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NAART Beerpainting: Le collectif qui peint avec des bouteilles de bière

NAART Beerpainting: Le collectif qui peint avec des bouteilles de bière

Peindre avec une bouteille d’une bière, il fallait oser. Les inventeurs du concept, Nicolas Thollot-Arsac et Alexandre Caillarec, se sont rencontrés à l’École d’arts appliqués Olivier de Serres à Paris, et ont révolutionné la peinture sans le vouloir. Rien ne prédestinait le duo à créer le collectif NAART Beerpainting, si ce n’est le partage d’une bonne bière un soir de travail en 2015.

Ils peignent avec des goulots ou des culots de bouteilles de bière. Leurs tableaux sont exposés dans des galeries à travers la France et désormais à Montréal, où Alexandre Caillarec, de passage à Montréal jusqu’au 3 octobre, a réalisé une performance live lors du Festival YUL EAT les 13 et 14 septembre derniers.

Un soir d’immense fatigue, les deux compères Alexandre Caillarec et Nicolas Thollot-Arsac, pas encore trente ans, viennent d’enchaîner 20 heures de travail sur un décor (ils viennent du monde de la scénographie et des décors), soufflent. Et réfléchissent à une façon originale de peindre, qui les démarqueraient sur le marché de l’art. Ils regardent les bouteilles autour d’eux, s’emparent de l’une d’entre elles, la trempent dans un pot de peinture qui traîne et font des essais. «Les bières vides faisaient partie du décor chez moi», indique en souriant Alexandre Caillarec. De là à les utiliser, les deux franchissent allègrement le pas et creusent l’idée devant le surprenant résultat.

Courtoisie NAART.

Bien sûr, souligne l’artiste avec humour, leur art plaît d’abord dans les villes où l’on boit de la bière. Et puis détourner un objet pour lui donner une seconde vie, c’est un concept dans l’air du temps. Deux points qui les ont encouragés à poursuivre leur aventure.

De l’art pixellisé

«Quand on est près, on voit des ronds et quand on s’éloigne, c’est vraiment comme une photographie qui apparaît», résume Alexandre Caillarec. Selon lui, l’une des difficultés réside dans la taille de la peinture: plus le cadre est grand, plus l’image apparaîtra facilement. L’autre difficulté se trouve dans la bouteille utilisée. «Plus la bouteille est longue, plus la prise en main est difficile», souligne-t-il.

Ce qu’ils peignent? Dans un premier temps, ils puisent dans ce qu’ils consomment et voient autour d’eux. «Les thèmes de peinture que l’on représente, c’est nos références dans la vie de tous les jours», explique Alexandre Caillarec. Des portraits, des caractères de film, des gens qu’ils aiment bien, etc. Désormais, ils travaillent aussi sur commande ou à base de photos pour des rendus au point près.

«Ce que l’on cherche, c’est d’abord à transmettre des émotions et des vibrations avec notre peinture», explique l’artiste peintre à propos de ce qu’il ressent quand il peint ainsi, sans ses pinceaux. Ils aiment beaucoup quand ils voient quelques curieux s’arrêter devant leurs oeuvres, et qu’ils peuvent alors échanger, partager avec le plus grand nombre.

Parmi leurs inspirations, ils citent pêle-mêle des artistes modernes tels que Françoise Nielly, qui fait des portraits pop et flashy ou encore Steven Spazuk qui peint avec de la suie. Cependant, ils se considèrent comme des artistes pointillistes 2.0. «Les artistes pointillistes font partie de nos études et le fait qu’on ait vu ces personnes-là faire ce genre de choses, ça nous inspire aussi», souligne Alexandre Caillarec, qui ne réclame toutefois pas de lien de filiation.

Un futur en lignes pointillées

En 2015, lorsqu’ils achèvent leurs premiers tableaux, personne, à commencer par eux, ne croit que cette idée va intéresser le public. Un an de latence et de recherche plus tard, les voici sur les rails, grâce à une première exposition de leurs œuvres à Nantes. «Cela fait deux ans que l’on travaille à fond sur le concept et que l’on en vit», admet candidement Alexandre Caillarec.

Pour le futur? Un carnet de commandes qui se remplit et des manifestations où admirer leur travail, en France et à l’étranger. Ils seront, par exemple, à Miami en décembre 2019 et ils ont (déjà) la tête pleine de rêves et d’envies pour 2020. La seule chose de sûre, promettent-ils, c’est que le «beerpainting va évoluer».

🎨🍺 NAART Beerpainting

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