L’équipe de la galerie AVE, constituée par André Masson, Alexandre Hurtubise et Michel Dionne, se donne comme mandat d’apporter une nouvelle impulsion à la vie artistique montréalaise, mais aussi de sensibiliser les collectionneurs à l’importance des jeunes sur le marché de l’art. La galerie en devenir est en réalité une organisation émergente elle aussi, qui souhaite exposer des nouveaux talents sans jouer le « jeu des célébrités » lors du processus de sélection.
Les finissant-e-s au baccalauréat et à la maitrise en arts visuels et médiatiques ainsi que ceux ayant été diplômés il y a moins de cinq ans sont les artistes qu’AVE cherche à mettre de l’avant. « Ce projet, c’est une idée qui occupe l’esprit du directeur de la galerie, André Masson, depuis trois ans », indique Alexandre Hurtubise, associé à la direction artistique. « Artiste de formation puis gérant d’un centre d’artiste et d’une galerie, c’est à travers ses expériences passées qu’il s’est rendu compte de certains manques dans les institutions culturelles. »
La galerie, qui présentera son premier vernissage le 15 octobre 2016, travaille à offrir une visibilité essentielle aux artistes de demain, qui composent avec la difficulté de se faire un nom. « La réalité est que la plupart du temps, seuls quelques élus ont la chance d’intégrer les cercles tant prisés et il reste très difficile pour un artiste émergent sans relation de se faire exposer », explique M. Hurtubise.
Le directeur de la galerie déplore lui aussi que certains acteurs du milieu artistique ne cherchent presque pas leurs futurs exposants du côté des universités, mais continuent de miser sur des artistes dont la réputation n’est plus à faire. « Dans les centres d’arts, on cherche à exposer des vedettes et on laisse les nouveaux artistes de coté, ajoute M. Masson. Moi j’ai terminé ma carrière artistique et ma mission à présent c’est d’encourager ces jeunes-là. » La galerie s’évertuera ainsi à faire connaitre de nombreux artistes en organisant des expositions chaque mois pour une période de trois semaines.
AVE offrira surtout à la relève l’opportunité d’une première expérience professionnelle de valeur. « Pour un jeune artiste, nous allons rendre possible une expérience « clef en main »: il y aura un vernissage, et ce sera bien évidemment une exposition en bonne et due forme dans notre galerie d’art commerciale, avec des contrats », précise M. Masson
Cependant, le directeur de la galerie pense que la sensibilisation de l’industrie culturelle et du grand public face aux talents émergents passe également par le fait de promouvoir et de démocratiser le mécénat. « Il n’y a pas besoin d’être un grand connaisseur pour apprécier le travail des talents émergents, souligne le directeur. Offrez-vous des oeuvres, encouragez-les et engagez-vous pour la culture par la même occasion! »
Celui qui travaille à démystifier et à ouvrir un milieu souvent perçu comme trop prestigieux pour être accessible à la sortie de l’école voit l’avenir de sa galerie comme celle d’une petite entreprise qui préfère la pédagogie aux dividendes. « Je souhaite qu’AVE joue un rôle de pédagogue, tant auprès des collectionneurs que des artistes. Par contre, on promeut les jeunes talents, mais on ne les attache pas. Nous sommes un tremplin! », conclue t-il.
L’espace de diffusion du travail de la relève souhaite à terme accueillir des artistes émergents provenant de toutes les provinces du Canada. D’ici quelques mois, ce seront des jeunes diplômé-e-s de l’Université Laval, de l’Université Concordia et de l’Université du Québec à Trois-Rivières qui auront notamment la chance de faire leurs premiers pas en même temps que la galerie.
Galerie Arts Visuels Emergents: Espace B251, 1001 rue Lenoir – site web | facebook | instagram
