Par Maryse Boyce
Les Montréalais se trempant les pieds dans la scène anglophone connaissent Beaver Sheppard pour de multiples raisons. Impliqué dans la musique par des projets musicaux portés sa présence scénique aussi absurde que dramatique et sa voix rappelant Robert Smith (avec Co/ntry, qu’il mène de front avec son acolyte David Whitten, mais également Secretsecret Girl), dans les arts visuels et dans le monde culinaire (chef originaire de Terre-Neuve, il a cofondé le restaurant Dinette Triple Crown, puis fondé et été chef du défunt Bethlehem XXX), difficile de s’ennuyer en sa compagnie.
On se doutait donc qu’il ferait un excellent candidat à notre questionnaire J’ai faim, mais on ne s’imaginait pas à quel point.
Quelle est votre relation avec la nourriture?
Beaver: Je suis accro. Pas l’intention d’arrêter.
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique lorsque vous cuisinez?
Beaver: La radio.
Dave: J’aime écouter de la musique new age quand je cuisine.
Quelle est la première recette que vous avez appris à faire?
Beaver: C’était, euh… un hot-dog au micro-ondes. Gourmando. C’est un hot-dog coupé en deux, avec fromage, fondu au micro-ondes, tomates, oignon, relish, moutarde, ketchup, laitue en lanières, et sauce barbecue. J’avais 7 ans.
Dave: J’allais souvent au Ponderosa Steakhouse avec ma famille quand j’étais jeune. Tu avais un bar à salades à volonté avec ton repas. Je remplissais mon assiette de rigatonis, que je recouvrais de sauce au fromage nacho, puis que je saupoudrais généreusement de craquelins Goldfish, de Méli-Mélo et de crottes de fromages.
Quels sont les aliments dont vous ne pourriez jamais vous passer?
Beaver: Du sel et de l’amour
Dave: Le safran. Chaque matin, je bois un smoothie au safran avant de manger un bol de safran et de presser à froid des fleurs de safran dans une huile essentielle dont je me frictionne le corps durant la journée. C’est une habitude qui me coûte 7000$ par jour, et je suis sérieusement endetté.
Qu’aimez-vous le plus cuisiner pour vos amis ou votre famille?
Du fromage
Quel est le pire repas que l’on vous ait servi?
Chez Franklin’s BBQ, à Austin, au Texas. On a dépensé 120$ pour 5 livres de viande: 1 livre de poitrine [brisket], une livre de saucisses, une livre de côtes levées, une livre de porc effiloché. Le porc effiloché goûtait comme s’il avait été bouilli. Les côtes levées n’avaient pas de personnalité. Pas une once de personnalité. Les saucisses étaient fades d’un bout à l’autre. La dinde était… de la dinde; le goût fumé en moins. Le boeuf était tendre et incroyable, mais sans personnalité, encore une fois. La sauce Memphis, même si elle était légère, n’aidait en rien la viande. La sauce North Carolina au vinaigre semblait prometteuse, mais goûtait juste le vinaigre finalement. La sauce aux figues, café et stout, après un essai, a été jetée sur le gazon. Nous avons aussi commandé une salade de patates… qui goûtait les cornichons à l’aneth à l’extrême, et qui manquait d’un semblant d’équilibre. Nous n’en avons pas mangé une bouchée. Le pouvoir du marketing, c’est ce que nous avons appris.
As-tu des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque tu es en tournée?
Oui. On demande un repas traditionnel cuisiné par la famille du promoteur.
Je viens manger chez toi ce soir, que vas-tu me servir?
Du Arby’s, avec du foie gras poêlé.
Qu’est-ce que tu vas mettre comme musique pour faire l’ambiance?
La radio.
Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner pour vous impressionner?
Quelque chose que tu as déjà fait au moins 10 fois.
Lancement de l’album Cell Phone 1
Sur Fantôme Records
Le 14 avril au Théâtre Fairmount
