Quelle est la mission des Agitatrices?
Je dirais qu’il y a plusieurs missions, mais la principale c’est vraiment de créer une plateforme où les femmes peuvent partager leurs histoires. Et en le faisant, ça permet de créer une communauté d’entraide. Et tout ça dans le but d’inspirer d’autres femmes.
Pourquoi s’être lancé dans cette nouvelle aventure?
Ça part d’une histoire personnelle, j’ai vécu une expérience qui était très douloureuse et de là j’ai eu une période assez noire. Pendant cette période-là, j’ai beaucoup lu. Ce qui m’a permis de me relever, c’est vraiment mes lectures et aussi l’écriture. J’ai beaucoup écrit sur ce que je vivais et j’ai commencé à en parler avec des femmes autour de moi. J’étais devenue mère monoparentale, quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout.
J’avais vécu de la violence à travers cette expérience-là, j’ai été dans un centre pour femmes en détresse. C’était vraiment lourd et c’est vraiment grâce à l’écriture et grâce aux femmes autour de moi que j’ai réussi à m’en sortir et à rester forte à travers tout ça.
En quoi cette prise de parole était-elle nécessaire?
Pour moi, c’était très important de pouvoir redonner ça à d’autres femmes parce que j’avais l’impression, en parlant avec les femmes autour de moi, que les gens avaient un peu honte de raconter ce qui leur arrivait et qu’elles avaient tendance à garder cela pour elles-mêmes. Et je me disais que plus on raconte, plus ça nous libère. Et plus ça permet aussi à d’autres femmes de voir que c’est possible de surmonter certaines choses. D’où l’idée d’agitatrices, c’est-à-dire vraiment créer cette communauté de femmes qui malgré tout ce qui peut leur arriver, continuent à foncer, continuent à faire des choses et ne pas prendre ce qui leur arrive comme une finalité.
Comment fonctionne la plateforme des Agitatrices?
En fait le blogue, on l’a divisé en trois parties. Donc, au début c’est écrit «partager, inspirer, outiller». Pour nous, la partie partage, c’est vraiment toutes les histoires que les femmes vont raconter donc la partie témoignages. On veut que les femmes puissent partager leurs expériences. Les podcasts et les agitatrices qu’on met à la une aussi font partie de la partie partage. Ensuite, on crée une communauté de femmes à travers des événements. On a fait un premier événement avec le lancement, mais on veut se permettre d’en faire d’autres.
Et la partie outiller, ce sont plus des articles qui vont permettre d’avoir des conseils, des outils, car il ne faut pas oublier non plus qu’on est souvent mis devant le fait qu’il faut faire beaucoup de choses dans la vie, le travail, les enfants, la famille, le mari, etc. Mais on prend rarement le temps pour soi aussi. Donc on veut outiller les femmes pour qu’elles prennent du temps pour elles afin de s’épanouir dans différents aspects de leur vie.
Est-ce que vous avez d’autres projets pour le développement du blogue?
C’est sûr qu’on veut mettre l’accent sur le côté événementiel. On pense même à l’idée de faire un festival Agitatrices. La partie événementielle, je dirais que vers la fin de l’année 2019, on va pousser ça, parce que c’est une chose de se rencontrer virtuellement, mais on l’a vu au lancement, il n’y rien comme le contact physique. Donc, c’est une direction qu’on va prendre, créer des événements pour permettre à cette communauté de femmes de se rencontrer.
Comment peut-on essayer d’être une agitatrice dans le quotidien?
On n’essaie pas d’être agitatrice, on l’est… Je pense, en fait, c’est juste de ne pas avoir peur et de toujours foncer. Je pense que c’est l’un des attributs qu’il faut. Et surtout ne pas avoir le syndrome de l’imposteur. J’ai l’impression que beaucoup, souvent des femmes, ont beaucoup de doutes sur nos compétences, mais, peu importe, qu’on pense qu’on est prêt ou pas, il faut foncer. Et il faut dire les choses surtout. On est agitatrices dans nos actions, mais aussi dans nos paroles.
