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La bienveillance, la vision et le lien social au cœur du leadership conscient

La bienveillance, la vision et le lien social au cœur du leadership conscient

Être davantage à l’écoute de soi et des autres et réfléchir aux impacts de ses choix, c’est ce qu’implique le paradigme du leadership conscient. Convaincu de ses effets bénéfiques, Stéphane Leblanc a fondé le Centre International du Leadership Conscient à Montréal en 2017, dont la mission est d’élever la conscience dans les organisations. Rencontre.

À l’image de nos sociétés modernes, le leadership traditionnel insiste davantage sur la performance et la profitabilité. La fatigue chronique et les troubles de santé mentale liés au travail font partie des dommages collatéraux fréquents. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, 1 Canadien en âge de travailler sur 5 sera aux prises avec la dépression, l’anxiété ou une autre forme de maladie mentale.

«Dans les organisations où j’ai travaillé j’ai vu des belles choses, mais aussi beaucoup de souffrances», observe Stéphane Leblanc. Pour lui, le leadership conscient se pose en solution à ces maux, puisqu’il vise le bien commun plutôt que les intérêts personnels. «C’est un leadership guidé par une vision et propulsé par des valeurs qui vise le bien-être de toutes les parties prenantes, autant que le succès de l’organisation afin de créer un avenir prometteur pour les prochaines générations», ajoute-t-il. 

Stéphane Leblanc.

En reprenant le champ lexical de la pleine conscience, le «flow» encourage les cadres d’organisations à évoluer vers un état de conscience supérieur où le sujet est totalement engagé dans ce qu’il fait. Plusieurs études ont ainsi montré que la détresse psychologique diminuait pour les travailleurs se prêtant à l’exercice, en même temps que le niveau de satisfaction des clients augmentait.

Le concept de leadership conscient a émergé il y a environ dix ans. Ce sont les travaux de Janice Marturano, auteure américaine et ancienne vice-présidente de l’entreprise General Mills, qui sont les plus souvent cités comme pionniers dans le domaine. C’est elle qui a d’ailleurs fondé, en 2011, le Institute for Mindful Leadership, un organisme sans but lucratif voué à la formation des chef.fes dans l’exploration de la pleine conscience.

«J’ai exercé un leadership conscient avec mon équipe et cela a été une transformation totale.»

Des choix conscients

Devenir un leader conscient rime aussi avec une attention accrue aux impacts des décisions, à tous les niveaux. La crise environnementale globale, par exemple, est une conséquence de la surconsommation et de choix qui n’ont pas pris en compte la durabilité des ressources. Une stratégie dite «consciente» nécessitera une vision impliquant le développement durable en plus du bien-être des employés.

Pour faire ces choix éclairés, il est nécessaire de faire preuve d’introspection afin de connaître les valeurs qui nous guident, notamment grâce à la méditation, selon Stéphane Leblanc. Le centre international qu’il a fondé propose ainsi des conférences et des ateliers de transformation destinés aux organisations et aux leaders. 

«On leur explique les niveaux de conscience, comment passer d’un niveau à un autre, ce qui fait qu’on est pris dans notre égo, nos peurs, nos pensées dubitatives», indique-t-il, en précisant que ces questions sont très peu souvent appréhendées dans les écoles de commerce et de gestion. Les participants sont amenés à mieux gérer leur stress et à écouter leurs intuitions en développant leur intelligence émotionnelle.

L’écoute et le lien aux autres sont des éléments importants du leadership conscient.

Engager la collectivité

Se reconnecter aux autres est également primordial. «En 2008, je suis devenu vice-président d’une grande entreprise où je gérai une unité d’affaire de 3000 personnes qui n’allaient pas bien du tout, raconte-t-il. J’ai exercé un leadership conscient avec mon équipe et cela a été une transformation totale, il y a eu d’excellents résultats.»

Il a ainsi rencontré 300 employés en groupes de 10 afin de leur demander leur vision de l’entreprise pour les trois années à venir, et a établi un plan qui rassemblait leurs suggestions pour que chacun s’y reconnaisse. Le but: créer une culture organisationnelle. «Le leadership conscient en est aussi un de proximité, il faut aller voir les gens, leur parler pour connaître les véritables problèmes», souligne-t-il. Bâtir une communauté dans l’entreprise répond dès lors à l’un des besoins humains fondamentaux, celui d’appartenir à quelque chose de plus grand, selon M. Leblanc.

Le facteur économique devrait finir de convaincre les employeurs encore réticents, puisqu’il est prouvé que des employés plus heureux sont plus efficaces et auront davantage tendance à rester dans leur entreprise. 

🌀 Centre International du Leadership Conscient

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