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Exploration sans fin et dérapages intrigants avec l’artiste Nicolas Nabonne

Exploration sans fin et dérapages intrigants avec l’artiste Nicolas Nabonne

Lauréat du grand prix Mtl en Arts 2017, Nicolas Nabonne fait de la digression son principal moteur créatif: il oeuvre sur plusieurs médiums, questionne l’éthique et jongle entre le comique et le tragique, plongeant tranquillement le spectateur au sein d’une ironie mystérieuse et paradoxale. Rencontre.

Quel parcours vous a amené à devenir artiste? 

On disait de moi que j’étais un enfant très curieux et hyperactif. J’ai toujours aimé dessiner, créer, faire de la poterie, inventer… Je me souviens aussi d’expériences particulièrement marquantes dans ma jeunesse, comme la visite du musée du Louvre et celui de Dali à Figueras en Espagne, non loin de chez moi. J’y ai trouvé chez ce peintre, entre autres choses, un langage qui me parlait. 

L’expression à travers les arts, que ce soit en arts visuels ou encore en musique, correspond davantage à ma personnalité. Cela a sans doute marqué un tournant qui s’est réellement accompli quelques années plus tard. Après des études en carrosserie qui ne m’ont guère passionné, c’est une fois arrivé à Montréal, à 20 ans, que j’ai trouvé ma voie, celle de l’art. Elle somnolait en moi depuis longtemps, je pense. J’ai donc suivi un certificat en arts plastiques et un bac en arts visuels et médiatiques à l’UQAM que j’ai terminé en 2011.

«Varier mes supports me permet d’enrichir et de développer d’autres approches plastiques au travers de ces différents médiums.»

Peinture, sculpture, photographie, installations… Votre pratique est à la fois variée et prolifique! 

J’ai un style que je qualifierais d’exploratoire. La sculpture, la photographie ou encore la peinture possèdent chacune leurs «limites» selon moi. Varier mes supports me permet d’enrichir et de développer d’autres approches plastiques au travers de ces différents médiums. En passant du bidimensionnel au tridimensionnel, j’enrichis non seulement ma créativité tout en la nourrissant. 

Souvent, la réalisation d’une sculpture ou d’une peinture m’inspire ou m’influence quant aux choix esthétiques et plastiques de mes prochaines créations. De plus, dans un contexte d’exposition, il est intéressant de voir comment les œuvres 2D et 3D cohabitent et s’articulent, offrant ainsi de nouvelles possibilités scénographiques.

Qu’est-ce qui vous inspire à créer?

Je m’inspire de nos dérives. Sensible aux causes environnementales et à la justice sociale, j’aspire à une société plus bienveillante. Je puise mon inspiration dans les faits, l’actualité ou encore à travers des anecdotes rapportées ou vécues.

Puisque les artistes deviennent souvent «malgré eux» des entrepreneurs, quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face? 

Selon moi, le plus grand défi auquel sont confrontés les artistes est de vivre de leur art. Avant d’y parvenir, si on y parvient, il s’agit de maintenir une certaine discipline et assiduité, car il peut être parfois difficile de cumuler une job alimentaire, faire son travail de recherche et artistique, répondre aux appels à projets, et sans parler des activités de réseautage auxquels il me semble important d’assister. Vient s’ajouter un nouveau défi quand tu fondes une famille…

Des ressources sont à la disposition des artistes comme des centres d’artistes, des organismes tels que le RAAV qui offre des séances d’informations ou des formations. Il existe aussi des programmes de demandes de bourses auxquels les artistes peuvent postuler.

Vous avez remporté l’an passé le grand prix Mtl en Arts. Qu’est-ce que vous apporte ce festival? 

Le festival m’a permis de rencontrer des acteurs du milieu de l’art et m’a offert une belle visibilité, tant sur place qu’à postériori via certaines retombées médiatiques. Aussi, c’est toujours agréable d’échanger avec le public!

J’y participe à nouveau cette année. J’aime ce festival, le travail des artistes est très varié, le public également. Les organisateurs et bénévoles font du bon travail. De plus, grâce au prix que j’ai reçu l’an passé, j’expose cette année dans l’espace galerie du festival, coin Amherst et Sainte-Catherine, du 27 juin au 1er juillet. C’est l’opportunité pour moi de présenter de nouveaux travaux!

«Je m’inspire de nos dérives. Sensible aux causes environnementales et à la justice sociale, j’aspire à une société plus bienveillante.»

Quels sont vos projets à venir?

Au cours des prochains mois, je présente une exposition itinérante intitulée «Un dernier baiser pour la route…». Cette dernière met en scène des dépouilles animales frappées par des voitures ou dont le milieu de vie a été perturbé par l’activité humaine, et dans lesquels je réinterprète la collision entre l’Homme et la bête sauvage.

Dates à venir: Du 12 juillet au 30 aout 2018 au Centre culturel Georges P. Vanier, Galerie La Seigneurie, Châteauguay.

Du 15 janvier au 7 mars 2019, au Hall des Arts, Hôtel de Ville, Brossard.

Du 15 mai au 7 juillet 2019, à la bibliothèque de Saint-Léonard, Galerie Port Maurice, Montréal.

À moyen terme, je pense me pencher sur la réalisation d’un projet d’art public. À bon entendeur…

Nicolas Nabonne

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Mtl en Arts

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Du 27 juin au 1er juillet 2018. Pour connaitre la programmation, c’est par ici!

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