Bad féministe par Roxane Gay, Édito.
«Derrière ce titre ironique, Roxane Gay développe une réflexion révolutionnaire et bienvenue sur l’état actuel du féminisme. Lassée des prises de position parfois trop clivantes de certaines organisations féministes, et fatiguée d’entendre des femmes dire qu’elles ne sont pas féministes, elle rappelle que la défense de l’égalité des sexes ne dispense pas d’assumer ses contradictions. On peut aimer la télé-réalité, se peindre les ongles en rose et revendiquer le fait d’être féministe. En se fondant sur sa propre histoire de femme noire dans l’Amérique contemporaine, elle parle de culture, de race, de sexe et de genre, d’amitié féminine. L’ouvrage regroupe les chroniques de l’auteure initialement publiées dans The Guardian et sur le site The Rumpus.»
Jean dit par Olivier Choinière, Atelier 10.
«Dans un monde gangréné par le mensonge, un groupe d’individus érige sa quête de vérité en modèle de vie. Progressivement, cet idéal gagne différentes couches de la société, jusqu’à faire vaciller le pouvoir politique et financier. D’abord personnage fictif tiré d’un jeu, Jean devient un être suprême, qui châtie les menteurs et sauve ceux qui disent la vérité. Olivier Choinière convoque à nouveau sa plume acérée et son regard mordant sur le monde pour dépeindre une société désespérée qui, n’ayant plus foi en elle même et en ses institutions, se tourne vers une autorité imaginaire, aussi absurde et arbitraire soit-elle.»
Dimanche par Jérôme Baril, Éditions de ta mère.
«Un homme se lève un matin. Il ne travaillera pas aujourd’hui : c’est sa journée de congé. Il finira par aller se coucher… Poésie d’aliénation et de vide, Dimanche est un recueil qui carbure au rire jaune et à l’émotion. Jérôme Baril observe le quotidien sans lyrisme ni tentative d’enjolivement. On retrouve, dans la neutralité oppressante de son écriture, les paradoxes et les absurdités de la vie courante.»
La couleur de l’adoption par Manuelle-Alix Surprenant et Renaud Vinet-Houle, Alias.
«20 000 personnes adoptées à l’international vivent au Québec. Ce livre important et émouvant donne la voix à trente-huit d’entre elles de différents âges et d’origines diverses qui résident sur l’ensemble du territoire québécois. Chacune exprime à sa façon des sentiments similaires, complémentaires ou même opposés concernant l’adoption. Elles trouvent ici une occasion de s’approprier leur narration et d’illustrer à quel point elles changent le visage de l’identité québécoise contemporaine.»
Prendre corps par Catherine Voyer-Léger, La Peuplade.
«Avec ce texte charnel et sensible, Catherine Voyer-Léger réactualise les liens qui unissent langage, poésie et corps féminin. Penser le corps et les mots pour mieux panser la chair, tel est l’enjeu du projet. Prendre corps n’est pas un livre comme les autres, c’est un livre-corps dans lequel la matière apparaît déprogrammée, morcelée. L’anatomie n’a ni ordre ni norme ; convoquée au moindre instant, elle a un vécu. Entre intimité et mémoire, larmes et désirs, ce projet d’écriture fragmentaire fait la confidence d’une expérience corporelle féminine et contemporaine.»
Le retour à la bière …et au hockey: l’histoire d’Eric Molson par Helen Antoniou, McGill-Queen’s University Press.
«Pour la majorité des Canadiens, le nom de la famille Molson fait partie de l’essence même du Canada. Depuis 1786, année où John Molson fonda sa première brasserie à Montréal, il rime avec bière, hockey et philanthropie. Rares sont cependant ceux qui savent à quel point la famille est passée proche, ces dernières années, de perdre le contrôle de cette entreprise. Le retour à la bière et au hockey dévoile des détails personnels de la vie et de l’œuvre d’Eric Molson, qui, non seulement, a sauvé l’entreprise familiale, mais lui a permis de connaître la prospérité comme brasserie de classe mondiale au vingt et unième siècle.»
Foudroyée par Grace O’Connell, Boreal.
«Roman au suspense haletant et à la prose étonnamment vive, Foudroyée nous parle de violence, de l’attrait et de l’horreur qu’elle exerce sur nous. Grace O’Connell nous parle aussi d’amour, de loyauté, d’amitié et d’une jeune femme qui découvre en elle une forme de courage qu’elle n’aurait jamais cru posséder.»
