Close
« Notre but, ce serait de devenir une référence! » – Louis-Philippe Labrèche, collaborateur chez Canal Auditif

« Notre but, ce serait de devenir une référence! » – Louis-Philippe Labrèche, collaborateur chez Canal Auditif

Tout mélomane qui se respecte a déjà jeté un œil au Canal Auditif. Dans le café où on a rendez-vous, Louis-Philippe Labrèche semble pourtant à des années-lumière d’avoir la tête enflée. Relax, souriant et vaguement distrait (un blogue, ça amène des milliers de petites tâches qui demandent parfois une efficacité immédiate), le collaborateur du site est catégorique: « On ne se prend pas beaucoup au sérieux! »

« On », c’est tout d’abord Stéphane Deslauriers, qui a eu envie de garder un contact avec la musique à travers l’écriture après la fin de sa carrière musicale. En août 2011, à coups de critiques et de textes divers, est né le Canal Auditif. En cours de route, Philippe Beauchemin – son beau-frère – a joint l’« équipe » et peu après, Louis-Philippe. « On travaillait ensemble dans une clinique orthopédique. Un jour, il m’a fait la grande demande. Je n’ai pas pu résister! » avoue en riant le passionné de musique, qui touche aussi au théâtre.

Et aujourd’hui? C’est plus de 17 collaborateurs qui peuvent se targuer d’écrire pour le blogue musical. Et les seuls qui peuvent dire qu’ils ont une formation en journalisme: Philippe Beauchemin et Jean-Simon Fabien. Négatif? « Je ne crois pas! Stéphane est un naturel… Moi, j’ai toujours écouté beaucoup de musique, ça me semblait naturel d’aller vers la critique. J’ai étudié en théâtre profil jeu à l’UQAM: mes professeurs étaient beaucoup plus rigoureux que la plupart des médias aujourd’hui! » Un duo qui se complète bien: quand Stéphane s’occupe principalement de la mise en ligne ou de la coordination du site, Louis-Philippe est davantage sur le terrain en train de chercher de bonnes prises.

« On ne cherche pas le politically correct. »

Si le Canal Auditif avoue se situer entre le blogue et le webzine – « parce que ce n’est pas très clair ce qu’on est », il présente toutefois un professionnalisme qui pallie à tous les flous autour de sa définition. « C’est méthodique. Du lundi au jeudi, on publie des articles. Vendredi, des chroniques. Dans une semaine normale, on reçoit de 35 à 50 albums. En tout, on fait de 8 à 16 critiques. » Un travail de titan, qui demande près de 30 heures par semaine – bénévoles, disons-le – à Labrèche. « C’est fou le temps qu’on peut mettre: gérer les courriels (on en reçoit de partout à travers le monde), écouter les albums, écrire… »

Malgré l’ampleur de la tâche, la qualité est toujours au rendez-vous. Un point de vue qui se tient loin de la complaisance, une aisance impressionnante dans le choix des sujets… « On est tous un peu punks au Canal… On ne cherche pas le politically correct. Parfois, on ramasse un album. On n’est à la remorque de personne! Plutôt rare d’ailleurs que les artistes réagissent fortement. »

« Notre mission: mettre de l’avant les artistes et labels indépendants. »

C’est bien beau tout ça, mais comment choisir à travers cette tonne de courriels, d’offres? « Notre mission: mettre de l’avant les artistes et labels indépendants. Qu’ils soient locaux ou d’ailleurs. On se permet parfois des majors. Mais quand même… On a nos priorités. » explique Labrèche en riant.

Un bon allié du côté des artistes et labels indépendants, qui ont (très) rarement leur part de lumière… Dans un virage numérique qui n’en finit plus de finir, Labrèche a l’impression que les outils pour les artistes se démocratisent. Que bientôt, même déjà, les artistes auront la chance d’être beaucoup plus aux commandes que les musiciens d’autres époques. À travers tout ça, où se situe le Canal Auditif? « Notre but, ce serait de devenir une référence. » Je crois que sans trop m’avancer, je peux affirmer: mission accomplie les gars!

» Consulter les archives de la chronique Dans les coulisses de la musique

Close
0