Avez-vous déjà fait un tour en Abitibi-Témiscamingue? Reconnue pour ses grands espaces, cette belle région du Québec en charme aussi plusieurs avec le Festival de Musique Émergente. L’événement – qui présentera sa 13e édition du 3 au 6 septembre prochains – attire chaque année plusieurs mélomanes, qui en profitent pour se mettre à jour sur les groupes qui risquent de percer dans les prochains mois. Entrevue avec le directeur général, Mathieu Joanisse.
Celui qui est directeur général du FME depuis 2013 a beaucoup d’expérience dans le monde musical… notamment du côté franco-ontarien: «C’est un monde plutôt méconnu: ça n’a rien à voir avec le Québec! » Joanisse a tour à tour fait ses classes comme directeur des événements artistiques à l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), organisateur d’événements (notamment pour le Gala des prix Trille d’Or, le Festival Quand ça nous chante…!, les Vendredis de la chanson francophone du CNA, etc.) et autres postes de direction dans le domaine musical. Disons qu’il s’y connaît.
Selon Joanisse, quand on dit FME, on dit aussi rendez-vous de fin d’été. Le Festival de musique émergente, c’est « le dernier festival de la saison de bien des artistes et des techniciens » affirme en riant le directeur général. Disons que ça paraît: à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, l’industrie musicale se rencontre dans une ambiance tout ce qu’il y a de plus relax. « On peut voir ça comme une retraite, des retrouvailles… C’est le moment parfait pour se ressourcer et voir ce qui se passe de bon du côté musical. Personnellement, c’est comme mon jour de l’an! » avoue-t-il. Un tel succès estival qu’en janvier dernier, la première édition du FME Quartiers d’hiver – petit frère hivernal du FME – a vu le jour. Y aura-t-il une deuxième édition? « C’est en réflexion! »
« Le FME n’est pas un festival à candidatures. »
Est-ce Joanisse qui s’occupe de la programmation du Festival de Musique Émergente? « Non, pas à ce poste-ci! Je m’occupe du fort: je gère les bénévoles et les demandes de subventions, j’assure une permanence… C’est un travail très caché derrière les rideaux! » Côté musical, c’est plutôt un comité qui prend le relais. « Chaque personne est spécialisée dans certains créneaux. On reçoit plus de 400 dossiers par année: c’est tout un travail de faire le tri. Pourtant, le FME n’est pas un festival à candidatures. On a plus tendance à aller chercher les musiciens qu’on a déjà en tête! »
Si le festival se fait un point d’honneur de présenter plusieurs styles, il garde aussi en tête un but bien clair. « Notre mandat, c’est de tracer une ligne d’émergence musicale. Mais on ne parle pas seulement de la relève… L’émergence, c’est aussi des groupes comme Duchess Says par exemple. » L’idée, c’est plutôt de mettre en lumière des artistes qui s’illustrent dans leur créneau: « On doit faire des choix artistiques… Parfois, on reçoit un dossier et on le met dans la pile de possibilités pour l’année suivante. Les artistes doivent manger leurs croûtes. » L’idée? Se faire voir, jouer, briller le plus possible pour espérer se faire remarquer.
La scène alternative est bien représentée au Festival de Musique Émergente… et les artistes indépendants aussi. C’est d’ailleurs l’endroit parfait où se promener, jaser, se faire des contacts entre deux spectacles (et/ou bières). « Venez parler avec les artistes du FME… Faites-vous des chums qui vont vous aider! Mine de rien, le gars sympathique à qui vous êtes en train de parler peut être un programmateur de Coup de cœur francophone, par exemple. » Ce qu’on retient? Le Festival de Musique Émergente est un terreau fertile de découvertes musicales et artistes indépendants, tenez-vous le pour dit: vous ne voulez pas manquer les discussions de coin de table qui peuvent mener beaucoup plus loin…
Festival de Musique Émergente (FME)
du 3 au 6 septembre
à Rouyn-Noranda
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