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«La réverbe, c’est comme la Sriracha de l’enregistrement. Tout sonne bien avec ça» – L’entrevue bouffe pas conventionnelle avec Kinkead

«La réverbe, c’est comme la Sriracha de l’enregistrement. Tout sonne bien avec ça» – L’entrevue bouffe pas conventionnelle avec Kinkead

Le duo Kinkead lance un nouvel EP qui fait rêver à la pop des années 90. Natifs de Québec, les frères jumeaux nous ont confié leurs inspirations musicales et leurs rêves de poutine au phở.

Simon et Henri Kinkead ne se sont plus quittés depuis leur rencontre dans le ventre de leur mère. Entre deux cours à l’université, ils apportent une touche audacieuse à la musique du bois à la manière de Vincent Vallières ou Marc Déry. Cette étincelle musicale se transpose aussi bien dans la façon dont ils assaisonnent leurs plats fétiches ou carrément inventés. Leur prochain EP «1995» sera dévoilé en formule 5 à 7 au Maelstrom le 29 novembre.

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

Henri Kinkead (H): On est deux frères jumeaux qui ont 23 ans, et on vient de la banlieue de Québec. On a fait nos premiers pas sur scène en 5e année du primaire au Centre Municipal de Cap-Rouge. Depuis ce temps-là, on a joué dans plein de bands tous les deux, mais on a aussi fait plein d’autres activités ensemble! On a joué sur le banc dans la même équipe de football au secondaire, on est allés au même cégep et on est colocs pendant nos études à l’Université Laval aujourd’hui. On loue une maison dans Ste-Foy avec nos amis, car l’appel de la banlieue est juste trop fort.

Comment décririez-vous votre univers musical?

Simon Kinkead (S): On fait de la musique pop, donc les chansons sont dans une forme conventionnelle et les hooks, forcément accrocheurs. À partir de là, nos influences sont plutôt rock. Plus jeunes, on était les ados wack qui faisaient jouer du Queen ou du RUSH dans les soirées. Mais on ne se met pas de limites, on se laisse inspirer par plusieurs styles en y ajoutant notre propre couleur.

Pour le EP, on s’est laissé influencer par des artistes aux sonorités folk-rock, comme alt-J et Vincent Vallières. Par contre, on se met constamment à l’épreuve pour diversifier les styles qu’on écoute. J’adore l’artiste brésilienne Luedji Luna ces temps-ci. Nos voix sont quasi-identiques aussi, donc on aime beaucoup utiliser la voix comme instrument harmonique et ajouter différentes couches de celle-ci dans nos chansons.

Quelle est votre relation avec la nourriture?

H: Je suis végétarien et Simon ne mange presque pas de viande, donc il faut être créatif lorsqu’on se fait à manger, surtout sur un budget étudiant. Les légumineuses et le tofu sont à la base de notre alimentation. Pour ma part, j’étais serveur dans un restaurant jusqu’à tout récemment (Tapas & Liège sur l’avenue Maguire à Québec, allez l’essayer!). La chef, Alexandra Romero, est vraiment créative et elle m’a fait découvrir plein de nouveaux ingrédients auxquels je n’avais jamais gouté avant. Il ne fallait pas jeter les assiettes à moitié finies par les clients, donc je les terminais, naturellement.

Êtes-vous aussi douée avec les fourneaux que sur scène?

S: On se débrouille assez bien. Je suis un spécialiste des pâtes au thon. Henri a peut-être un peu plus de talent, mais sur le plan des connaissances en cuisine, je torche! Le canal Zeste nous a beaucoup appris. En secondaire 3, on n’avait pas de job, donc on regardait beaucoup la tété, puis est tous les deux tombés en amour avec Caroline McCann.

Quelle musique écoutez-vous lorsque vous cuisinez?

H: Souvent, notre coloc joue à Madden pendant qu’on cuisine, donc ça se résume à la musique du jeu vidéo: du trap assez ordinaire. Sinon, on écoute souvent des albums. Ces temps-ci, les derniers albums de Parcels et de Les Louanges tournent beaucoup chez nous.

Si vos tounes étaient un plat, quel serait-il?

S: Une bouffe de style asiatique. Quelque chose d’exotique, mais qui reste très québ’. Ça doit exister une poutine au phở ou quelque chose du genre!

Si Kinkead était une recette, quels en seraient les ingrédients?

H: L’ingrédient vedette serait certainement la voix. Je ne pense pas qu’on soit des chanteurs exceptionnels, mais pour nous, le message porté par la chanson est très important, et ça passe par le vocal. Sinon, on ajoute de la guitare, de la batterie, de la basse et un peu de synthétiseurs. Si je devais faire une analogie culinaire, je dirais de rajouter de la réverbe. C’est comme la Sriracha de l’enregistrement: tout sonne bien avec ça.

Votre dernier repas et la dernière musique que vous écouteriez… Si vous deviez mourir demain?!

S: Une soupe thaï en écoutant Sticky Fingers, un de nos groupes fétiches.

Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?

S: En ce moment, côté tournée, c’est assez tranquille alors pas vraiment. Éventuellement, si on pouvait avoir un gin tonique pour Henri et un rhum-coke pour moi à volonté, ce serait de la greatness comme on aime bien dire.

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Quel est votre plus gros «fail» culinaire?

S: Deux filets de sole décongelés, envoyés au four à 350 degrés F° avec de la salsa. Par chez nous, on appelle ce plat la sole à la mexicaine! Il faut y goûter avant de mourir.

…Et votre plus gros «fail» musical?

S: Une audition pour le concours de lip-sync de notre école primaire, où on avait présenté Il est venu le temps des cathédrales en trio avec notre ami Antoine. J’espère être capable un jour d’effacer ce souvenir-là de ma mémoire, misère.

Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et faire passer comme musique pour vous impressionner?

S: Quelque chose de simple, mais il faudra que les saveurs soient bien balancées. L’équilibre dans la vie comme en cuisine, c’est la clé! En ce moment on écoute pas mal de musique brésilienne alors si tu nous fais découvrir un nouvel artiste, on serait sul’ cul.

Kinkead

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