Collaboration spéciale – Mélissa Pelletier
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30 août, Rouyn-Noranda – C’est avec de la broue dans le toupet que nous sommes arrivées au Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue. Après 7 heures de route (et moins d’heures de sommeil dans le corps), nous étions prêtes pour les découvertes que nous proposait le festival.
Après quelques entrevues et un souper sur le pouce, nous nous sommes précipitées à l’Agora des spectacles, où nous attendaient des performances de Forêt, Groenland et Suuns.
Photo: Christian Leduc
Forêt:
On a couru un peu, mais nous n’avons manqué que des poussières de la performance de Forêt, duo sympathique que j’ai eu la chance d’interviewer plus tôt dans la journée (à suivre dans les prochains jours sur le webzine). Après quelques pièces planantes et atmosphériques tirées de leur premier album éponyme, la chanteuse Émilie Laforest s’est exclamé: «Merci d’être là! C’est super le fun d’être ici! C’est un honneur de jouer au FME!» Parce que la salle était belle, l’acoustique extraordinaire et le public conquis, je n’ai pu qu’acquiescer.
À travers leurs sonorités dream pop, étiquette que la critique se plaît à leur apposer, Forêt s’est lancé dans des envolées impressionnantes. Émilie Laforest, Joseph Marchand et leurs musiciens ont rendu justice aux paroles profondes de Kim Doré. En tout et pour tout, un excellent show intimiste qui a bien débuté la soirée.
Photo: Christian Leduc
Groenland:
C’est avec une énergie débordante que les membres de Groenland se sont précipités sur scène. «C’est drôle, on a attendu cette fin de semaine toute l’année et finalement, on est presque tous grippés. Les mauvais côtés de la proximité!» a lancé le claviériste Jean-Vivier Lévesque. Pourtant, jamais l’assistance n’aurait pu deviner que les membres du groupe s’étaient mouchés tout l’après-midi à la salle de presse du FME (Ah, voyeuse que je suis haha). Avec bonne humeur, Sabrina Halde (voix, ukulélé, claviers, percussions), Jean-Vivier Lévesque (claviers et programmation), Jonathan Charette (batterie), Simon Gosselin (basse), Gabrielle Girard-Charest (violoncelle) et Fanny C. Laurin (violon) ont enchaîné les chansons indie pop orchestrales de leur premier album The Chase.
Les spectateurs ont totalement embarqué dans l’univers joyeux et ensoleillé de Groenland. Entre les gens assis par terre et ceux debout près de la scène, certains n’ont pu s’empêcher de se dandiner. Il faut dire que c’est à un groupe de passionnés que nous avons eu droit: en plus de présenter d’excellentes pièces, Groenland a fait preuve d’un charme sans pareil. C’est de voir le bassiste chanter toutes les paroles en souriant (et ce, même sans micro) et Sabrina fermer les yeux pour mieux diriger la puissance de sa voix qui a confirmé une évidence: le FME ne s’est pas trompé en incluant ce groupe à sa programmation.
Photo: Christian Leduc
Suuns:
Après un entracte (et un sound check presque interminable), Suuns est apparu sur scène. Dans une ambiance totalement différente, beaucoup plus feutrée, Ben Shemie, Joseph Yarmush, Max Henry et Liam O’Neill ont privilégié une introduction plutôt longue. Mélangeant avec brio des sons électro, pop, dark wave et rock, le groupe montréalais n’a fait aucune fausse note lors de sa présentation des extraits de Zeroes Qc (2011) et Images du Futur (2013).Dans la semi-obscurité entrecoupée de jeux d’éclairage impressionnants se mêlaient les distorsions et les bruits ambiants. Si certains spectateurs ont semblé ennuyés par des moments un peu hermétiques du spectacle (on entendait les «Allez, go!» et «Quoi, encore un entracte?» fuser), d’autres ont été totalement hypnotisés par les sons pénétrants de Suuns. Parce que le groupe a réussi, tout au long du spectacle, à revenir nous chercher avec ses rythmes profonds et suaves.
Après ces excellentes représentations, nous étions trop sur un high pour retourner à l’hôtel Un peu fatiguées, mais enthousiastes, nous avons décidé de continuer la soirée au Cabaret de la Dernière Chance, où Bonvivant, Dig It Up et Dayglo Abortions nous attendaient pour mettre le “poing” final (c’est le cas de le dire) à la soirée. Entre les trashs et les adeptes de body surfing, on a fait un toast aux découvertes. Parce que clairement, on n’a pas fini d’en faire.