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Entrevue avec Guillaume Sasseville, designer de produit

Entrevue avec Guillaume Sasseville, designer de produit

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Fondateur du studio SSSVLL, Guillaume Sasseville est un designer de produit qui se démarque par sa démarche profondément ancrée dans l’étude du commun et sa réflexion sur l’expérience de l’objet. Son travail suscite un grand intérêt autant à l’international que chez nous. Curieux de connaître le parcours de Guillaume, Parka lui pose quelques questions histoire de mieux cerner l’univers créatif de ce dernier.

Peux-tu nous décrire ton cheminement en tant que designer?
Tout débuta par un livre Le design du meuble au XXe siècle, je ne compte plus combien de fois j’ai ouvert ce livre dans ma jeune dizaine. J’étais alors complètement fan du mouvement Memphis et de Gaetano Pesce. Le revival actuel de Memphis me fait d’ailleurs très plaisir.
Formation en Arts visuels niveau collégial suivit du bac en Design de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal et plus récemment, le Master produit et industrie du luxe à l’École cantonale d’art de Lausanne. Aussi, je crois que c’est important pour un designer de casser ses codes. Entre l’université et le marché du travail, j’ai acheté un allez simple pour l’Australie et suis revenu comme j’ai pu, bateau, routes, train.

Un point tournant fut, et ce par un hasard complet, mes débuts à l’agence d’architecture Saucier + Perrotte architectes, j’y ai passé 8 années exceptionnelles. J’ai un profond respect pour l’architecture, il s’agit autant d’un portrait du présent qu’un lègue aux générations futures.

À partir de ton cheminement en design et en architecture, pourquoi as-tu décidé de te concentrer sur le design de produit?
Ce que le design de produits me permet, contrôler la matière et en négocier sa précision.
Un autre facteur déterminant, le prototype 1, 2, 3, nous avons la chance dans cette profession d’expérimenter avant de statuer.

Quels sont les types de projets que tu affectionnes particulièrement?
Ma ligne de pensée actuelle: les produits qui changent modifient notre quotidien par leur protocole d’usage. Réintroduire le geste dans la manipulation des dispositifs. Travailler les gestes primaires, déjà intégrés dans notre inconscient parce qu’ils sont logiques. Half moon, luminaire pour Christofle en fait partie. L’ajustement de la quantité de lumière passe par le geste, le mouvement du disque permet cet ajustement. La domestique et les automates entrent dans nos vies à grande vitesse, il me semble important de les intégrer par des gestes plus engagés. Les écrans tactiles sont pour moi un transit pauvre et temporaire vers cette matière – objets intelligents. Je suis conscient des changements technologiques qui s’opèrent en ce moment et cherche toujours dans un nouveau produit à conserver le geste, le rituel. Aussi, j’adore les objets super simples, « Commun » comme je les surnomme.

De quelle manière abordes-tu un projet et quelles sont tes inspirations ou influences?
Usage, matière et il y a toujours une considération graphique.

Quels sont les plus grands défis relatifs au design de produit?
Trouver le fabricant, l’artisan qui dans la mise en forme atteindra les standards de qualité qui me rendent heureux. Les compagnies locales doivent composer avec une réalité de marché qui rend difficile la mise en vente de produits de fabrication locale. Simplement parce que les coûts de production sont trop élevés, il faut alors positionner ces produits sur des marchés de nouveaux marchés et ajouter l’aspect narratif au produit: qui l’a fait, dans quel contexte, avec quels moyens? Souvent un travail-conseil au fabricant est à effectuer sur la stratégie de distribution.

SSSVLL

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