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Festival international de jardins à Métis: regards et jeux dans un espace singulier

Festival international de jardins à Métis: regards et jeux dans un espace singulier

Cette galerie d’art à ciel ouvert située à Grand-­Métis, dans la Gaspésie touristique, offre la chance au visiteur de prendre part à la création en inventant des façons de voir et de vivre les oeuvres. On peut toucher, regarder la tête en bas, grimper, se coucher, faire rouler des arbres sur des rails, marcher dans l’eau avec des bottes de pluie: « Joie de jouer! Paradis des libertés! », comme l’a si bien écrit St­-Denys-­Garneau.

Le Festival international de jardins est présenté par les Jardins de Métis depuis 2000. Il s’agit du plus important festival de jardins contemporains en Amérique du Nord. Cette année, cinq nouvelles créations réalisées par des concepteurs du Canada, des États-­Unis, de la France et de la Suisse s’ajoutent aux 22 jardins existants: Le caveau, Cyclops, La Maison de Jacques, Carbone et TiiLT. Ces nouveaux projets ont été retenus parmi 233 propositions en provenance de 31 pays. C’est dire la popularité et l’excellente réputation de l’événement!

Visite des nouveaux jardins

Le caveau est un espace pour rêveurs. Il a été imaginé par l’architecte suisse Christian Poules. C’est une chambre de pierres et de terre dans laquelle un plateau végétal lévite. On peut rester de longues minutes à observer le plan végétal suspendu, comme lorsqu’on regarde un feu de camp, hypnotisé, bien.

Cyclops de l’architecte Craig Chapple des États­-Unis est un gigantesque cône de bois inversé et troué dans lequel le spectateur peut entrer pour observer la nature, le ciel, les ombres. L’objet est une sorte de lunette d’observation géante qui se transforme avec la lumière et qui permet de voir la nature sous plusieurs angles.

La Maison de Jacques s’inspire du conte Jacques et le haricot magique. Ce jardin est l’oeuvre de stagiaires en architecture de l’Université Laval: Romy Brosseau, Rosemarie Faille­-Faubert et Émilie Gagné­-Loranger. La Maison de Jacques se construit au fil du temps. Ses murs sont faits de plants de haricots qui ont été semés en mai et qui vont atteindre trois mètres de haut au cours de l’été. Des fleurs rouges vont apparaître ici et là, suivies de gousses. Pour entrer dans la maison, il faut emprunter le pas japonais. La maison regroupe plusieurs petits espaces où il est amusant de jouer à cache-­cache.

Carbone fait référence aux cycles de la nature et du carbone. Ce jardin est issu des réflexions sur la nature des ingénieurs paysagistes Maxime Coache et Luc Dallanora ainsi que du concepteur paysagiste Victor Lacaille de Nantes, en France. Un arbre brûlé gît dans la forêt. Un jeune plant pousse près d’où se tenait l’arbre avant de tomber. L’image est simple et forte. La nature subit, survit et se transforme. Que ­laisserons-nous aux futures générations?

TiiLT est un jardin qui ressemble à une volée de goélands ou de fous de Bassan. Cette installation transformable et habitable a été conçue par l’architecte Sean Radford et le designer Chris Wiebe de Winnipeg. Le jardin est fait de structures recouvertes de toile blanche qui peuvent être basculées par le public. Le visiteur peut se réfugier sous la toile, comme en camping, et prendre le temps de savourer l’été et le ciel bleu.

Un lieu rassembleur

Le Festival international de jardins intéresse toute la famille. Toute personne de 130 ans et moins qui a un coeur d’enfant, qui aime être surprise et qui apprécie la nature de même que la créativité aimera ce festival original. Sur le site se trouve aussi les classiques et magnifiques Jardins de Métis, où peuvent être admirées 3 000 espèces et variétés de plantes indigènes et exotiques en bordure du fleuve.

La Villa Estevan vaut aussi le détour! Cette maison de 37 pièces, construite en 1887 et maintenant classée site patrimonial du Québec, était le domicile d’été de la fondatrice des jardins, Elsie Reford. On peut visiter la villa et y manger. Les jardins et la poésie sont aussi dans l’assiette! Le chef Pierre-­Olivier Ferry propose au restaurant de la Villa Estevan une cuisine inspirée par les végétaux comestibles de la collection horticole des Jardins de Métis. La cuillère de floraison est à découvrir!

Les Jardins de Métis sont ouverts tous les jours jusqu’au 2 octobre. Prévoir quelques heures pour avoir le temps de tout contempler, un appareil photo, un carnet, pour noter le nom des fleurs et vos émerveillements et pourquoi pas un recueil de poésie… « Le soleil debout dans le sud / Met son bonheur sur les deux cimes / L’épand sur faces des deux pentes / Et jusqu’à l’eau de la vallée » (St-Denys-GarneauRegards et Jeux dans l’espace)

Jardins de Métis | sur facebook

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