Close
Trois fois par jour: le succès sans recette

Trois fois par jour: le succès sans recette

Trois fois par jour, c’est un site web bien garni de recettes simples et inspirantes, un premier livre de recettes qui a franchi le cap des 100 000 copies vendues six semaines après sa sortie, des vidéos maison et plus de 330 000 likes sur la page facebook. Mais c’est surtout le projet de l’ancienne chanteuse Marilou et de son mari humoriste et photographe Alexandre Champagne, qui vise à changer pour le mieux la relation qu’on les Québécois avec la nourriture. Entrevue avec Marilou, qui manie aussi bien l’humilité et l’autodérision que les chaudrons.

« Tout le monde doit manger trois fois par jour, ou plus » résume Marilou en tentant d’expliquer l’engouement pour son entreprise née il y a moins de deux ans. « Je pense que des jeunes comme Alex et moi, qui ne viennent pas nécessairement de ce milieu-là mais qui le font relativement bien, c’est vraiment une preuve comme quoi n’importe qui peut cuisiner et créer des plats vraiment le fun sans que ce soit trop compliqué. Je pense que le côté aussi très accessible de mes recettes fait en sorte que les gens se sentent rejoints. »

Simple mais délicieux, sain mais gourmand: des constantes pour les recettes de Trois fois par jour. « C’était vraiment important que ce soit simple, parce que moi-même, même en ce moment je le vis, je n’ai pas beaucoup de temps pour cuisiner le soir, et c’est important que ce soit facile et que ce soit accessible parce qu’on a chacun nos trains de vie », explique-t-elle.

Chez Marilou et son mari, le manque de temps résulte de la réponse enthousiaste et multiple à leur projet. Au cours de la dernière année, le couple a construit une équipe de 6 personnes, dont 5 à temps plein pour les épauler. « La première année, on était vraiment juste Alex pis moi, et je me souviens, je me levais à 9h le matin, et je sortais de ma cuisine à 9h le soir. Je faisais des tests tout le temps, et dans cette année-là j’ai pris beaucoup d’expérience. »

La nouvelle vie d’entrepreneure culinaire comble totalement Marilou, qui cherchait à créer l’emploi de ses rêves en démarrant le projet Trois fois par jour. « Je réalise que ce qui ne me plaisait pas peut-être dans le monde de la musique, c’est ce non-contrôle-là que j’avais sur ce que je faisais, sur ma propre personne. Je trouvais ça complètement ridicule de ne pas pouvoir choisir ce que je voulais faire, même si j’ai tenté à la fin de le faire. »

Un des éléments qui peuvent expliquer le succès des créateurs de Trois fois par jour, c’est le soin apporté aux réponses à leurs lecteurs et fans sur les réseaux sociaux. « Je prends des heures et des heures par jour pour répondre aux gens, et ce depuis le jour 1, et ça va toujours rester comme ça. C’est vraiment un choix. » Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de la chanteuse Marie-Mai, qui consacre des heures à la signature d’autographes après chacun de ses spectacle: « Pour moi, c’est un peu le service à la clientèle. Je pense qu’il n’y a pas de secrets: si Marie-Mai est rendue là où elle est rendue, c’est à cause de ces trois heures-là qu’elle prend à chaque soir. »

De la dictature de balance à manger trois fois par jour
Si le nom Trois fois par jour réfère au nombre de repas dans une journée, c’est entre autres à cause des troubles alimentaires dont Marilou a souffert par le passé. Des années sombres dont elle ne se cache pas, espérant être un modèle positif pour ceux qui souffrent. Les nombreux témoignages et courriels qui atterrissent dans sa boîte courriel tous les jours démontrent qu’il y a de la lumière. « Je me rends vraiment disponible, je réponds à ces gens-là: en ce moment, j’ai une centaine de discussions ouvertes avec des femmes comme ça qui peuvent m’écrire n’importe quand » explique-t-elle. « Je ne pense pas que j’ai gagné la bataille en ce sens que ça va toujours être un combat, mais j’ai vraiment l’impression d’avoir commencé à faire une réelle différence au Québec. Puis c’est important pour moi, en fait c’est le noyau de 3 fois par jour. À ce niveau-là, je suis vraiment fière, et même si ça s’arrête demain j’aurai fait ça. »

Trois fois par jour
Crédits photos: page facebook de Trois fois par jour

Close
0