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Marilyse Senécal alias San James: faire de la musique et promouvoir celle des autres

Marilyse Senécal alias San James: faire de la musique et promouvoir celle des autres

On ne croirait pas que Marilyse Senécal se destinait en fait à une tout autre carrière, tant elle parle de musique avec amour. Excellente élève à l’école, cette dernière avait d’abord imaginé pour elle une profession beaucoup plus «corpo» et certainement moins compartimentée. «J’ai travaillé pendant six ans dans le domaine du génie-conseil, d’abord à l’approvisionnement et à la logistique, puis en tant que rédactrice-conceptrice. Début vingtaine, j’ai commencé un bac en gestion en me disant que j’allais faire ma vie en gestion!» Malgré qu’elle chante et joue du piano depuis très longtemps, la jeune femme ne se donnait absolument pas le droit d’en vivre au départ, prétextant, à juste titre, que cette option était tout sauf sécuritaire.

Finalement, sa passion pour les mots et la musique la rattrape. Elle étudie ensuite en communication et relations publiques, enregistre son premier EP «No One Changes Overnight» et toque à la porte d’Isabelle Ouimet de feu-La royale électrique afin d’effectuer un stage en 2016. «Ça a été mon immersion dans la relation de presse en musique, se remémore-t-elle. J’ai laissé ensuite ma job de bureau, je me suis impliquée dans La royale électrique et ce qui a commencé en stage s’est terminé en emploi, puis en aventure entrepreneuriale!»

Faire briller la musique par soi-même

Son «bébé», La Société Oblique, nait finalement des cendres de La royale électrique le 1er janvier 2017. «Quand Isabelle Ouimet m’a annoncé son désir d’accrocher ses patins d’attachée de presse, elle m’a littéralement dit: «Tu es libre et franchement bien partie! Pourquoi tu ne te lances pas?» et m’a tout le temps soutenue, un peu comme une mentore. Mais comme beaucoup d’entrepreneurs ou de travailleurs autonomes pourraient le dire, je ne voulais pas moi partir à mon compte dans la vie!»

Finalement, par un beau concours de circonstances, Marilyse se lance dans l’aventure avec frénésie. Si elle indique sélectionner les projets musicaux pour qui elle s’occupe des communications selon ses gouts et compétences, la philosophie d’entreprise de La royale électrique, soit de veiller au développement, à la promotion et au rayonnement de l’art hors convention — et plus particulièrement la musique —, est demeurée. Quelque part entre la marge et le populaire, elle prend vraisemblablement ses aises.

Après un peu plus d’un an d’activité avec La Société Oblique, œuvrer à faire rayonner des talents émergents est immensément gratifiant pour elle. «Quand on est musicien, on veut se concentrer sur sa création, donc pour tout le reste, on a besoin d’un coup de pouce. Et quand j’ai réalisé que moi, je pouvais faire cette différence-là pour des bands, c’est là où je trouve mon travail génial à la fin de la journée.» 

Depuis ce début d’année, Marilyse exerce également les fonctions de directrice des communications au sein d’Ad Litteram. Au bureau toute la journée, elle s’occupe de sa compagnie les soirées et fins de semaine, tout en mettant un point d’honneur à assister le plus souvent possible aux rencontres de presse et concerts de lancement des artistes dont elle s’occupe. «C’était essentiel de pouvoir continuer à avoir La Société Oblique, car c’est un projet cher à mon coeur et je ne voulais surtout pas perdre cette implication auprès des artistes de la marge, souligne-t-elle. Mais tout tourne autour de la musique dans ma vie, c’est ironique sachant qu’au départ, je ne m’en donnais vraiment pas le droit!»

Plusieurs aspirations pour une seule personne

Marilyse Senécal est d’ailleurs sa propre attachée de presse. «Je me suis posé la question; est-ce que je dois agir comme si San James n’était pas moi? Mais je me suis dit que ça n’avait pas de sens, la transparence c’est quand même ce qu’il y a de mieux dans la vie! Je traite San James comme les autres projets sur lesquels je travaille. Une majorité de musiciens travaille ailleurs à côté, de toute façon! Moi ma job, c’est de faire rayonner la musique des autres.» Elle se perçoit comme étant une «cordonnière mal chaussée» puisqu’elle avoue que pour ses clients, elle se fait stratège et établit des plans précis, mais que lorsqu’elle travaille pour elle-même, l’aspect émotif fait parfois surface.

Ces vases communicants font pourtant la force de son travail. En tant que musicienne indépendante, elle comprend la réalité des artistes qu’elle accompagne, et selon elle, toutes ses casquettes enrichissent chaque aspect de sa vie professionnelle et artistique. «Mes rôles en communication et relations publiques m’apprennent beaucoup pour mon projet musical, mais vice versa! C’est un mélange de connaissances et de sensibilité qui est pertinent de part et d’autre.» En perpétuelle quête d’apprentissages nouveaux, elle reste persuadée que cette double – sinon triple vie! – ne lui nuit pas, bien au contraire.

Consciencieuse et soucieuse de son éthique, Marilyse Senécal explique compartimenter ses activités de manière à rester concentrée et impliquée. «J’ai du temps pour San James, mais le temps je le fais, car ce serait facile de laisser ma musique en veilleuse. Ça prend de la rigueur en fait, développe-t-elle. Cet été lors de la production de l’EP, on s’est enfermé en studio et ça tombait bien, car j’avais moins de contrats et j’étais concentrée uniquement sur San James. Même chose, lorsque je suis en mode relation de presse ou direction des communications, je suis focussée, je suis 100% là.» Certaines personnes la perçoivent davantage comme une artiste, alors que d’autres plutôt comme une attachée de presse, mais elle embrasse toutes ses choses à la fois, sans compromis.

Une seconde proposition musicale plus enracinée

Son second EP «Bridges» est paru le 9 mars. Un second album qui nous fait rencontrer une nouvelle facette de la personnalité musicale de San James en nous immergeant dans un univers doté de plus de «crunch», et mettant de l’avant des saveurs plus électro et davantage rythmée que «No One Changes Overnight», bien que l’on y retrouve le piano et sa voix à la fois puissante, sensible et versatile. «J’ai eu envie de prendre des risques et d’explorer d’autres textures. On s’est vraiment amusé, en fait !». 

Pour ce faire, Marilyse Senécal s’est entourée de plusieurs musiciens avec qui la cohésion s’est créée naturellement [Patrice Tringle à la batterie, Vidjay Rangaya à la basse, Mathieu Bérubé à la guitare et Aurore Juin aux synthétiseurs], et c’est à JB Pinard qu’elle a confié la réalisation. «C’est un band qui s’est agrandi, on sera plus nombreux sur scène et ça apporte une nouvelle dimension à San James, car au départ c’était un projet très solo, ajoute-t-elle. De plus, il y a eu beaucoup de confiance et de création avec JB Pinard. Tout ce monde-là rajoute un facteur fun non négligeable au projet, je me sens portée aussi, même si je «drive» le show en étant l’auteure-compositrice-interprète.»

Pour le moment, Marilyse Senécal indique qu’elle se sent remplie d’énergie pour toutes les sphères de sa vie. Elle délèguera peut-être certaines choses à l’avenir, mais présentement, porter différentes casquettes la comble. Elle continue de faire confiance à son instinct, qui semble avoir eu raison de la porter sur le chemin de la musique, de toutes les manières possibles.

San James lancera son album sur la scène du Verre Bouteille le 13 mars prochain, en formule 5@8. Le concert est gratuit. 

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