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Pop Montréal: notre parcours en photos

Pop Montréal: notre parcours en photos

Nous avons débuté notre parcours avec une première incursion éclair jeudi au Quai des Brumes pour attraper les excellents Common Holly, formation montréalaise que nous avons découverte récemment. La voix délicate mais puissante de Brigitte Naggar, soutenue par de solides musiciens et des rythmes captivants, nous a charmés. Le groupe a d’ailleurs fait paraître l’album Playing House plus tôt cette semaine. Un agréable avant-goût de découverte, puisque la quasi-entièreté de notre aventure Pop Montréalesque s’est déroulée le samedi avec des valeurs sûres.

Samedi, donc.

Nous avons débuté au studio Breakglass, qui accueillait tout au long du festival les sessions KEXP, de la radio du même nom située à Seattle et qui sillonne certains festivals (dont le Iceland Airwaves, dont elle a fait un rituel annuel). Ces courts spectacles, en plus de bénéficier d’un son impeccable, étaient entièrement gratuits. Nous y avons fait un doublé avec The Luyas, talentueux quatuor montréalais mieux connu chez les anglos que les francos, qui nous a une fois de plus réjouis, puis avec les Barr Brothers. C’était sans contredit la session la plus attendue: la liste d’attente était aussi longue que le nombre de personnes pouvant entrer dans le studio (plutôt restreint, ceci dit, donnant lieu à une expérience intime). Le groupe a joué 5 pièces tirées de son nouvel album à paraître en octobre, Queens of the Breakers, et nous avons été soufflés par la qualité des nouvelles pièces, cassées pour la première fois devant public mais desquelles émanaient déjà une force certaine. On a l’intuition que cet album vieillira bien.

Nous avons dû quitter un peu avant la fin de la courte prestation, car un autre spectacle tout à fait spécial nous attendait: Avec pas d’casque en prestation sur le toit d’Ubisoft, alors que la température frisait la perfection. Le quatuor, accompagné de Maxime Veilleux à la basse et à la guitare, a joué une sélection équilibrée de son répertoire, avec un penchant pour les pièces de son dernier-né Effets spéciaux, dans un peu plus d’une heure de prestation parfaite, où l’écoute était aussi attentive que le ciel était dégagé. C’est Jason Bajada, qui a fait paraître l’album double Loveshit II (Blondie & The Backstabberz) au début du mois, qui a ouvert la soirée.

Très loin de la prestation enveloppante, toute en nuances, d’Avec pas d’casque, c’est une fin de soirée suintante et beaucoup plus bruyante qui nous attendait. Nous avions rendez-vous avec Think About Life pour la première fois en six ans, et les attentes étaient élevées. C’est que le trio, parfois quatuor, est responsable de la chanson Sweet Sixteen, thématique officielle de cette 16e édition de Pop Montréal, et leur deux albums, parus respectivement en 2006 et 2009, ont longtemps trôné au sommet de notre sélection musicale. Nous n’étions pas les seuls à attendre de pied ferme le groupe: la foule était plus qu’enthousiaste malgré la moiteur palpable du sous-sol du Rialto, ondulant au rythme des pièces feel good du groupe montréalais, très en forme pour son retour officiel. Si vous avez manqué ce spectacle, il y a tout de même de quoi vous réjouir: la bande a présenté de nouvelles pièces, ce qui laisse présager une suite.

Pour poursuivre dans les contrastes, nous avons terminé notre parcours Pop avec Mount Eerie à la Fédération ukrainienne, qui a livré un spectacle poignant à la limite du supportable. C’est que Phil Elverum, qui est derrière Mount Eerie, venait présenter un album inspiré par un fait vécu d’une tristesse infinie: A Crow Looked at me traite du deuil de sa femme Geneviève Castrée, bédéiste et musicienne québécoise décédée il y a un an d’un cancer du pancréas alors que leur fille était encore toute jeune. L’album est d’une douloureuse beauté, et le musicien a décidé de faire quelques dates pour présenter le spectacle, précisant qu’il ne pourrait probablement pas le faire longtemps. C’est donc à un moment privilégié, bien que très chargé émotivement, auquel on a eu droit. Seul sur scène avec comme unique élément de décor un sapin séché, incliné sur le sol, Mount Eerie levait la tête vers le plafond au début de chaque pièce, peut-être pour retrouver sa Geneviève pour lui donner du courage ou pour retenir ses larmes de couler. Celles-ci se mélangeaient de toute façon à la sueur, l’air de la fédération ukrainienne étant particulièrement lourd et moite en ce dimanche soir.

Le spectacle a pris des airs de catharsis, et rarement des applaudissements ont été aussi nourris et absurdes à la fois: le public était conscient qu’applaudir des chansons traitant d’un tel deuil tenait presque de l’ironie, mais ces applaudissements portaient également beaucoup d’empathie, comme une tentative de transmettre du courage et un baume sur la tristesse partagée du chanteur.

Voici les photos de notre parcours.

Merci à Pop Montréal pour ces beaux moments musicaux variés, et à l’année prochaine. 

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