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Mascarades et métamorphose pour la 18e édition de MOMENTA Biennale de l’image

Mascarades et métamorphose pour la 18e édition de MOMENTA Biennale de l’image

Marianne Nicolson, Emerged as Stars: A Portrait of Dispossession, 2022. vue d’exposition de The
Stories They Tell: Indigenous Art and the Photography of Edward S. Curtis, The James Museum of
Western and Wildlife Art, St. Petersburg, 2023. Photo : Caitlin Pendola

Pour sa 18e édition, MOMENTA biennale de l’image prendra place dans 16 espaces de culture à Montréal pour offrir des expériences visuelles sous le thème de Mascarades. L’attrait de la métamorphose. Du 7 septembre au 22 octobre, 23 artistes canadiens et étrangers présenteront des performances et installations artistiques humaines aussi singulières qu’éloquentes. Cette année, en plus d’une série de podcasts, de conférences, de tables de discussion et d’ateliers éducatifs, l’organisation vous offre trois parcours pour vivre des expériences uniques mélangeant expositions, découvertes culinaires et adresses incontournables pour (re)découvrir la ville.

Baron Mag s’est entretenu avec Audrey Genois, qui est au sein de l’organisation depuis 7 ans en tant que directrice générale, ainsi que la commissaire Ji-Yoon Han.

Comment s’est passé ton rôle de commissaire pour cette 18e édition ?

Ji-Yoon Han : En fait, j’ai la chance d’être une habituée du mois de la photo et de MOMENTA depuis plusieurs années. Donc j’ai réfléchi en même temps que la Biennale sur cette question de l’image, et sur ce virage du mandat que Audrey a effectué il y a plusieurs années. Et c’est donc par rapport à cette expérience en tant que spectatrice que j’ai fait la proposition de Mascarades. L’attrait de la métamorphose. Le thème, il vient d’intérêts personnels, en plus de ce que je vois dans les pratiques artistiques des jeunes artistes à Montréal et d’artistes plus confirmés, autant que d’expositions à l’international et de mes recherches. Également, d’une thèse en Histoire de l’Art que j’ai soutenu récemment où il y avait des éléments qui rejoignent la thématique que j’ai proposé pour la Biennale. Et en fait, depuis un an et demi, bientôt deux ans, on est en dialogue constant pour élaborer ce programme. Donc, même le titre a fait l’objet de beaucoup, beaucoup de discussions avec Audrey et avec toute l’équipe de MOMENTA.

Quels ont été vos plus gros défis pour cette année ?
Audrey Genois : On a présenté la dernière édition en 2021, donc pendant la pandémie. Je dois dire alors qu’une fois que tu as vécu ça… avoir à

Jeannette Ehlers, Moko Is Future, 2022 Installation view of Archives in the Tongue: A Litany of
Freedoms, Kunsthal Charlottenborg, Copenhagen, 2022 Photo: David Stjernholm © Jeannette
Ehlers

livrer une Biennale où les artistes ne peuvent même pas venir installer leurs œuvres oui on était ouvert au public, mais la fréquentation était restreinte donc pas d’artistes présents, de ne pas pouvoir faire la fête, et beaucoup d’incertitudes de « est-ce que ça va fermer ? » et tout ça. Présentement, je trouve qu’il y a plus de légèreté, même si on travaille très fort et qu’on a plusieurs activités en plus. Un autre défi, qui n’est pas propre à MOMENTA, c’est de présenter de la production récente. Donc, lorsqu’on fait une Biennale, un an et demi avant l’ouverture, on sélectionne les artistes, on les invite à participer, mais parfois les œuvres n’existent pas encore. Ce sont des idées qu’ils ont, des rêves, des fantasmes… beaucoup de fantasmes. C’est correct, il faut avoir des fantasmes.

De quoi es-tu la plus fière ? 
Ji-Yoon Han: Il y a eu des moments de grande abstraction pour moi, notamment jusqu’à très récemment, où on était dans la planification, etc. Je pense que ça, ça a été une partie plus difficile parce que quand ça y est, t’as ta programmation et t’es prêt, t’es prêt à embarquer et les montages commencent. Et moi en ce moment, j’ai un fun terrible à être sur place, dans les espaces, dans le concret. Il y a cette élastique de tension qui va et qui vient, qui était peut-être la chose la plus étonnante en fait à embrasser. La métamorphose, c’est le thème de la Biennale mais c’est aussi le processus de sa construction. C’est à dire que, tu pars avec une idée mais qui se transforme tellement au fur et à mesure. Pendant qu’on est en montage, je retrouve certaines illuminations que j’ai eu dans le passé mais que j’avais un peu oublié, parce qu’entre temps il s’est passé un million de trucs. C’est donc très très fort de pouvoir être dans un projet de cette envergure là. 

MOMENTA Biennale de l’image 18e édition
7 septembre au 22 octobre
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Hito Steyerl, SocialSim, 2020, vidéo HD à 1 canal, 18 min 19 s, Dancing Mania/Rebellion,
simulations informatiques en temps réel, durée variable. Avec l’aimable autorisation de l’Andrew
Kreps Gallery (New York) et d’Esther Schipper (Berlin, Paris, Séoul) © VG Bild-Kunst (Bonn),
Hito Steyerl

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