L’économie contre elle-même par Brian Massumi, LUX.
«L’orthodoxie économiste s’obstine à imposer le modèle d’un individu décideur rationnel, qui maximise ses revenus à force de calculs régis par le souci de son intérêt bien entendu. Opérant un changement d’échelle radical, L’économie contre elle-même soutient plutôt que le néolibéralisme se fonde aux niveaux infra- et trans-individuel, sur une interaction complexe entre rationnel et affectif. Brian Massumi insiste en effet sur la manière dont, en deçà du niveau individuel, les tendances et contre-tendances affectives d’un individu résonnent avec celles des autres pour amorcer et orienter l’action.»
L’école des vertiges par Tristan Malavoy-Racine, l’Hexagone.
«Au delà des villes et des campagnes que le train fend comme un fruit, les voyages en solitaire sont des aventures intérieures, qui rendent sensible ce que la routine avait anesthésié. Secrets jetés au fond de la mémoire, peurs d’enfant moins maîtrisées qu’on ne le croyait; raisons de s’accrocher, aussi, qu’on avait à demi perdues de vue.
Ces dernières années, Tristan Malavoy a usé ses semelles sur quelques continents. Il en a rapporté dix chansons qui nous parlent du mouvement de la route et des saisons amoureuses, mais aussi une foule d’anecdotes et de réflexions à vif, égrenées dans ce livre-disque en forme de carnet de bord.»
Appelle-moi par ton nom par André Aciman, Grasset.
«Elio Perlman se souvient de l’été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d’Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l’invité sera Oliver, dont le charme et l’intelligence sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l’on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine.»
Un dimanche à ma fenêtre par Christian Vézina, Sommes Toute.
«Depuis 2015, sur la Première chaine de Radio-Canada, le dimanche matin, on peut entendre Christian Vézina livrer des billets mêlant réflexion, poésie et humour. Ces textes denses et rythmés gagnent à être lus à tête reposée. Le présent ouvrage réunit donc ici les chroniques qui ont été le plus souvent réclamées par l’auditoire, ainsi que celles étant le plus chères à l’auteur. Il y est question de tout et de presque rien : flocons de neige, instants, mots, chansons, pays, diversité, saisons, nostalgie, rêverie, tempête, art, culture, synchronicité, identité et fil de l’eau. Chaque page est une fenêtre ouverte sur un nouveau et singulier dimanche.»
Autoportrait de Paris avec chat par Dany Laferrière, Boréal.
«On attendait de Dany Laferrière son premier livre d’académicien. Voici qu’il nous donne un chef-d’oeuvre d’école buissonnière. Il y a du texte et il y a des dessins, mais ce n’est pas une bande dessinée. Ce n’est pas non plus un roman graphique, c’est un roman-roman, calligraphié et dessiné à la main. En fait, c’est Paris qui se dépeint ici, avec les mots et les images de Dany Laferrière. Car Paris n’est pas seulement une ville. Paris est une fête, bien sûr, mais c’est également un lieu dans la littérature, un espace de fiction.»
N’essuie jamais de larmes sans gants par Jonas Gardell, Alto.
«Rasmus fuit son village et l’étouffant nid familial pour se jeter à corps perdu dans sa nouvelle vie à Stockholm, où brille l’espoir d’être enfin lui-même. Benjamin, lui, est déchiré entre le lumineux chemin tracé d’avance par son appartenance aux Témoins de Jéhovah et son simple désir d’aimer quelqu’un qui l’aimera en retour. C’est Paul, folle rassembleuse, mère poule pour les gais égarés, qui les réunit par hasard une nuit de Noël. Ils repartiront main dans la main sans savoir que leur pas de deux enfiévré les mènera au bord de l’abîme. Que l’un d’eux tombera sous la lame d’une faucheuse que personne ne connaît encore : le sida. Magistral hymne à la vie et à la tolérance vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires et adapté à la télévision, N’essuie jamais de larmes sans gants documente parfois crûment une époque incandescente et trouble dans une prose sans compromis. Un témoignage aussi déchirant que nécessaire, pour ne pas oublier le chemin parcouru et pour continuer d’avancer, ensemble.»
Miley Cyrus et les malheureux du siècle: défense de notre époque par Thomas O. St-Pierre, Atelier 10.
