Peintre et vitrailliste, Micheline Dionne s’inspire de la nature. Elle ouvre son atelier situé au 99 rue St-Jean-Baptiste à Oka pour la Route des Arts. Rencontre.
Qui êtes-vous, quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a amené à devenir artiste?
Dès le secondaire 1, à Mont-Laurier, au moment où mon professeur d’arts plastiques, le sculpteur Roger Langevin, nous fait visiter son atelier, la décision de passer ma vie dans ce domaine était prise -il n’en sait d’ailleurs rien! L’obtention d’un Bacc en enseignement des arts plastiques à l’UQAM m’a permis de donner des cours d’abord aux adultes, puis à l’enseignement régulier dans un cégep de Montréal. J’ai aussi fait quelques petites incursions du côté de l’illustration, j’aurais aimé en faire davantage…
Ma vie professionnelle ayant laissé peu de place à une pratique artistique assidue, c’est avec bonheur que, depuis quelques années, je profite à plein de mon atelier à Oka pour y faire de la peinture et du vitrail.
Comment décririez-vous votre univers artistique?
Ah, j’aime bien généralement quand se rencontrent le réel et l’imaginaire, créer des atmosphères singulières, idéalement surprendre un peu, intriguer. La nature et les animaux y sont quasi omniprésents, les humains se font plus discrets. Décrire en mots ce qui est conçu pour être vu? Mes créations sont rarement totalement figuratives ni totalement abstraites, elles peuvent être minutieuses et soignées, spontanées et texturées, réalistes ou oniriques…Venez donc y jeter un oeil!
Un mot pour définir quel type d’artiste vous êtes…
Polyvalente. Ayant été amené à offrir un large éventail de cours et de techniques diverses, cela a fait en sorte que tout m’intéresse… Et aussi qu’il m’est difficile de faire le choix d’un style en particulier!
Rarement j’initie un projet à partir d’une page blanche: puisant dans les grands tiroirs où j’ai emmagasiné au fil des ans, idées, esquisses, projets inachevés, souvenirs de voyages, je fais un choix, j’y superpose les émotions du moment et me laisse guider par ce qui me parle et veut sortir au grand jour. Je suis la première surprise du résultat final! Quand je relate une anecdote, j’aime la raconter à ma manière, c’est-à-dire lentement et par le détail, réserver mes effets jusqu’à la chute de l’histoire; il en va de même pour mes créations.
Qu’est-ce qui vous inspire essentiellement à créer?
J’appelle à se souvenir que, malgré le chaos de notre époque, la beauté et l’innocence existent toujours. Je tente de mettre ma sensibilité au service de cette quête pas si facile, faire en sorte qu’on puisse y croire, tout en gardant à l’esprit que nous ne sommes, pour citer Hubert Reeves, que «poussières d’étoiles». Ensuite, convier qui le veut bien à me rejoindre dans ces «lieux inventés» que sont mes créations… Je n’adhère pas au discours de ceux qui répètent que «l’art se doit de». À mon sens c’est bien tout le contraire: liberté et création vont main dans la main.
Quel genre de musique écoutez-vous lorsque vous travaillez?
Je n’aime pas toujours écouter de la musique quand je travaille, mais dernièrement c’est Satie interprété par Jacques Loussier, Miles Davis, Keith Jarrett. Sinon, je suis portée à chanter en même temps que des Émile Proulx-Cloutier par exemple, ou encore Barbara, les chansons douces de Clémence Desrochers et de tant d’autres que je vais regretter de ne pas nommer…
Quelles astuces donneriez-vous pour améliorer la productivité et la créativité?
Je ne saisis pas bien l’idée de l’amélioration de la productivité, mais je répondrais: observer, voir, voir, voir, remarquer l’infiniment grand, comme le petit, partout, toujours, se nourrir de la complexité et de la diversité de notre univers, des couleurs, des textures, des lumières, de tout ce qui se transforme et nous transforme, s’entourer des images d’autres créateurs, célèbres ou pas, qui nous touchent, nous transportent, nous influencent, utiliser avec intelligence les outils de notre époque.