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État de choc: Produits locaux et cacao en vedette

État de choc: Produits locaux et cacao en vedette

Créativité, éducation, transparence, innovation et plaisir des sens sont les valeurs que l’entrepreneure Maud Gaudreau souhaite mettre de l’avant avec sa chocolaterie, État de choc. À travers des ateliers créatifs, des activités de dégustation, ainsi que sa boutique et ses employés, elle espère mettre en avant les produits et le savoir-faire québécois.

Après un Baccalauréat en marketing au HEC Montréal, Maud Gaudreau est allée chercher de l’expérience auprès de l’entreprise familiale spécialisée en distribution d’électroniques. Après avoir pris la relève pendant 15 ans et avoir obtenu un MBA pour cadres à l’Université du Québec à Montréal, elle l’a finalement vendue.

Son rêve était alors de travailler pour l’entreprise de divertissement artistique Cirque du Soleil, mais elle n’a pas réussi à y décrocher un emploi. «J’aime le marketing et j’aime aussi les chiffres, explique l’entrepreneure. Je me suis mise à faire des plans d’affaires. Mon objectif n’était pas de rester consultante comme je l’étais il y a 4 ans, c’était de me trouver un travail, mais j’ai aimé ça parce que j’aidais les entrepreneurs.»

Boutique État de choc. Courtoisie.

«J’ai réalisé qu’il n’y avait pas un endroit uniquement dédié au cacao à Montréal.»

Elle a par exemple aidé à la création d’une boutique de linge haut de gamme pour enfants et a eu l’occasion d’expérimenter toutes les étapes d’une création d’entreprise: du financement jusqu’au lancement, en passant par la recherche de fournisseurs. Elle a participé à plusieurs projets comme celui-ci, jusqu’à obtenir un mandat de trois mois en tant que directrice générale et analyste en planification stratégique dans une chocolaterie. «J’ai découvert les bean-to-bar québécois et les bean-to-bar en général. Je suis très gourmande, donc je mangeais beaucoup de chocolat, mais j’ai réalisé que je ne connaissais pas ça. Quand j’ai fini mon mandat, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas un endroit uniquement dédié au cacao à Montréal et je trouvais que les produits québécois n’étaient pas mis en valeur. Lors de mon mandat, j’ai aussi appris à faire la différence entre le métier de chef chocolatier et les fabricants parce que c’est deux mondes différents», souligne Mme Gaudreau.

La femme d’affaire s’est donc mis en tête d’imaginer un bel endroit où éduquer le public et leur faire découvrir des produits de qualité. Son idée s’est développée le 1er juillet 2018 et son magasin a ouvert en novembre dernier, alors qu’on lui prédisait initialement un an de travail. «Je me disais qu’on ne pouvait pas passer à côté parce que l’été en chocolaterie, c’est la période creuse, donc on ne peut pas absorber les coûts, insiste la fondatrice. J’ai commencé à payer les gens en juillet et on ouvrait en novembre, donc si on avait ouvert en janvier, ça aurait été catastrophique. Il fallait avoir la poussée des Fêtes, pour moi c’était ça le deadline.»

Une histoire de rencontres

Elle s’estime avoir été chanceuse d’être tombée sur les bonnes personnes au bon moment pour l’accompagner dans son aventure.

Boutique État de choc. Courtoisie.

Son précédent mandat l’avait amené à travailler avec la chef chocolatière Stéphanie Bélanger qui a su surpasser ses attentes pour État de choc. «Ce qui me plaît, c’est sa créativité. C’est une très grande passionnée de chocolat qui n’arrête jamais. Elle m’impressionne chaque jour. Par exemple, au début, les gens nous disaient qu’on ne pourrait pas mouler des petits bonbons parce que les nôtres sont petits et carrés, ce qui représente un défi supplémentaire avec le bean-to-bar, mais elle en est capable», raconte la fondatrice.

«Je dirais qu’il faut faire confiance aux gens qui ont du talent.»

Elle ajoute qu’il en est de même avec les recettes qu’il a fallu créer de toutes pièces. Parmi elles, la mini tablette de chocolat noir maïs-piment ou encore au sapin-érable.

«On a également une sommelière du chocolat, Caroline Chaumont, experte en bean-to-bar, renchérit Maud Gaudreau. Elle reconnait les terroirs, donc elle saura dire qu’au Pérou en particulier, on retrouve tels goûts. Elle connaît aussi chaque fabricant et sait leur façon de travailler, s’il y a du cacao ajouté par exemple.»

Cinq employés travaillent présentement sur le boulevard Saint-Laurent où la réceptivité du grand public est déjà présente et positive. État de choc est déjà cité parmi les chocolateries coup de coeur de Montréal et fait partie des établissements cités pour le bean-to-bar.

«Je dirais qu’il faut faire confiance aux gens qui ont du talent. Le succès de la réussite, pour moi c’est ça. Je ne connaissais pas le chocolat, mais j’ai fait confiance à Charles Daoud pour le brand, ou encore à Patricia Côté qui a fait le design de la boutique. Il faut faire confiance, il faut leur donner les moyens et il faut de la patience», estime l’entrepreneure.

Éduquer au cacao

Selon les profils des consommateurs qui passent en boutique, les apprentissages peuvent varier. Cela peut commencer par goûter du chocolat, non commercial, dans lequel rien n’est ajouté ou encore parler des grands crus. Cela peut être de redonner l’explication derrière le % associé au produit ou encore d’expliquer pourquoi le chocolat noir est forcément végane.

Pour aider les gourmands dans leurs recherches, Mme Goudreau mise sur la transparence. Tous les produits affichent leur provenance, y compris les épices. Elle met aussi de l’avant des artisans locaux comme les Chocolats Monarques ou Palettes de Bine. Son premier critère de sélection est de connaître la provenance des fèves, puis elle accorde une grande importance au goût.

Divers ateliers créatifs et de dégustation permettent aussi au public d’aller plus loin dans la découverte. Miss Choco, qui fait un doctorat personnalisé à l’Université Concordia pour creuser la problématique de l’éducation des consommateurs dans le secteur des produits alimentaires artisanaux, a d’ailleurs participé à l’un d’entre eux pour parler de fermentation.

L’objectif de la fondatrice d’État de choc est à présent de stabiliser sa situation, de développer de nouveaux produits comme la «carte Montréal» (une tablette de chocolat de 90g accompagnée d’une carte postale) ou encore des barres glacées, ainsi que de travailler l’aspect corporatif. La femme d’affaires imagine aussi avoir d’autres succursales. De quoi embellir la vie des gourmand.es!

 

🍫 État de choc

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