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Kching: Effervescence urbaine et chromatique

Kching: Effervescence urbaine et chromatique

Du 26 juin au 1er juillet prochain, le festival Mtl en Arts, qui met à l’honneur l’ébullition artistique montréalaise et ses acteurs, revient sur la rue Sainte-Catherine. Au programme: créations en direct, expériences participatives, ambiance effervescente et conviviale, vente et diffusion d’arts visuels en tout genre sur plus d’un kilomètre. Fondé il y a 20 ans, l’événement souhaite être chaque année un lieu d’inspiration et d’échanges entre le public et les artistes. Les oeuvres de plus de 150 artistes seront une nouvelle fois mises en lumière durant ces quelques jours et inutile de préciser que Mtl en Arts est devenu un incontournable pour les amoureux des talents locaux. Entrevue avec Kevin Yuanjie Qian alias «Kching», un artiste visuel qui ne tient pas en place et multiplie les projets comme les oeuvres éclatantes.

À la fois surréaliste, bigarré, urbain et expressif, l’art de Kching s’inscrit essentiellement dans l’amour du Break dance et sa culture connexe. Afin d’inviter les spectateurs à plonger au coeur de sa passion, il n’hésite pas à redoubler de précision quant aux effets visuels, en assemblant parfois plusieurs images pour façonner la texture et la profondeur de ses oeuvres. Kching crée sur des boites de carton comme sur des canevas traditionnels et s’émancipe de presque toutes les conventions. Aussi inspiré qu’occupé, nous avons eu l’occasion de discuter avec ce créateur aux mille et une initiatives.

Quel parcours vous a amené à devenir artiste? 

J’ai toujours su que je ne voulais pas avoir un parcours typique. Curieusement, tout est arrivé relativement chaotiquement! J’ai commencé d’abord à être très impliqué dans le mouvement de la danse de rue, plus spécifiquement le Break (Bboying) quand j’étais au secondaire. La culture urbaine a beaucoup sensibilisé mon esprit créatif. Ensuite, étant un éternel distrait et suivant mon intuition, je suis allé étudier en sciences humaines au Cégep. Bref, ce fut un désastre et j’ai fait le changement en art visuel! Je me suis rendu compte que j’étais excellent quand j’adorais travailler sur un projet. Cependant, quand je me forçais à accomplir un projet que je n’aimais pas trop, cela devenait un désastre. En conclusion, j’ai décidé de poursuivre les arts.

Vous touchez à plusieurs médiums pour vos créations comme la peinture et le collage. Pourquoi la multidisciplinarité?

Pourquoi se limiter à un médium? Je crois qu’un médium c’est comme une épice pour exprimer notre créativité dans une recette. Certains préfèrent une seule épice, d’autres mélangent plusieurs épices… Chacun son goût! Et puis ça fait du changement tout le temps, ce n’est jamais ennuyant pour moi.

À la fois figuratif et abstrait, comment définiriez-vous votre signature?

C’est toujours difficile de définir ses propres projets et son propre style selon moi. Je m’inspire définitivement de la culture de rue et de l’art urbain. Honnêtement, à chaque projet je tente de changer et d’évoluer dans une direction différente selon mon inspiration et mon humeur du moment.

Quelles sont vos influences principales?

Banksy, Ashop, Monk-E, Frank Beau, Voka, Kien Quan, CSRK, pour n’en nommer que quelques-uns. Je travaille beaucoup avec l’improvisation du moment. Parfois, un enjeu social va me pousser à créer un message et à d’autres moments, j’ai le goût de concevoir simplement une certaine esthétique.

«Je regarde tout à partir d’un oeil de danseur hip-hop.»

Vous êtes un grand admirateur de la culture de rue et du hip-hop et cela semble contagieux pour vos oeuvres! Pourquoi?

Je suis content que vous me posiez cette question! Cela ajoute énormément à mon art. Mes premières expositions qui ont eu du succès, c’était grâce à mes connexions dans le monde urbain. En premier lieu, je regarde tout à partir d’un oeil de danseur hip-hop. Cela m’a également servi afin de côtoyer différents artistes visuels issus de la culture de rue et ça m’a beaucoup influencé et inspiré.

Quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face en tant qu’artiste émergent?

J’ai quitté le système scolaire en art visuel très tôt. Je n’ai jamais complété ma formation à l’Université Concordia. Je dirais que mes deux principaux défis ont été et sont toujours le manque de direction claire et le manque de moyens financiers pour mener mon travail artistique.

Vous êtes aussi entrepreneur et cofondateur de la Clinique Conscience Santé de Montréal. Est-ce difficile de mener deux carrières distinctes de front à la fois?

En fait, je suis également danseur hip-hop (Breakdance) professionnel pour l’agence artistique «Move». Alors trois carrières distinctes à la fois! Je ne recommande ce choix à personne! [rires]. Honnêtement, je ne sais pas comment je me débrouille parfois. Mais j’adore mes choix de vie. Chaque semaine vient avec son lot de défis différents et j’adore ça!

Pourquoi participez-vous au festival Mtl en Arts cette année? 

J’ai toujours voulu participer au festival, mais je n’ai jamais pu pour de multiples raisons. Je crois que c’est désormais une excellente opportunité de montrer mon travail!

Quels sont vos projets à venir?

Je ne sais pas encore! Chaque jour, j’ai une humeur différente pour les projets. Mais définitivement plus d’expositions. Cependant, j’ai en tête depuis un moment de partir une ligne de vêtements avec mon art imprimé dessus. Mais je suis extrêmement difficile sur ça, car je veux être différent de la plupart des brands de «street fashion». Alors je vais prendre mon temps pour développer ma marque de commerce.

💥 Kching

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Mtl en Arts

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Du 26 juin au 1er juillet 2019. Pour connaitre la programmation, c’est par ici!

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