Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Je m’appelle Christophe et ce projet est une reconversion suite à un licenciement économique à l’aube de mes 50 ans. Mécanicien de formation, j’ai été dessinateur industriel, responsable système en passant par support logiciel et manager des services… Tout ça pour terminer ingénieur avant-vente pour une société qui conçoit des systèmes de calcul intensif. Enfin ça c’était avant!
Votre emploi et titre actuel?
Fiscalement, je suis gérant d’entreprise, mais socialement, je suis brasseur!
Dans quelle ville?
Si vous tracez un triangle entre Meaux, Coulommiers et Euro Disney, vous trouverez au centre Dammartin-sur-Tigeaux, petit village sur les bords du Grand Morin, en France.
Quelques mots pour définir le type de travailleur que vous êtes…
Créatif, passionné, artiste, inconscient.
D’où vient votre intérêt pour la microbrasserie?
Je travaillais dans l’informatique et j’étais fréquemment amené à déjeuner avec des clients au restaurant. Supportant très mal l’alcool et n’étant pas un grand consommateur de soda, je subissais une pression sociale permanente, car ceux-ci comprenaient mal que je ne les accompagne pas. La bière sans alcool ne figure que rarement sur les cartes des restaurants, j’en donc suis venu à m’intéresser à la bière. Et le constat fut que la bière sans alcool industrielle n’est pas bonne et que l’offre était pauvre… Et comme on est jamais si bien servi que par soi-même!
Qu’est-ce qui rend votre bière unique?
Elles sont loin d’être uniques, mais elles ont un air de famille. Beaucoup d’arômes (malt, fruit et épice), peu alcoolisées et très peu d’amertume. J’ai été très probablement il n’y a pas si longtemps le seul en France à brasser artisanalement des bières bio sans alcool (blondes et brunes). Bientôt, il y en aura une bio sans alcool et sans gluten.
Quelle est la taille de la brasserie?
150 hl en 2019.
Quels outils sont essentiels à votre vie?
L’application Beersmith!
À quoi ressemble votre espace de bureau ?
Un petit bureau rangé une fois par mois pour les tâches administratives et une picobrasserie située au rez-de-chaussée de la maison. Comme pour Apple ou Hewlett-Packard, l’aventure a commencé dans le garage, mais dans mon cas, elle y restera! [rires]
Avez-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?
Je suis un artiste… tout au feeling! Peu m’importe la productivité, seule la qualité compte.
Comment contrôlez-vous la croissance de votre microbrasserie?
J’ai fait le choix engagé de ne jamais travailler avec la grande distribution ni distributeur ni grossiste et je m’y tiens.
Quelles votre stratégie pour faire connaitre votre bière?
Encore un choix engagé; je brasse une bière locale pour un marché local. La bière étant pour moi un moyen de créer de l’échange et du lien, je suis acteur de l’animation locale de tout type (marché artisanaux et bios, foires, fêtes, etc.) et j’y propose des dégustations tout en montrant les matières premières et en répondant aux nombreuses questions.
À propos du design, qu’est-ce que votre marque reflète?
La marque déposée est Grand Morin, Rock’n’Roll Beers. L’idée est que l’habitant de la vallée puisse s’approprier le produit puisqu’il porte le nom de la rivière qui la traverse.
Mais pour moi, le côté rock’n’roll est surtout l’anticonformisme, comme brasser il y a 6 ans de la bière bio sans alcool plutôt que de l’IPA. Autant dire que la brune sans alcool est carrément punk!
Le logo rond type vinyle a été créé par mon neveu Vincent. Mais alors que je faisais une dégustation dans un magasin bio, une charmante jeune femme est venue discuter. Son mari faisait les courses et elle s’ennuyait. On a bien ri, même si elle m’a rapidement avoué ne pas aimer la bière (et être allergique au colorant rouge!) et en partant, elle me dit qu’elle était graphiste. «Tu veux désigner des étiquettes?» Depuis, elle règne en maitresse au royaume de l’étiquette de la Grand Morin.
Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?
Je n’ai qu’à monter ou descendre l’escalier… Ce n’est pas la mine.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
Si tu veux durer, ne travaille qu’à 50%. Je l’ai bien retenu celle-là.
Quel est votre meilleur truc pour sauver du temps?
Partir en vacances!
Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneur?
En fait, je ne suis pas sûr d’avoir l’âme d’un entrepreneur. J’ai créé mon emploi, pour ne plus avoir à avoir peur de le perdre à un âge où cela deviendrait impossible d’en retrouver un. Je suis plutôt dans le style du travailleur indépendant.
À la fin d’une journée, quelle sorte de bière buvez-vous pour vous détendre?
Finalement, j’en bois assez peu. Mais je bois beaucoup de maté.