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L’intérêt des Canadiens pour le marché de l’emploi américain se maintient tandis que celui des Mexicains continue de fléchir

L’intérêt des Canadiens pour le marché de l’emploi américain se maintient tandis que celui des Mexicains continue de fléchir

Alors que l’Accord nord-américain de libre-échange (ALENA) arrive à échéance, les négociations entre le Canada, les États-Unis et le Mexique se poursuivent, mais de nombreuses questions demeurent en suspens. C’est le cas notamment de la libre circulation des gens d’affaires. Pour l’instant, il est difficile de prédire l’issue des négociations et ce qui adviendra de la mobilité transfrontalière de la main-d’œuvre.

Les données d’Indeed révèlent que la recherche d’emploi entre les États-Unis et le Mexique a fluctué au cours de la dernière année. En effet, l’intérêt des chercheurs d’emploi mexicains pour les États-Unis s’essouffle depuis un an, tandis que celui des chercheurs d’emploi américains pour le Mexique prend de la vigueur. Parallèlement, la recherche d’emploi entre le Canada et les États-Unis est demeurée plus ou moins stable.

Titre : Recherche d’emploi en Amérique du Nord

Sous-titre : Part de la recherche transfrontalière dans la recherche à l’international 

La mobilité de la main-d’œuvre est cruciale pour la santé de l’économie. En effet, l’afflux de travailleurs étrangers qualifiés vient combler la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans certains pays. Les travailleurs migrants étant plus susceptibles de s’installer dans les pays étrangers les plus proches, le phénomène de l’immigration professionnelle s’observe surtout entre pays voisins.

L’intégration des trois marchés du travail nord-américains n’a donc rien d’étonnant. Au Canada et au Mexique, sur quatre (4) chercheurs d’emploi à l’étranger, trois (3) explorent le marché nord-américain, comparativement à seulement 44 % des chercheurs d’emploi américains. De plus, la plupart des travailleurs mexicains (66 %) et canadiens (76 %) qui veulent rester en Amérique du Nord cherchent un emploi aux États-Unis.

Le vent tourne au sud de la frontière

La recherche d’emploi du Mexique vers les États-Unis décline. De 2016 à 2017, la part des recherches visant le marché de l’emploi américain est passée de 69,3 % à 65,4 %. À l’inverse, le pourcentage de travailleurs américains explorant le marché de l’emploi mexicain a grimpé de 7,8 % à 9,2 %. Les fluctuations de la recherche d’emploi entre les États-Unis et le Mexique reflètent probablement l’évolution des mouvements migratoires entre les deux pays.

En effet, l’immigration mexicaine vers les États-Unis est en régression depuis des années. Selon une recherche de la firme Moody’s Analytics, cette tendance qui remonte au début du siècle s’est accentuée avec la contraction de l’économie américaine au lendemain de la crise financière, une morosité loin d’encourager les chercheurs d’emploi mexicains à traverser la frontière. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin à long terme. Si le fossé entre les revenus des États-Unis et ceux du Mexique continue de stimuler la migration, les salaires en dollars constants ont augmenté constamment de 2000 à 2015 dans les régions mexicaines les plus pauvres, d’où provient habituellement une bonne partie des travailleurs qui migrent vers le nord. À cela s’ajoute un taux de fécondité en chute libre depuis des décennies qui ralentit la croissance de la main-d’œuvre disponible. Les travailleurs disponibles par emploi étant moins nombreux, ils sont donc de moins en moins portés à émigrer.

L’arrivée au pouvoir de l’administration Trump n’a probablement pas aidé, bien que son incidence demeure difficile à évaluer.

Cette perte d’engouement pour le marché de l’emploi américain est d’autant plus surprenante que le volume de recherches d’emploi à l’international demeure stable, ce qui donne à penser que l’émigration attire encore nombre de travailleurs mexicains. Parallèlement, ces derniers sont de plus en plus nombreux à tenter de dénicher du travail au Canada. De 2016 à 2017, la part des recherches d’emploi à l’international dirigées vers le Canada est passée de 10,7 % à 11,7 %. Il semble que le marché canadien de l’emploi profite de la baisse d’estime des États-Unis dans le cœur des travailleurs mexicains.

Au nord, c’est le beau fixe

La situation est différente entre le Canada et les États-Unis, où la recherche d’emploi de part et d’autre de la frontière a légèrement fléchi de 2016 à 2017. Sur l’ensemble des recherches internationales effectuées aux États-Unis, celles visant le marché de l’emploi canadien ont à peine diminué, mais se maintiennent aux environs de 36 %. La situation est à peu près la même dans l’autre direction, la part des recherches visant le marché américain se maintenant à près de 76 %.

Toutefois, selon les données d’Indeed, de plus en plus de chercheurs d’emploi américains s’intéresseraient au Canada, surtout les travailleurs hautement qualifiés du domaine de la technologie. Les pics d’intérêt ont généralement coïncidé avec les événements politiques importants rapportés dans l’actualité.

Les termes relevés dans les recherches en provenance des deux pays révèlent les profils des travailleurs qui veulent s’établir de l’autre côté de la frontière. Le tableau ci-dessous réunit les termes de recherche qui reviennent plus souvent dans les recherches transfrontalières que dans les recherches nationales.

Titre : Qu’espèrent trouver les chercheurs d’emploi de l’autre côté de la frontière?

Sous-titre : Termes de recherche les plus utilisés dans les recherches transfrontalières par rapport à l’ensemble des recherches d’emploi

Ces deux listes démontrent que la recherche d’emploi à l’international touche tous les aspects de l’économie. Des travailleurs de tous les horizons cherchent un emploi de l’autre côté de la frontière. Autre fait à souligner, la fréquence disproportionnée de certains des termes dans les recherches effectuées au Canada et aux États-Unis faisant référence à des emplois hautement spécialisés. Peu importe leur profil, les Canadiens en quête du travail aux États-Unis utilisent surtout des termes liés aux emplois qualifiés, notamment dans les domaines du droit, des banques d’investissement et de l’apprentissage machine. Chez les américains, les termes décrivant de postes hautement qualifiés dans les domaines de la santé et de la science des données arrivent en tête de liste.

La recherche d’emploi en Amérique du Nord mérite une surveillance assidue, puisqu’elle touche les secteurs économiques stratégiques et les perspectives de croissance à long terme de chaque pays. Les recherches antérieures du laboratoire d’embauche indiquent que les professions américaines les plus susceptibles d’être touchées par le changement de cap de la politique d’immigration sont surtout des postes peu qualifiés du secteur agricole et des services alimentaires. Toutefois, certains postes plus spécialisés dans les domaines de la production, de l’informatique et des mathématiques ne seraient pas épargnés. Il est essentiel de garder un œil sur ces tendances alors que les négociations pour le renouvellement de l’ALENA battent leur plein et que l’administration Trump durcit sa politique.

Méthodologie

Cette analyse s’est concentrée sur les travailleurs cherchant un emploi en dehors de leur pays de résidence, répertoriés à partir de leur adresse IP. Pour chaque pays d’origine, le volume de recherches vers chaque pays nord-américain a été comparé au volume global de recherche d’emploi à l’international pour mesurer la croissance et les fluctuations au fil du temps sur les sites Indeed partout dans le monde. La période d’analyse s’étend sur les quatre derniers mois de 2016 et de 2017.

L’analyse des termes de recherche compare la fréquence d’utilisation d’un terme pour la recherche sur le marché de l’emploi national avec sa fréquence d’utilisation dans la recherche à l’international. L’analyse a répertorié les termes de recherche les plus souvent utilisés dans les recherches transfrontalières.

source: indeed

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