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Gutsy : pas seulement du kombucha

Gutsy : pas seulement du kombucha

Vous connaissez principalement son kombucha, mais même s’il reste son produit phare, Gutsy cherche à se présenter de plus en plus comme producteur de breuvages fonctionnels aux bienfaits pour la santé et la digestion. Son dernier bébé Adapt2 est un breuvage fermenté à base de plantes adaptatives.

On discute avec le propriétaire Pierrich Picard des hauts et des bas du kombucha au Québec, de la croissance en entrepreneuriat, du développement à l’extérieur du Québec et du marketing sur les réseaux sociaux.

 

Il y a quelques années, on a vu un énorme engouement pour le kombucha et soudainement beaucoup de ses entreprises ferment leur porte. Qu’est-ce qui s’est passé ?
La première vente qu’on a faite en magasin date de février 2017. À cette époque, il y avait à peu près 5 entreprises de kombucha. Juste avant le COVID, je pense qu’on était rendu à 45 juste au Québec. Qu’est-ce qui a expliqué ça ? Je pense que les gens tombent en amour avec un produit, le découvrent, et sans faire plus d’études et mieux regarder le marché, ils décident de se lancer là-dedans en pensant que c’est novateur, mais en réalité ça existe déjà.
Pour avoir parlé avec quelques uns qui ont fermé, certains ont vu trop grand, trop vite. Mais ça, ce n’est pas juste dans le kombucha. 

Effectivement, on peut voir ça dans n’importe quelle domaine. Et c’est ce qui arrive justement dans la microbrasserie en ce moment, avec la croissance à tout prix. 
Oui, et là tu tombes dans le cercle vicieux de devoir grandir au lieu de juste être une business. C’est comme n’importe quoi dans la vie, quand tu veux trop, c’est jamais bon.

C’est quoi la suite pour Gutsy ?
Pour Adapt2, ça va bien et on veut continuer à pousser ça. Continuer à renforcer notre position de deuxième joueur de producteur de kombucha au Québec. Après, commencer à percer à l’extérieur du Québec, comme en Ontario.

Ça ne doit pas être évident car quand tu veux percer dans une autre province, tu dois être présent. Tu dois avoir une équipe, des représentants, et en même temps, il faut que tu connaisses bien le marché et que tu y ailles souvent.
Oui, j’y vais souvent. Et le plus gros challenge est de recommencer car la vérité, c’est que c’est à recommencer à zéro. Et ce n’est pas l’idée que je m’en faisais. On dirait que parfois, tu te gardes des œillères et que tu te dis que ça va aller. Ce qui est vraiment le fun et que je trouve intéressant, c’est que quand tu commences, il y a un certain type de clients qui sont des précurseurs. C’est eux qui vont, la majorité du temps, faire élever les brands à leur commencement. Et là, c’est de retomber dans cette situation de devoir retrouver ce type de clients qui t’ouvrent la porte.

Tu dois donc trouver tes ambassadeurs !
Oui, des ambassadeurs commerciaux. C’est ce que je cherche les premières années, et ça prend du temps avant de faire décoller quelque chose. Tu as tendance à l’oublier. Tout le monde aimerait bien sûr que ça fasse le hockey stick dès le départ.

Mais si ça démarre rapidement, ça peut redescendre tout aussi vite.
Oui. Tu vois, j’étais au BevNet à New York, et t’entends beaucoup parler de Prime présentement, la boisson du fameux YouTuber Logan Paul. Et le message finalement là-bas c’était : « ok oui les ventes vont super bien mais We’ll see if it’s at last ». Le meilleur exemple, c’est Bang Energy aux États-Unis qui est monté en flèche mais qui vient de faire faillite et de se faire racheter par Monster à un prix…dérisoire. Tout ça pour dire que ce n’est pas évident de sortir du Québec. C’est vraiment un gros, gros challenge. Je pense que les gens ne réalisent pas. 

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