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DECLARATION au festival Scène Ontario | Plaidoyer artistique pour les droits autochtones

DECLARATION au festival Scène Ontario | Plaidoyer artistique pour les droits autochtones

Rares sont les occasion où le grand public peut pénétrer au coeur du processus de création d’une oeuvre, encore plus lorsque la pièce en question traite d’enjeux autochtones par des artistes tous eux-mêmes issus de communautés des Premières nations. L’occasion se présente cette semaine, sous la forme d’un spectacle, à mi-chemin entre installation et performance, DECLARATION, présenté jusqu’au 2 mai au festival Scène Ontario à Ottawa.

C’est donc autour des droits des peuples autochtones que s’articule le spectacle DECLARATION, le titre faisant référence à l’article 11 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. C’est la troupe justement nommée Article 11, située à Toronto et dont les deux fondateurs prennent part au spectacle, qui est à l’origine de la pièce. Évoluent sur scène des artistes autochtones établis, en rupture avec la couverture souvent misérabiliste des problématiques de ces communautés.

« DECLARATION est une célébration du droit du Peuple autochtone à s’engager dans la création et l’évolution des arts et de la culture », résume la chorégraphe Santee Smith qui prend part à l’événement en tant qu’artiste, animatrice et performeuse. Directrice fondatrice de la compagnie Ka:hawi Dance Theatre depuis 2005, c’est par son médium de prédilection, la danse, qu’elle participera à ce spectacle collaboratif. « Ce que DECLARATION communique, c’est la réelle interdisciplinarité et l’approche sensible du processus autochtone. Donc en fait, le procédé créatif du spectacle est le processus créatif même. » Une démarche qui s’inscrit en cohérence avec celle de sa compagnie, dont le nom, Kaha:wi, signifie en mohawk porter, transmettre.

DECLARATION présente donc des artistes de disciplines diverses, réunis pour démontrer des droits, les leurs et ceux de leur peuple. Les deux directeurs Andy Moro et Tara Beagan, ainsi que Jesse Wente, Monique Mojica, Raven Kanatakta, Shoshona Kish et Michelle Latimer partagent la scène avec Smith. « La collaboration répondra à ce qui se passe sur la scène. Par conséquent, mon travail est d’être le plus ouverte possible aux impulsions et à l’énergie présente, en faisant de mon corps un conducteur qui active l’espace autochtone. » Smith présentera donc des éléments de sa nouvelle pièce Re-Quickening, qui explore les problématiques féminines autochtones communes internationalement et propose des rituels pour leur redonner le pouvoir. On peut donc s’attendre à quelque chose de symboliquement très fort.

C’est par la danse que Smith réussit le mieux à connecter avec sa créativité: « Mon corps qui danse a toujours été la porte d’entrée vers ma créativité, souvent en lien avec la musique qui m’inspire tout autant. La danse est l’endroit où je me transporte le plus facilement vers les rêves et où je peux le mieux personnifier les histoires, les symboles, les formes et l’énergie. Je gravite autour de la danse parce que celle-ci n’est pas limitée par les mots. » Il s’agit donc de son activité artistique princiale, mais elle s’adonne également au design, notamment avec sa compagnie de poterie, à l’écriture, à la réalisation et à la production.

C’est donc une expérience privilégiée à laquelle est conviée le public, jusqu’au 2 mai. « Le public peut s’attendre à voir des artistes en plein processus. Les spectacteurs entreront dans un espace qui est celui de la transformation, portée par l’énergie créative… alors que les artistes seront perdus, avalés par leurs explorations. »

Pour Smith, si DECLARATION permet de se perdre dans les méandres de la création, le spectacle lui permet aussi de s’ancrer dans le moment présent. Parce qu’après tout: « Je déclare que je suis ici, que j’existe dans cet espace… maintenant ».

DECLARATION
dans le cadre du Festival Scène Ontario
Au Salon du CNA, 53 Elgin, Ottawa
jusqu’au 2 mai

Crédits photos:
en-tête: Scène Ontario
Santee Smith: Nadya Kwandibens

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