«Ceci est un livre sur notre rapport à notre époque—mais aussi à la jeunesse qui incarne, dans notre esprit, ses carences et ses excès. Une époque que nous détestons, de manière générale. Pas toujours sans raison, bien entendu, mais avec une paresse intellectuelle qu’on réserve habituellement à la condamnation des frasques des chanteuses populaires. Constitué d’une série d’observations ayant Miley Cyrus comme pivot, cet essai n’a pas pour ambition de montrer que notre époque est au-dessus de tout reproche, mais seulement que cette autoflagellation en dit plus long sur nous que sur elle.»
Déco thérapie: 50 idées pour se sentir bien chez soi par Vanessa Sicotte, Cardinal.
«Dans son deuxième livre, la reine de la déco Vanessa Sicotte dévoile ses réflexions sur les enjeux actuels de la déco. En 50 courts articles, elle montre en quoi des principes simples d’aménagement et d’agencement peuvent complètement transformer un lieu quelconque en un véritable chez-soi.»
N’avalez pas tout ce qu’on vous dit par Bernard Lavallée – Le nutritionniste urbain, La Presse.
«Chaque jour, nous sommes bombardés de conseils sur la nutrition. Notre alimentation est devenue une source d’inquiétudes, alors qu’elle devrait être avant tout un plaisir. Études contradictoires, théories obscures, tendances changeantes : comment survivre dans cette jungle d’informations? Avec la rigueur scientifique et le talent de communicateur qui ont fait sa réputation, le nutritionniste urbain nous aide à démêler le vrai du faux.»
Désinhibée par Emmanuelle Riendeau, L’Écrou.
«Aguichante, excessive et flashy, la poésie d’Emmanuelle Riendeau est une lâchée lousse dans la nuit, sifflant des verres et déclamant, provocatrice, dans une langue de désordre, les remords ravalés, les black-out, les trop tard et l’abus pelvien de toutes ces baises qui ne sauvent de rien, sinon de la neurasthénie.»
Demain le Québec: Des initiatives inspirantes pour un monde plus vert et plus juste par Diego Creimer, Louise Hénault-Éthier, Karel Mayrand et Julie Roy, La Presse.
«Inspirés du film Demain, le documentaire maintes fois primé des Français Cyril Dion et Mélanie Laurent, les auteurs de ce livre, tous rattachés à la Fondation David Suzuki, sont allés à la rencontre de ceux et celles qui préparent le Québec de demain. De Montréal à Mingan, de Trois-Rivières à Trois-Pistoles, des Québécois contribuent à créer un monde plus juste, plus vert et plus démocratique. Ils œuvrent dans tous les domaines, que ce soit dans les transports, l’énergie, les déchets, le bâtiment, l’agriculture et l’alimentation, la finance et le développement des régions ou l’innovation sociale.»
Jeanne Forever par Valérie Forgues et Stéphanie Fillion, Le Lézard Amoureux.
«Jeanne forever met en lumière différents visages de la féminité, en utilisant comme matière première les personnages cinématographiques incarnés au fil du temps par l’actrice Jeanne Moreau. Empreintes de l’aura particulière de celle-ci, de sa présence, de sa vulnérabilité, ces femmes, qui se distinguent par leur nature tantôt forte, tantôt fragile, par leur âge et la place qu’elles occupent dans le monde, se déploient à travers les poèmes de Stéphanie Filion et de Valérie Forgues. Cet ensemble de textes forme une traversée du monde intérieur ainsi qu’un questionnement identitaire sur la condition féminine. Il suggère une belle exploration du lien entre poésie et cinéma, entre réalité et représentation, et du côté éphémère de toute chose, à commencer par la vie.»
Le roi des cons: Quand la langue française fait mal aux femmes par Florence Montreynaud, Le Robert.
«Il est bien des tournures tendancieuses, “crime passionnel”, “préliminaires”, “nom de jeune fille” ou “instinct maternel”, que j’ai utilisées avant de prendre conscience de leur contenu machiste. Depuis le masculin pluriel qui écrase le féminin jusqu’au refus d’employer la forme féminine des noms de métier, en passant par des insultes sexistes comme con et ses dérivés, le langage usuel dévalorise le féminin, minore ou justifie des violences masculines. Changer le monde prendra un certain temps. Changer les mots, c’est possible tout de suite.»