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Riverside St-Henri: La première année en affaire

Riverside St-Henri: La première année en affaire

Créer une entreprise n’est jamais évident, passer au travers de sa première année d’activité encore moins. Pour nous, plusieurs compagnies reviennent sur leurs douze premiers mois d’entrepreneuriat et se confient sur leurs échecs, mais aussi leurs aspirations, tout en offrant quelques conseils au passage. Ce mois-ci, on met le cap en direction de l’ouest de l’île pour en apprendre plus sur un lieu qui accueille certaines soirées estivales des Montréalais.es.

Après 12 compagnies, Nicolas Hamel pourrait se reposer sur ses lauriers. Pourtant, le propriétaire de 32 ans du Riverside St-Henri situé au 5020 rue St-Ambroise, n’a pas l’intention de ralentir. Ce bar convivial, ouvert en 2017, les pieds dans l’eau au bord du canal Lachine et au design imaginé par Nicolas Hamel, est son plus récent bébé, mais certainement pas son dernier. Pour le futur? «Des projets, encore des projets», lance celui qui déborde d’idées. Baron Mag a pu s’asseoir avec le «serial-businessman» pour une conversation à cœur ouvert sur le Riverside St-Henri, ses défis, ses débuts, ses envies.

Bonjour Nicolas, qu’est-ce qui vous inspire et motive à aller au travail chaque jour?

La vie est courte et il y a trop de job à faire. C’est excitant de penser ça, ça me motive à me lever le matin et me dire que je ne sais pas où je serais demain matin, donc je ferais mieux de faire tout ce que je peux aujourd’hui. Les défis, aussi. Le Riverside, quand je l’ai acheté, tout le terrain était à refaire. [NDLR Aqueduc, bâtisse, terrain… Tout a été pensé et réalisé par Nicolas Hamel et son équipe]. Les musiciens se lèvent avec des mélodies dans la tête, moi je me lève avec des idées!

Est-ce que vos expériences professionnelles passées vous ont été utiles afin de bien diriger votre projet?

Il faut faire attention à toi. Ce que tout le monde dit, mais c’est très, très vrai. J’ai «crash and burn» trop tôt dans ma vie, c’est vraiment difficile. Sur le plan personnel, on apprend à se faire confiance. C’est cliché, mais c’est vrai aussi.

J’ai donc appris à calculer mes risques. Je compare beaucoup l’entrepreneuriat aux joueurs de poker, c’est un peu de la même discipline dont tu as besoin pour faire de l’argent. Tu peux toujours rester à la table et continuer à parier, mais si tu ne calcules pas tes risques… C’est ça qui est difficile, prendre un pari bien calculé.

Crédit photo: Ariane Tonka

Après un an en affaires, comment votre perception de votre compagnie et de votre projet a-t-elle évolué?

Au début, ma vision c’était un lieu de 8h à 3h, très européen, en dedans une place musicale, avec des DJ et des groupes, et dehors la terrasse beer-garden, un café en journée, et un jardin communautaire, avec une vision très self-sustainable. Mais, en moins d’un an, nous avons explosé. J’étais trois ans à l’avance sur le développement, il y a beaucoup de choses qui ont changé très vite. On n’a pas encore pu réaliser tout ce qu’on avait planifié.

Le style musical aussi a évolué. Je suis DJ donc je voulais une scène très disco, house, New York house, très électronique, avec des artistes invités. Mais, j’ai écouté les clients, et là on est rendu à une musique plus… accessible, disons! [Rires]

Avez-vous des employés? Comment voyez-vous votre rôle d’employeur?

J’ai une quinzaine d’employés à l’année en moyenne, au Riverside. J’ai eu jusqu’à 120 employés, c’était difficile! [NDLR Dans de précédentes affaires]

Ce qui est compliqué et qui m’a pris du temps à comprendre, c’est que les employés ne sont pas dans tes souliers. Ils sont là pour faire leur travail. Toi, tu es passionné, tu risques tout, tu risques ta vie, puis tu te dis que l’employé ne veut pas rester une heure de plus. Mais, ce n’est pas à lui de le faire.

Quel a été votre plus grand défi jusqu’à présent?

Là, tout de suite, la température! [Rires]

Sinon, je pense que j’ai vu trop gros tout de suite. J’aurais dû ouvrir plus étape par étape. Je suis très impatient, c’est une qualité et une faiblesse à la fois, j’aime que les choses bougent vite. Mais j’apprends qu’il faut aussi laisser aux choses et aux gens le temps de s’adapter.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite lancer sa propre compagnie?

Attache ta tuque!

Honnêtement, travaille ta discipline. Aie une vraie discipline financière. C’est rough de commencer une compagnie, car tu travailles jusqu’à 4 h du matin, tu es stressé, c’est le bordel, mais c’est ça qui est cool. C’est la guerre, c’est pas facile.

Quelles vont être les prochaines évolutions pour le Riverside?

On veut travailler beaucoup les activités de jour, afin que les gens viennent en journée pour se relaxer, et pour accueillir des familles. Dans le fond, on attend juste que les travaux finissent [sur le canal Lachine] pour ouvrir le jardin et les jeux aux familles. Je veux implanter une vision plus communautaire au Riverside.

À long terme, on veut se concentrer sur des activités hors alcool, ne pas être seulement noté comme un bar. Et on propose aussi de la nourriture avec le food truck de Jerry Ferrer.

Riverside St-Henri

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