Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Originaire d’Alma au Lac St-Jean, j’ai quitté ma région natale vers 18 ans pour m’installer à Québec. Après avoir papilloté d’une institution à une autre: commercialisation de la mode, bac multi en création littéraire/ histoire de l’art, etc. C’est finalement au CFP de Neufchâtel que j’aboutis pour une formation d’ébénisterie. Une vraie révélation! Enfin, au bon endroit au bon moment! Apprivoiser la matière vivante s’avère très révélateur et déstabilisant à la fois, loin de tout ce que j’avais fait auparavant.
Mon DEP en poche, je fais mes premières armes en industrie dans le domaine des escaliers et armoires de cuisine/salle de bain sur la Rive Sud. Voulant éviter le trafic, je déniche un poste d’ébéniste dans une entreprise familiale de Québec spécialisée dans la fabrication de portes et persiennes tout en bois.
Après quelques années en ville, le désir de fonder une famille en campagne fait son chemin et un peu au hasard de la vie et au gré du vent on aboutit à Deschambault. Mi-chemin entre Québec et Trois-Rivières.
Encore une fois, révélation! Un charmant milieu de vie dans un village dynamique, bondé de jeunes familles, des commerces de proximité, un marché public en été… Du beau, du bon! On s’enracine et l’idée de retourner travailler en ville ne m’enchante guère. Au fond de moi, j’ai toujours souhaité être mon propre patron. Avec l’aide du CLD, je me lance. Mouton Noir-Ébénisterie marginale nait! En même temps que bébé numéro 2, d’ailleurs!
Lentement, mais sûrement, je développe et conçois les produits qui feront la marque Mouton Noir. Soucieuse de l’environnement, je m’applique à maximiser la matière. Travaillant l’arbre en entier, des branches à la souche, j’assure toutes mes étapes de l’abattage à la vente.
Un mot pour définir quel type de travailleuse vous êtes…
Popcorn! C’est-à-dire que je suis plutôt désordonnée et encline à écouter mes inspirations du moment au lieu de produire. J’ai toujours une nouvelle idée, un nouveau projet qui trotte.
Quels outils sont essentiels à votre vie?
Évidemment, Square nous sauve la vie en tant qu’artisan qui parcourt les marchés/foires et événements de toutes sortes. Dans l’atelier, tous mes outils me sont indispensables, mais ma scie mécanique est un incontournable.
À quoi ressemble votre espace de bureau?
Mon atelier est un milieu inlassablement poussiéreux! Souvent bordélique, moi je me retrouve dans mon chaos. Je débute souvent plusieurs projets en même temps, faisant des «tas» ici et là. Ha ha!
Qu’écoutez-vous comme musique en travaillant?
J’écoute beaucoup la radio de Radio-Canada. Bernard Adamus, Groenland, Black Dub m’accompagnent souvent aussi.
Avez-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?
Pour optimiser mes journées, j’aime bien faire des listes. Pour le mois, la semaine et la journée. Les commandes en boutiques, les contrats sur-mesure, l’inventaire… Des tonnes de listes!
Quels trucs donneriez-vous pour améliorer la productivité?
Pour améliorer ma productivité, je tiens un échéancier et je garde mon calendrier très à jour. J’ai encore beaucoup à faire pour m’améliorer, mais c’est déjà mieux qu’au départ!
Vous êtes meilleure que vos collègues de travail pour:
J’excelle pour exploiter la matière au maximum. Je n’ai quasi aucune perte.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
«Peu importe la quantité de poussière, ça s’enlève d’un trait.» Yeah!
Quelle est votre routine de fin et de début de journée?
Mes enfants sont encore jeunes et ils demeurent ma priorité. Mes débuts et fins de journée leur sont entièrement consacrés. Le matin, quand mon petit monde a quitté la maison, je me fais un espresso et je réponds aux messages. En fin de journée, je vais marcher dans les bois avec ma fille et on cueille des branches.
Mouton Noir – Ébénisterie marginale
