Par Salome Moisson
Né au mois de juin 2018 sous l’initiative d’Art Souterrain, du Carrefour Jeunesse-emploi Montréal Centre-ville et de JACK Marketing, ARTCH est un nouveau programme qui vise à outiller et accompagner les artistes émergents dans leurs projets d’entrepreneuriat artistique. À la fois école et exposition, cette initiative multidisciplinaire souhaite munir quelques jeunes créatifs des meilleures compétences afin qu’ils s’épanouissent grâce à leur art.
Tout au long de l’été, 21 artistes finissants de l’UQAM et de l’Université Concordia ainsi que plusieurs autodidactes ont bénéficié d’une formation entrepreneuriale. En plus de 52 heures de formation en entrepreneuriat artistique et d’une bourse de 1000$, une exposition ludique présentant les artistes et leurs oeuvres aura lieu du 27 au 30 septembre au square Dorchester.
ARTCH souhaite ainsi être «un tremplin pour les talents les plus prometteurs de la relève». Rencontre avec Chantal Neveu, gestionnaire de projets chez JACK marketing pour en savoir plus.
ARTCH est une initiative issue de plusieurs organisations. Quel est l’apport de chacun des trois organismes fondateurs?
Art Souterrain est producteur, concepteur et directeur de la programmation de ARTCH. Son mandat est de rendre l’art contemporain accessible au grand public. Dans une optique de démystification des oeuvres et démarches artistiques, l’organisme met en place plusieurs projets annuels qui cherchent à éduquer le regard et à créer du lien entre l’oeuvre, les artistes et le public.
JACK Marketing réalise l’identité visuelle, l’ensemble des communications, des relations publiques ainsi que la recherche de commandites de ARTCH. Elle est une agence créative en pleine croissance basée à Montréal. L’équipe des bons JACK offre une gamme complète de services en marketing et communication. De la stratégie au déploiement d’une marque, en passant par le design, le web et l’événementiel.
CJE Montréal Centre-Ville orchestre le soutien de l’accompagnement spécialisé en entrepreneuriat pour les artistes sélectionnés au programme. Il offre un soutien pour les jeunes vers la réalisation de leurs projets de carrière dans tous les secteurs. Étant à proximité du lieu où foisonnent les initiatives dans le domaine des arts et de la culture, le CJE Montréal Centre-Ville est spécialisé en gestion de carrière dans le secteur culturel.
Comment en êtes-vous venus à coopérer?
Au départ, la coopération entre CJE Montréal Centre-Ville et Art Souterrain s’est créée naturellement, car les deux organismes ont les mêmes problématiques qui sont d’identifier les artistes en début de parcours et les aider à mieux se préparer pour propulser leur carrière.
Le CJE Montréal Centre-Ville ayant un axe plus important dans le domaine des arts, réalisait que trop souvent les artistes décrochent de leur passion et se retrouvent sans emploi. CJE Montréal Centre-ville et Art Souterrain ont alors mis de l’avant une série de solutions afin d’aider ces artistes en début de carrière et leur donner leur première grande vitrine publique. JACK Marketing s’est greffé par la suite, afin de propulser l’initiative et d’offrir les meilleures stratégies de communication.
Comment les artistes ont-ils été choisis?
En collaboration avec le Conseil des arts de Montréal, leur sélection a été réalisée par un jury compétent en arts visuels.
Tous les artistes sont très différents. On retrouve des créateurs en arts visuels, en textile, en design et en photographie commerciale. Tous ont la même volonté d’être connus et reconnus dans les arts contemporains. La moitié provient d’un parcours universitaire et d’autres ont des parcours plus atypiques et se sont formés seuls.
Dans quelle mesure est-il pertinent d’enseigner l’«art entrepreneurial» à ces jeunes artistes?
Il est important que ces artistes puissent jouir d’une formation de haut niveau qui leur permettra de devenir des entrepreneurs de leur art. Le mandat de ARTCH est de les aider à se propulser, en plus de leur offrir une vitrine originale afin de leur procurer de la notoriété.
Les fondateurs ont commencé par identifier les besoins que les artistes émergents en art contemporain peuvent rencontrer et surtout pour bien démarrer leur carrière. Des partenaires comme le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV), Diversité artistique Montréal (DAM) et le Regroupement des centres artistiques autogérés du Québec (RCAAQ) ont d’ailleurs collaboré à identifier des sujets et des personnes clés pouvant agir en tant que formateurs.
Lors de l’exposition en septembre, les artistes seront amenés à mettre en pratique ce qu’ils auront appris à tous les niveaux: rédaction de leur biographie, bonne utilisation des médias sociaux, réseautage, présentation, scénographie, accrochage des oeuvres et orientation de direction artistique, seront mis en pratique pendant ARTCH. Toutefois, d’autres aspects comme les droits d’auteurs, la recherche de financement, la rédaction de subvention et l’identification des lieux d’expositions dans le but de leurs projets futurs pourront être exploités après leur expérience ARTCH.
Un milieu pour qu’il se développe et qu’il soit sain, doit être suffisamment outillé et préparé, et ce, pour mettre en lumière ce que nécessite le métier d’artiste en arts visuels. Beaucoup d’entre eux se découragent en cours de route, car ils manquent de connaissances et d’excellentes opportunités.
Quels sont les enjeux actuels en matière de démocratisation de l’art contemporain ?
L’énorme enjeu c’est le renouveau du marché d’acheteurs. Tous les acteurs, musées, galeries, expositions, etc, ont besoin de nouveaux clients et visiteurs. L’art contemporain demeure discret et n’est pas facilement accessible au grand public. L’exposition ARTCH sera un événement gratuit ouvert à tous, en plein coeur du centre-ville de Montréal. Démocratiser l’art contemporain, c’est avant tout donner des occasions au public de découvrir ces médiums, l’amener à aimer et à fréquenter l’art sous toutes ses formes.
ARTCH
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