si beaux souvenirs tous les deux. Et comme si nous n’étions déjà pas assez occupés avec l’arrivée du bébé, on a ouvert ce nouveau restaurant [rires]!

Comment avez-vous choisi le quartier de Griffintown? 

E. M.: Nous avons regardé les opportunités à Westmount, dans le Vieux-Port et à Griffintown. Mais on aime beaucoup la rue Notre-Dame Ouest et avons adoré cet espace avec ses magnifiques colonnes et plafonds. C’est un endroit qui a vraiment une belle âme! Et puis on s’est aperçus qu’il y avait un manque dans ce quartier où il y a beaucoup de restaurants et de bars pour le soir, mais peu d’établissements offrant la même chose que nous.

Crédit photo: Isabelle Delorme
Crédit photo: Isabelle Delorme

D’où vient le nom Maman?

E. M.: Nous souhaitions reproduire l’ambiance de chez nous au niveau du design, que ce soit chaleureux et confortable. Benjamin a des racines dans le sud de la France et mon père était antiquaire, donc la décoration du restaurant ressemble vraiment au salon dans lequel j’ai grandi. Et puis ce nom est un hommage à nos mères, qui nous ont transmis leurs recettes. 

Benjamin Sormonte: Lorsqu’on demande aux gens qui est leur chef(fe) préféré(e) ou détesté(e), ils ont souvent tendance à dire que c’est leur maman! Nous avons tous les deux grandi en appréciant beaucoup la cuisine de nos mamans (et nos papas d’ailleurs, car le mien cuisinait aussi) et c’est comme ça que les idées sont venues.

«De la même façon que nous servons nos recettes familiales, nous avons réutilisé dans la salle du restaurant une armoire qui était dans la maison de mon père.»

Avez-vous adapté votre menu au goût des Montréalais?

B. S.: Nous avons bien sûr rapporté avec nous les best sellers de New York, comme nos cookies par exemple. Nous avons aussi fait une étude de marché pour avoir quelques adaptations, comme précédemment à Paris pour notre pop-up. Mais la structure du menu reste assez similaire à celui de New York.

E. M.: Nous travaillons avec beaucoup de fournisseurs locaux, donc nous incorporons quelques éléments du Québec, comme le sirop d’érable pour nos beignets.

Pour ce restaurant, vous avez inauguré l’été dernier une formule 5 à 7 qui n’existe pas dans les autres établissements Maman. Cela vous paraissait-il indispensable?

B. S.: Oui, cela fait partie de la culture montréalaise. Nous essayons toujours de nous adapter à la clientèle locale, et ici, le 5 à 7 est vraiment super! Nous avons une terrasse, nos 5 à 7 sont donc proposés aux beaux jours, d’août à octobre. Cette année nous pensons même commencer un peu plus tôt.

Crédit photo: Isabelle Delorme
Crédit photo: Isabelle Delorme
Crédit photo: Isabelle Delorme

Qu’est-ce qui fait venir les clients chez vous et pas ailleurs?

B. S.: L’authenticité, j’espère! C’est quelque chose qui nous tient à coeur, que ce soit au niveau du design, des meubles, mais aussi dans l’assiette. Nos produits sont locaux pour la plupart et nos recettes sont simples, tout en restant qualitatives. 

Comment avez-vous pensé et choisi cette décoration qu’on pourrait qualifier de romantique et bohème ou encore rustique chic?

B. S.: Nous avons en effet entendu un peu de tout sur notre décoration! Nous essayons d’utiliser des matériaux nobles et tout ce que vous voyez dans le restaurant a une histoire. Il n’y a pas de reproductions, les chaises sont antiques. Nous souhaitions faire revivre des objets au lieu d’aller les chercher dans un catalogue. Beaucoup d’éléments viennent de France, comme les pieds métalliques des tables qui servaient à des couturières. 

E. M.: Nous avons la même approche au niveau du design qu’avec notre cuisine. De la même façon que nous servons nos recettes familiales, nous avons réutilisé dans la salle du restaurant une armoire qui était dans la maison de mon père et notre vaisselle bleue et blanche est ancienne et dépareillée. Nous aimons raconter une histoire et que tout cela ait du sens. D’ailleurs, beaucoup de nos recettes sont nommées en référence aux personnes (mères, tantes, grands-parents, etc.) qui nous les a transmises.

Quelle est votre recette pour reproduire le succès dans chacun de vos établissements?

