« L’économie des données supplantera l’économie du pétrole ». C’est avec cette prédiction-choc de Gerd Leonhard que se sont ouvertes les rencontres organisées par Infopresse jeudi dernier au Palais des Congrès. Alors que les différents invités tentaient de répondre à la question « Quel avenir pour l’industrie? », rien de mieux qu’un futurologue pour briser la glace de belle façon.
Leonhard nous a fait noircir notre carnet et notre Twitter de citations toutes plus inspirantes les unes que les autres. Avec une vision résolument humaniste du futur, il a insisté sur la primordialité du rôle collectif d’internet, qui ne doit pas être perdu de vue, en plus d’insister sur le fait que l’efficacité ne devrait pas être atteinte au détriment de notre humanité. Il a également orienté notre regard sur certains réseaux sociaux gratuits (Facebook pour ne pas le nommer) : « Si vous ne payez pas [pour un service], c’est que vous êtes le contenu. »
L’un des points-clés de sa conférence, qui a été repris à plusieurs reprises dans les conférences subséquentes regroupant les forces marketing de grandes boîtes comme L’Oréal, Danone et Tourisme Montréal, est la différence entre le pay-wall et le pay-will. Autrement dit, « les raisons de payer pour quelque chose seront toujours plus fortes que la contrainte de payer. Restreindre l’accès à un contenu ne forcera pas les utilisateurs à payer ». Au contraire, ce contrôle risque de détourner les utilisateurs ailleurs, simplement.
Ce constat a été d’ailleurs été repris en fin de journée par Andrew Lippman, du MIT. « Les gens sont prêts à payer peu importe ce que ça coûte pour un produit qu’ils veulent, mais ne paieront rien pour ce qu’ils ne veulent pas ». Une phrase anodine et évidente en apparence, mais qui cache une sagesse marketing qui saura servir à ceux qui voudront la prendre en compte. Surtout lorsque combinée à ces mots de Gerd Leonhard lancés en matinée: « Les compagnies médiatiques doivent mettre le pouvoir entre les mains des utilisateurs, ou perdre leur pertinence. »