L’Université de Guelph s’appuie sur l’intelligence artificielle pour prédire la hausse des prix alimentaires en 2025.
Des chercheurs de l’Université de Guelph utilisent l’apprentissage automatique pour aider les Canadiens à mieux comprendre leurs dépenses alimentaires de l’année prochaine.
Le Rapport sur les prix des aliments au Canada 2025, maintenant dans sa 15e édition, s’appuie sur une équipe de chercheurs en science alimentaire, économie alimentaire, durabilité alimentaire mondiale et intelligence artificielle de l’Université de Guelph, pour
éclairer les prévisions des prix de l’alimentation pour l’année suivante.Le rapport de 2025 prévoit une hausse des prix alimentaires de 3 à 5 % l’année prochaine, ce qui signifie qu’une famille moyenne de quatre personnes devrait dépenser 16 833,67 $ pour la nourriture en 2025, soit une augmentation de 801,56 $ par rapport à 2024. Les augmentations les plus importantes sont attendues dans les secteurs de la viande et des légumes.
Le Dr Graham Taylor, professeur à la School of Engineering et chercheur principal du Machine Learning Research Group, contribue depuis six ans aux prévisions des prix alimentaires du rapport.
« Notre équipe utilise l’apprentissage automatique pour construire des modèles qui examinent les données historiques sur les prix alimentaires et d’autres facteurs afin de prévoir les prix de l’alimentation de l’année suivante », explique-t-il.

Prévisions alimentaires alimentées par l’IA
Graham Taylor et son équipe, qui travaillent en partenariat avec le Vector Institute, ont utilisé pour la première fois des grands modèles de langage (LLM) pour générer des prévisions pour le rapport 2025. Cette année, Kristina Kupferschmidt, candidate au doctorat, a joué le rôle de chef de projet technique, proposant de nouvelles façons de tirer parti des LLM pour les prévisions dans le cadre de ses recherches de thèse.
Les LLM ont simulé des experts en la matière, examinant les variables susceptibles d’être importantes pour chaque catégorie d’aliments incluse dans le rapport, puis effectuant des prévisions en fonction de ces variables.
« De nombreux facteurs influencent les prix alimentaires, tels que les conflits mondiaux, les taux de change et le changement climatique », explique Graham Taylor. « Les LLM peuvent parcourir l’ensemble d’Internet et déverrouiller ces connaissances pour guider nos prévisions, offrant potentiellement de meilleures projections qu’une personne ou qu’un modèle statistique traditionnel. »
Chaque année, lors de la construction de modèles, l’équipe de G. Taylor examine les rapports précédents pour déterminer quelle technique fournira les prévisions les plus précises. Ils placent les modèles dans une compétition interne, comparant les résultats réels prévus par les rapports précédents aux prévisions de chaque modèle.
« Le modèle qui obtient les meilleurs résultats pour chaque type d’aliment est utilisé dans nos prévisions », explique Graham Taylor. « Les LLM ont été les modèles gagnants dans plusieurs catégories; nous les avons donc utilisés pour prédire les prix alimentaires de 2025 dans ces catégories. »
Optimisation de la prédiction des prix grâce à l’apprentissage automatique
La méthodologie basée sur les LLM utilisée par l’équipe cette année a été apportée par le Dr James Requeima, boursier postdoctoral au Vector Institute, qui a collaboré avec K. Kupferschmidt pour adapter l’approche aux prix alimentaires.
Outre les prévisions basées sur les LLM, l’équipe a envisagé plusieurs familles de modèles : des modèles fondamentaux de séries chronologiques, des transformateurs spécialisés dans les prévisions, ainsi que des approches statistiques et d’apprentissage profond traditionnelles.
Alors que les prix alimentaires augmentent et que les Canadiens continuent à faire face à une crise du coût de la vie, Graham Taylor affirme que des prévisions précises sont plus importantes que jamais.
« Les informations du Rapport sur les prix des aliments au Canada pourraient aider les gens à optimiser leur budget alimentaire », suggère t-il. « Cela pourrait inclure l’achat d’articles non périssables lorsqu’ils sont en solde ou la recherche d’alternatives moins chères. »
Graham Taylor note que bien que les augmentations de prix se soient stabilisées, les coûts ne devraient pas revenir aux niveaux d’avant la pandémie.
« Ces gains ont été consolidés et nous ne réalisons maintenant que de plus petits gains par-dessus », dit-il. « Cela souligne les difficultés que les gens ressentent encore. Les prix ne baissent pas, les augmentations ne font que devenir plus petites. »
Des étudiants de premier cycle acquièrent une expérience précieuse
Cette année, deux étudiantes coopérantes de premier cycle du College of Engineering and Physical Sciences, Zohrah Bee Varsally et Mya Simpson, ont rejoint l’équipe et ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration des prévisions du rapport. Leur participation a été financée par le Doody Family Chair Undergraduate Research Assistant Fund for Women in Engineering, un fonds visant à encourager davantage de femmes à entrer dans les programmes d’ingénierie et à en sortir diplômées.
Z.B. Varsally et M. Simpson se sont formées toutes deux en génie biomédical, mais ont développé leurs compétences en apprentissage automatique en travaillant sur le Rapport sur les prix des aliments au Canada.
« C’était génial d’acquérir de l’expérience grâce à la programmation pratique, et de recevoir la confiance et les encouragements pour contribuer à ce rapport », déclare Mya Simpson.
Les étudiantes ont également eu l’occasion de contribuer de manière significative à un rapport qui sera lu par des millions de Canadiens.
« Rechercher les prix des aliments nous a donné un fort sentiment de ce qui se passe dans le monde et de la façon dont cela affecte la vie quotidienne des gens », déclare Z.B. Varsally.
Mya Simpson ajoute : « C’était passionnant de participer à un travail qui aura un impact réel sur la façon dont les gens se préparent à l’avenir. »
Le Rapport sur les prix des aliments au Canada est produit en collaboration avec l’Université Dalhousie, l’Université de Guelph, l’Université de la Colombie-Britannique et l’Université de la Saskatchewan. Parmi les autres contributeurs de l’Université de Guelph figurent des économistes alimentaires, des ingénieurs et des membres de l’Institut alimentaire Arrell du Collège ontarien d’agriculture.