Après avoir fondé un espace de coworking communautaire et créé un studio de yoga, Michael Schwartz s’est lancé dans l’aventure des Affûtés en 2019. Espace de collaboration et de création manuelle, les Affûtés proposent des ateliers collectifs en couture, bricolage, réparation, etc, ainsi que des pratiques libres, où chacun peut venir avec un projet en tête. Entrevue.
Bonjour Michael! D’où t’es venue l’idée des Affûtés?
Il y a quatre ans, j’ai commencé à travailler le bois avec un menuisier retraité. C’était nouveau pour moi de fabriquer avec mes mains et j’ai adoré l’expérience. Ça m’a donné beaucoup de sérénité, de confiance en moi et de fierté. Je me suis rendu compte que beaucoup de gens avaient envie d’apprendre et de retourner à des pratiques manuelles. Alors j’ai eu l’idée d’ouvrir un espace qui permet à la fois d’apprendre et de créer directement sur place. Chez nous, on peut venir sans savoir tenir une perceuse, et c’est ça qui nous différencie.
Au départ, on proposait seulement des ateliers ponctuels sans avoir de lieu fixe. Ça nous a permis de construire notre communauté petit à petit. En mai 2019, on a inauguré notre propre espace où on offre des cours collectifs et où on accompagne les gens dans leurs projets personnels.
«Certaines personnes arrivent chez nous avec une image Pinterest et on design le projet, on coupe et on assemble ensemble.»
Comment as-tu construit ton équipe et ton concept?
J’ai cherché dans mon réseau des gens avec des compétences en couture et en bois pour les premiers ateliers. Puis, j’ai proposé des idées d’ateliers pour voir si les gens étaient intéressés. Et ça a plu! Ensuite, j’ai eu un financement de démarrage pour trouver un lieu. Au départ, je m’occupais de tout tout seul avant d’embaucher quelqu’un à l’animation puis une autre personne comme chef d’atelier. Ça s’est fait au fur et à mesure des besoins.
Aujourd’hui, le projet est à l’équilibre, c’est-à-dire que l’équipe est payée grâce aux inscriptions et à l’usage quotidien du lieu. Ça a mis un an environ pour que ça atteigne l’équilibre. C’était vraiment important pour moi parce que je veux qu’on puisse payer les gens, je préfère ne pas dépendre des subventions!
Comment ça fonctionne Les Affutés?
Si quelqu’un a envie de réparer ou de créer quelque chose, que ce soit en bois, en tissu ou en cuir, il peut venir aux Affutés. Il trouvera tous les outils nécessaires. S’il le souhaite, on peut aussi l’aider. Certaines personnes arrivent chez nous avec une image Pinterest et on design le projet, on coupe et on assemble ensemble. On peut amener son propre matériel sur place, mais on vend tout à l’unité. Donc vous pouvez acheter 8 vis ou encore 50 ml de peinture si c’est ce qu’il vous faut pour votre idée.
On a une vingtaine «d’affûteurs» qui travaillent avec nous, donc on a la chance de pouvoir proposer deux à trois ateliers par jours. La plupart sont pour les débutants, mais on en offre aussi pour les personnes plus expérimentées.
«Ça rend fier de faire quelque chose de ses mains, autre qu’un post sur les réseaux sociaux!»
Quel genre d’ateliers proposez-vous?
C’est vraiment très varié. Il y a des ateliers pour fabriquer une étagère, un skateboard, un vêtement, un sac à dos, mais aussi comment faire son savon, son parfum, poser de la céramique, des activités pour découvrir la plomberie, le tricot, etc.
Quelle est la réception du public?
Ça se passe super bien, on est très content. Ça rend fier de faire quelque chose de ses mains, autre qu’un post sur les réseaux sociaux! Je ne critique pas ça, mais je pense qu’il faut trouver un équilibre. Et c’est pour ça que l’idée a rencontré un bon succès, je crois. Plein de personnes sont intéressées à construire des choses par eux-mêmes. Les gens viennent entre amis ou en famille. Notre but, c’est de continuer à faire grandir la communauté, à développer notre projet pour que plus de monde le connaisse.