Signé Local a ouvert ses portes il y a quatre ans. L’entreprise, spécialisée dans la promotion et la vente de produits locaux, s’est tissé une solide réputation ces dernières années notamment sous l’impulsion de sa cofondatrice Vanessa Lachance. Elle nous explique les coulisses et les aspirations de cette jeune entreprise québécoise qui possède aujourd’hui l’une des plus grandes boutiques d’achat local au pays.
Bonjour Vanessa! Pour commencer, racontez-nous comment est né Signé Local en 2015…
Mon cofondateur Maxime Tremblay et moi-même sommes en couple dans la vie. On voulait consommer des produits fabriqués ici et diminuer notre empreinte écologique en faisant des choix intelligents, mais on ne trouvait pas ces produits-là. C’est comme ça qu’on a lancé Signé Local.
Y a-t-il une personne ou un modèle d’entreprise qui vous a inspiré à partir votre compagnie?
C’est sûr que je lis des fois des trucs sur des entrepreneurs à succès, mais ça n’a pas été une inspiration. Au début, on avait l’idée de lancer une boutique physique gourmande avec des produits d’ici, mais ça s’est finalement transformé en une entreprise web. Ça a été une réponse à un besoin, et c’est pour cela que notre modèle d’affaires est différent […]: les marges ne sont pas les mêmes, l’inventaire non plus.
Quel a été votre parcours avant de fonder cette entreprise?
J’ai été courtier en assurance de dommages pendant six ans, mais j’avais besoin de faire plein de choses en même temps. J’ai toujours voulu lancer mon entreprise et j’ai donc fait un cours en même temps que je travaillais. Puis c’est mon partenaire qui a trouvé l’idée d’entreprise.
Comme quoi, les chemins ne sont pas tous tracés…
Oui, exactement. Je voulais vraiment un projet qui me passionne, que j’aime réellement et qui fasse partie de mes valeurs. Lancer quelque chose juste pour faire de l’argent, je ne veux pas ça du tout. C’est pour ça que Signé Local va bien, parce que notre âme fait partie de l’entreprise.
D’ailleurs, comment se porte Signé Local après trois années d’activité?
En trois ans, Signé Local a vécu une augmentation d’environ 1300%! Au départ, on avait 80 membres et aujourd’hui, on en a plus de 450. On a aussi ouvert le plus grand magasin de produits locaux au Canada au Quartier Dix30 à Brossard, on a un blogue, on fait des événements et plusieurs collaborations.
Justement, s’installer au Quartier Dix30 était-il un choix judicieux?
Pour nous, il était normal de s’installer dans un centre commercial. Le Quartier Dix30, c’est le numéro un, et même l’un des plus grands centres d’achat au Canada. […] Ce n’est pas juste un centre commercial, mais un lieu de vie, et justement, c’est dans une artère de consommation comme celle-ci qu’il est intéressant pour la clientèle de trouver des produits différents que ceux des grandes bannières connues, qui sont presque à 100% des produits fabriqués en Chine.
En parlant de clientèle, comment se manifeste chez eux l’engouement pour les produits locaux?
En 2015, les gens n’étaient pas si ouverts que ça! Trois ans plus tard, ils le sont beaucoup plus et c’est certain que notre travail a aidé. Mais je pense que cela vient aussi de la conscientisation générale de la population par rapport à ce qui est offert sur le marché.
Aujourd’hui, les gens comprennent l’importance d’acheter local. C’est rare qu’ils changent leur méthode de consommation à 100% mais en achetant de temps en temps des choses fabriquées au Québec versus en Chine, cela a des super belles répercussions pour notre économie et notre environnement. On est contents qu’il y ait un engouement présentement et on espère que ça continue dans cette direction-là.
On relève neuf catégories de commerces sur votre site web (alimentation, animaux, art, beauté & santé, enfants, maison, mode, sport et technologie). Quels critères doivent-ils remplir pour se joindre à Signé Local?
Les entreprises qui s’inscrivent à notre répertoire doivent être membre, puis respecter certains critères. D’abord, il faut que l’entreprise soit basée au Québec avec un registraire des entreprises à jour, parce que l’on ne veut pas encourager l’artisanat au noir. […] Aussi, cela doit être des produits qui sont conçus, fabriqués et emballés au Québec avec le plus de matières premières qui proviennent d’ici.
Y’a-t-il un pourcentage déterminé pour ces matières premières?
Non. Étant donné que l’on n’est pas encore une certification, qu’on voudrait éventuellement devenir, on ne met pas de pourcentage. C’est certain que le produit va être un peu plus privilégié s’il est 100% fabriqué au Québec, mais c’est assez rare que la totalité du produit soit fabriquée ici. Juste pour faire un savon, il faut souvent des huiles comme de l’huile d’olive, de l’huile de coco, ou plein d’autres matières premières que l’on n’a pas nécessairement au Québec!
Vos objectifs à long terme considèrent-ils de rejoindre davantage les Québécois à travers toute la province?
Justement, c’est notre but de se faire connaître à travers le Québec. On commence à se faire connaître dans le Grand Montréal, mais il y a du travail à faire pour le reste de la province. On veut aussi concentrer nos efforts sur le commerce en ligne et de détail pour permettre à nos membres de pouvoir vendre en ligne et en magasin physique.
Avec l’objectif d’ouvrir peut-être de nouveaux magasins physiques Signé Local?
On a eu des offres de beaucoup d’endroits au Québec, mais on se concentre pour le moment sur notre concept au Quartier Dix30. On veut bien le roder, et, si ça a une belle portée, on va pouvoir regarder pour d’autres magasins possiblement. Pour l’instant, on en a un seul et on est bien contents avec ça. Mais il est certain qu’on évalue la viabilité du concept ailleurs.