B. S.: Je pense que c’est important de s’adapter à la culture et la société dans laquelle on s’intègre, mais aussi de rester nous-mêmes. Nous n’avons pas la prétention de faire de la grande cuisine, mais d’offrir quelque chose d’authentique, de simple et de bon et de faire passer un bon moment aux clients. Ça peut paraitre un peu cliché, mais c’est vraiment ce qu’on essaye de faire.

Crédit photo: Isabelle Delorme
Crédit photo: Isabelle Delorme

Avoir un dessert adoubé par Oprah Winfrey, cela vous a donné un bon coup de pouce, j’imagine?

B. S.: Oh oui! Nous avions déjà reçu une très bonne critique de Florence Fabricant du New York Times, et c’est elle qui a mis notre cookie sur la map. Mais avec Oprah, ça a été comme un tsunami, car elle est très écoutée aux États-Unis. Nous avons subitement vendu 2.000 douzaines de cookies à travers tous les États-Unis en quatre semaines! Nous n’étions pas prêts pour ça! [rires] Notre bureau s’est tout à coup transformé en cookie factory, mais ce sont de très bons souvenirs.

«On est tous les deux férus de design et de gastronomie donc nous travaillons beaucoup ensemble dans ces domaines et même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous avons cette osmose entre nous.»

Quels genres de patrons êtes-vous?

B. S.: Très impliqués, car nous aimons être sur le floor, près de nos clients et de nos équipes.

E. M.: Oui, nous sommes très impliqués de A à Z, du nettoyage de la vaisselle jusqu’aux plantes. Je ne sais pas si c’est bon ou mauvais pour notre staff, mais je pense que c’est ce qui fait de ce restaurant un endroit spécial. Et je crois que nous avons tous les deux un bon oeil et le sens du détail.

Avez-vous des stratégies particulières pour faire connaître Maman et contrôler sa croissance?

B. S.: Elisa est responsable des réseaux sociaux et cela a très bien marché. Nous travaillons aussi depuis le début avec une relationniste de presse à New York qui est incroyable et je pense que c’est important. Mais c’est sûr que depuis le début, les réseaux sociaux nous ont été très favorables et ont été très bien gérés.

Quel est votre secret pour travailler en couple?

E. M.: Nous avons chacun nos rôles respectifs, car nous avons identifié nos forces et nos faiblesses. Benjamin est davantage doué pour les chiffres et il sait que ce n’est pas mon domaine. J’interviens davantage sur tout ce qui touche à la création et la communication.

B. S.: Je suis plus ou moins d’accord! Oui, chacun a son rôle, mais nous sommes aussi très passionnés tous les deux. D’ailleurs nous disons toujours que le jour où nous n’aurons plus cette passion, nous arrêterons! On est tous les deux férus de design et de gastronomie donc nous travaillons beaucoup ensemble dans ces domaines et même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous avons cette osmose entre nous.

Crédit photo: Isabelle Delorme
Crédit photo: Isabelle Delorme

Qu’est-ce que la dimension multiculturelle de votre couple apporte à votre entreprise?

B. S.: Cela apporte différents points de vue dans l’assiette et dans le design. Nous essayons de nous respecter là-dedans et d’offrir un mélange assez intéressant, comme par exemple avec notre quiche qui serait servie uniquement au lunch en France, mais que nous proposons également pour le petit-déjeuner pour nous adapter à la culture nord-américaine. D’ailleurs, la ville de Montréal est elle-même incroyable en termes de richesse de cultures. 

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite ouvrir un café ou un restaurant à Montréal?

B. S.: Montréal me rappelle un peu la France dans des aspects positifs, mais aussi d’autres, plus négatifs, par exemple les formalités administratives. Je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué d’obtenir un permis de construire ou une licence d’alcool! Avec l’expérience, je trouve que c’est plus contraignant qu’à New York. C’est bien de le savoir à l’avance.

Avez-vous le projet d’ouvrir un autre établissement prochainement?

B. S.: Nous sommes très heureux d’être à Montréal pour l’instant. Nous allons ouvrir une enseigne à Chicago cette année, car nous nous étions engagés dans ce projet depuis un moment. Sinon, nous ne souhaitons pas trop en prendre non plus, car on est jeunes parents et on veut en profiter. Nous sommes très satisfaits de ce que nous avons déjà.

Pour finir, un mot chacun pour décrire Montréal, vous qui avez beaucoup voyagé?

E. M.: Belle!

B. S.: Conviviale.

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