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L’histoire derrière Aire Commune: Un bol d’air frais au bureau

L’histoire derrière Aire Commune: Un bol d’air frais au bureau

En l’espace d’un mois, 10 000 personnes ont visité le premier espace de coworking extérieur du pays à l’occasion de 25 évènements en tous genres. Ravis, les six fondateurs choisissent d’ouvrir de nouveau cette année Aire Commune, de la mi-mai à la mi-septembre 2018, les jours de semaine.

L’endroit dispose de tout ce dont la population grandissante des travailleurs autonomes à Montréal a besoin: conteneurs transformés en salles de réunion avec mini-projecteurs, connexion WiFi gratuite, tables de travail avec prises électriques, une myriade de plantes et bien sûr, beaucoup de café. Les espaces de réunion peuvent être loués gratuitement sur le site web ou sur place à l’improviste. La nuit tombée, pas besoin de se déplacer, l’endroit devient un bar de quartier qui accueille des 5 à 7 entre collègues ainsi que des rendez-vous de l’industrie.

Sur le plan des événements, le public a l’embarras du choix: rencontres avec les artisans du tatouage ou les professionnels du surf, expositions, marchés aux puces, cours de yoga, soirées tacos et concerts de musique. Tout ça dans l’idée que les partenariats décisifs se forment durant une sortie inspirante, loin des tracas du bureau. 

Ce principe s’inspire en fait du mouvement du greendesking qui prend ses racines à Berlin, où de plus en plus d’espaces de travail s’adaptent au grand air et se convertissent facilement pour se la couler douce après le boulot. Parmi les événements estivaux marquants, le festival Fabriqué à Montréal qui rassemblait plusieurs microbrasseries montréalaises ainsi que des artisans locaux les 11 et 12 août derniers.

Artère de quartier

Aire Commune fonctionne principalement grâce à ses revenus autonomes. 20% du budget total de 500 000$ est complété par des subventions publiques. Les profits du bar constituent la majeure partie des revenus de l’endroit. Contrairement aux espaces de travail intérieurs qui prolifèrent un peu partout en ville, ceux d’Aire Commune ne peuvent pas devenir payants, tant que le terrain appartiendra à la Ville de Montréal qui tient à ce que les espaces éphémères demeurent accessibles à tous.

Le phénomène relativement nouveau du placemaking est en effet difficile à placer dans une catégorie, ce qui a causé beaucoup de maux de tête au moment de produire des demandes de subvention. «Sans fonds publics, nos évènements, avec tous les coûts administratifs que ça comporte, ne seraient pas possibles», estime le cofondateur et directeur des relations publiques et du développement d’Aire Commune Philippe Pelletier.

L’année dernière, Aire Commune a donc ouvert ses portes uniquement grâce au soutien de commandites et de prêts provenant d’amis croyant au projet, et au tissage de liens étroits avec d’autres entreprises du quartier. Le retour sur investissements est de plus spectaculaire pour le développement économique du quartier selon Philippe Pelletier qui parle de «synergie» avec les entreprises voisines.

Combler le manque

Ce n’est qu’au deuxième été que le projet s’est entouré de partenaires publics comme la Ville de Montréal et le Ministère des Affaires municipales. «Quand tu es sûr que ton projet va fonctionner, pas besoin d’attendre les fonds publics. Ils vont venir naturellement une fois que le besoin dans la communauté sera démontré», affirme Philippe Pelletier.

Heureusement, des organisations comme le nouveau partenaire Tourisme Montréal reconnaissent graduellement l’importance des espaces éphémères pour la renommée internationale de Montréal. Même si les voyageurs ne viennent pas expressément en ville pour Aire commune, les populaires visites guidées du Mile-End y font le détour, entre une bouchée de bagels et l’ancienne maison de Leonard Cohen.

Les bureaux s’agrandissent

Oeuvrant dans le domaine de l’événementiel et aussi derrière le projet Sapin MTL, l’homme à tout faire Philippe Pelletier n’a jamais pensé diriger un projet de placemaking. Sans son large réseau dans la métropole, il est convaincu que son groupe et lui n’auraient pas pu connaître si belle réussite. «Je n’aurais jamais cru un jour travailler dans l’urbanisme, mais ce que j’aime le plus du projet, c’est de pouvoir toucher à tout, que ce soit du lobbying politique ou la recherche de partenariats avec des entreprises du coin.» Le jeune entrepreneur passe en effet huit mois en mode développement avant de déployer le fruit de ses efforts durant les quatre autres mois de l’année où l’espace est ouvert.

Aire commune suscite aussi la curiosité d’initiatives en région. Des entrepreneurs de Sherbrooke et Trois-Rivières ont notamment visité les lieux pour explorer des solutions afin de revitaliser leur propre centre-ville.

Quatre autres Aires Communes devraient voir le jour d’ici quelques années. Celle du centre-ville dont les maquettes ont été dévoilées au mois de mai dernier sera la prochaine destination. Avec l’ouverture des bureaux de Microsoft, le Mile-Ex et le Quartier de l’Innovation sont aussi dans la mire de l’équipe.

Aire Commune

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Aire Commune est ouvert du lundi au vendredi, de 9 h à 21 h, jusqu’à la mi-septembre. 

⏩ (Re)découvrez nos photos de l’ouverture d’Aire Commune! 

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