Close
Parler avec bienveillance de troubles mentaux entre femmes

Parler avec bienveillance de troubles mentaux entre femmes

Bonjour Hanna! The Woman Power organise depuis l’an passé des discussions où des femmes se réunissent pour aborder des sujets qui les touchent de près. Il y a les SISTERHOOD, où les thèmes sont plus généraux, par exemple la diversité corporelle ou la place de la femme noire dans notre société. Et maintenant, à l’Espace L, les discussions nommées Let’s Talk/Parlons. Quelle est la différence entre les deux?

Hannah Che: Les discussions Let’s talk/Parlons sont beaucoup plus intimes et on touche à des sujets plus personnels. C’est un petit groupe de 20 femmes seulement, et cela permet aux participantes de partager plus en détail leurs histoires vécues, il y a beaucoup plus d’émotions. C’est aussi sous forme d’happy hour donc il y a des boissons alcoolisées sur place. Concernant les SISTERHOOD, les sujets abordés s’adressent à un plus grand groupe donc il y a de nombreux points de vue. Ça permet d’échanger et de réseauter en même temps. 

Pourquoi avoir choisi le thème de la santé mentale et du «self-care» pour la prochaine édition de Let’s Talk/Parlons?

Hanna Che: Lors du tout premier SISTERHOOD, qui s’adressait principalement aux femmes noires, il y a eu une question générale liée à la dépression. On ne s’attendait pas du tout à ce que cette question soit le moment le plus important de la discussion! Ma mère avait en fait partagé son histoire avec les femmes présentes. (Et elle me donne la permission d’en parler.) Elle a vécu des épisodes traumatisants lorsqu’elle était plus jeune qui lui ont causé des troubles d’anxiétés. Elle broyait du noir et elle a touché le fond. Son médecin lui a dit la phrase suivante: «Quand tu touches le fond, la seule chose que tu peux faire, c’est revenir à la surface». Donc elle est allée chercher de l’aide chez un professionnel de la santé. Lors de la conversation entre femmes, c’était la première fois que ma mère en parlait publiquement. Elle a ouvert la discussion et ça a permis aux autres participantes de partager leurs histoires personnelles, de pleurer, de se consoler et de converser sur un sujet encore tabou dans notre communauté. C’était comme une thérapie de groupe! 

https://www.instagram.com/p/BelTsi0nO5n

Parler de la santé mentale, c’est important, et ça permet de briser toutes les idées préconçues que l’on peut avoir sur ce sujet. Yara El-Soueidi, qui est la co-fondatrice de l’Espace L, tenait d’ailleurs à ce qu’on aborde ce sujet. Je n’étais pas à l’aise immédiatement, car je voulais attendre le bon moment, et surtout, trouver les bonnes personnes pour animer cette discussion. 

Tu me dis que ces discussions deviennent un peu des «thérapies de groupes». Penses-tu que le fait de venir témoigner de sa propre condition permet de déstigmatiser voire apaiser les troubles mentaux que l’on peut vivre?

Hanna Che: Oui, et le fait de témoigner entre femmes surtout. Il y a encore cette impression que parce qu’on est une femme, on doit être forte pas pour soi-même, mais surtout pour les autres. La réalité c’est que plusieurs femmes souffrent en silence et ne veulent pas en parler à leurs proches. On a réussi à créer des espaces sécuritaires qui permettent aux participantes de se confier sans jamais être jugées, et nos discussions aspirent à déjà être une forme de self-care. Je le dis toujours et je le pense sincèrement, lorsqu’on partage son histoire cela peut changer la vie d’une autre personne, sans même qu’on le sache!

Dis-m’en plus. Quelles problématiques de santé mentale va-t-on aborder notamment lors de la discussion du 23 février?

Hannah Che: Il y a beaucoup de recherches lorsque je prépare les questions pour les discussions. Je vais essayer de toucher à des sujets qui vont permettre aux participantes d’échanger le plus possible. Mais il est certain que nous parlerons des troubles d’anxiétés et d’humeurs, notamment la dépression, qui touchent plusieurs femmes. Ce sont des sujets sensibles alors nous terminerons la conversation par des conseils de self-care

Allez-vous ainsi offrir des conseils d’ordre psychologiques aux participantes?

Hanna Che: Comme je le disais précédemment, j’ai trouvé les bonnes personnes pour animer la discussion. Un membre de notre équipe va poser les questions et nous allons collaborer avec une femme qui a de l’expérience dans le domaine de la santé mentale. C’était important pour moi d’avoir une personne sur place qui pourra donner des conseils «psy». Elle a participé à notre première édition de Let’s Talk/Parlons et je la trouvais superbe, c’est d’ailleurs Yara El-Soueidi qui nous a présenté.

Ces espaces de discussion sont un peu «la marque» de The Woman Power, en plus de votre présence dans le monde des arts et de la culture à plusieurs égards. Pourquoi avoir choisi de collaborer avec l’Espace L et d’organiser une nouvelle série de conversations entre femmes là-bas? 

Hanna Che: Lorsque j’ai rencontré Yara El-Soueidi, elle m’a proposé de faire des discussions chez Espace L, et ça tombait bien, car je cherchais justement un espace pour créer des «plus petits» SISTERHOOD. Il y avait une demande de la part des femmes qui nous suivent depuis notre premier événement. Après avoir travaillé avec mon associé, nous avons proposé le projet Let’s Talk/Parlons. Espace L est un lieu magnifique et accessible pour créer des événements comme celui-ci. Il y a d’ailleurs les soirées cinéma qui auront lieu un samedi par mois chez Espace L et nous travaillons sur un super projet pour la journée internationale des droits des femmes.

«Let’s Talk/Parlons» sur la santé mentale le 23 février à l’Espace L de 18h à 20h: événement facebook

The Woman Power

site web | facebook | instagram

Lisez l’intégralité de notre dossier sur la santé mentale!

Close
0