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« Le piège, c’est la pensée magique. » – Jean-Philippe Villemure, spécialiste en mixage et mastering d’albums

« Le piège, c’est la pensée magique. » – Jean-Philippe Villemure, spécialiste en mixage et mastering d’albums

Derrière chaque bon album se cache un excellent concepteur sonore. Jean-Philippe Villemure, spécialiste en mixage et mastering depuis 10 ans de manière autonome, en connaît un rayon sur le sujet. Travaillant sur des courts-métrages, des outils plus corporatifs et une trâlée d’artistes de la scène indépendante – dont Someurland, Navet Confit, Marc-Antoine Larche, Michèle O. – Villemure a développé une connaissance accrue du milieu.

S’il n’a pas toujours su qu’il deviendrait un jour concepteur sonore – il a en poche des diplômes en sciences pures et en génie informatique – Villemure a tout de même compris tôt dans sa carrière qu’il s’intéressait aux textures sonores. « J’ai passé des années à me demander pourquoi j’étudiais le génie informatique. Après mes études, j’avais tout sauf envie de travailler dans ce domaine. Je me suis dirigé vers un cours rapide de conception sonore chez Musitechnic. » Après un an en poste chez Audio Z, une boîte de post-production, Villemure abdique et part à son compte. Dix ans plus tard, aucun regret.

« J’ai utilisé mes acquis techniques et créatifs. Aujourd’hui, c’est vraiment le fun. Ça vaut la peine d’investir sur soi-même, ses ressources, son réseau. Le bagage de connaissances est sûrement le meilleur atout. J’ai un emploi beaucoup plus sécuritaire que monsieur-madame-tout-le-monde qui travaille dans une usine qui peut fermer demain matin. J’ai plusieurs clients, plusieurs revenus. »

Et la scène indépendante?

Naturellement attiré par la scène indépendante, D.I.Y, Jean-Philippe Villemure a eu la chance de côtoyer de nombreux artistes talentueux, mais qui ne savent pas nécessairement toujours comment fonctionne l’industrie. « Eh boy! C’est tout un sujet… Vendre des disques, on oublie ça aujourd’hui. L’œuvre est maintenant perçue comme un produit culturel. Et pourtant, on entend beaucoup des musiciens dire qu’ils ne veulent pas pervertir leur art en tombant dans le marketing. »

Et pourtant, Villemure considère que c’est une étape incontournable, pour ne pas dire primordiale. « Le piège, c’est la pensée magique. C’est de vouloir tout faire, mais de ne pas être au courant du fonctionnement. J’ai vu bien des artistes ne pas comprendre ou connaître le système de redevances. Ou passer l’étape de la commercialisation. Je l’ai vécu personnellement avec mon groupe Amour à jeun: s’il n’y a pas de communication entre l’album et les gens, personne ne va l’entendre. J’ai vu des artistes amers par rapport à cette déception de voir sa musique passer sous le radar… »

Crédit photo: Sébastien Lafleur

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