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2020, une année pleine de rebondissements pour le directeur général de Réseau Ontario, Martin Arseneau

2020, une année pleine de rebondissements pour le directeur général de Réseau Ontario, Martin Arseneau

Réseau Ontario est un organisme dont la mission est de rassembler, d’outiller et de représenter ses membres, diffuseurs des arts de la scène professionnels francophones en Ontario. Son directeur général, Martin Arseneau, témoigne des changements que la pandémie a engendrés dans son travail et la façon dont il a terminé l’année 2020 alors que son événement annuel Contact ontarois se déroulera du 4 au 7 février prochain.

Réseau Ontario gère normalement entre 800 et 900 spectacles par année, entre 25 et 35 artistes. Un nombre important qui a dû être reconsidéré durant la crise sanitaire tout comme la formule de Contact ontarois.

«En janvier-février, les écoles en Ontario étaient en grève, donc on a eu un paquet de spectacles reportés, raconte Martin Arseneau. La pandémie a bouleversé notre univers, plein de spectacles ont été reportés. Il y a comme un bouchon de spectacles qui s’est créé. Ça n’avait pas énormément de sens de faire une édition Contact ontarois avec autant d’artistes qu’à l’habituel. On fait une édition virtuelle avec 25 vitrines, 3 formations un genre de repas virtuel avec les membres et les artistes ainsi qu’un spectacle de clôture.»

Les nouveautés prévues pour célébrer la 40e édition seront reportées. «On devait avoir une édition spectaculaire qui comprenait un cabaret de l’humour, qui est une nouveauté. On devait présenter des vitrines pour la petite enfance, ce qu’on n’a jamais fait non plus. On avait prévu quelques heures de vitrines extérieures parce qu’on est un événement d’hiver. L’édition 2022 sera probablement le 40e anniversaire, prise 2, avec beaucoup de nouveautés», annonce le directeur général.

La version qui sera présentée en 2022 est la quatrième imaginée par Réseau Ontario. L’événement était prêt un an à l’avance, puis il a été impacté par la pandémie quelques semaines plus tard. À l’automne, une version sur place a été imaginée pour les résidents de l’Ontario uniquement, puis une formule complètement numérique a été pensée avec des vitrines filmées début décembre.

«C’est énormément d’adaptation pour moi, mais aussi pour les employés qui doivent apprendre à gérer une plateforme de diffusion numérique qu’on ne connaissait pas, souligne l’Ontarien. En quelques semaines, on a développé une nouvelle application mobile. Il y a toute l’ouverture des droits de synchro pour de la présentation en différé de contenus numériques qu’on a dû apprendre et on a travaillé avec des experts ainsi que des avocats.»

Avec cette édition virtuelle, il s’attend à avoir une explosion du nombre d’inscriptions. «Normalement, un organisme qui vit en Colombie-Britannique, par exemple, avec les coûts de déplacement, d’hébergement, d’inscription et de restauration, envoie une ou deux personnes. Là, pour 400$, il peut en envoyer huit.»

L’impact positif de cette version numérique est de permettre à beaucoup plus de personnes de voir les produits artistiques qu’on va présenter en janvier. Réseau Ontario est une grande famille et Contact ontarois est LA rencontre de famille de la francophonie canadienne, donc cette proximité va manquer, mais ce n’est que partie remise, assure le directeur général Martin Arseneau.

Répercussions à tous les niveaux

Son rôle de directeur général a pris des tournures insoupçonnées.

«On fait partie des organismes comme la Fédération culturelle canadienne française, CAPACOA, l’Alliance culturelle de l’Ontario, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, et la pandémie a demandé non seulement à ce que ces organismes travaillent très fort pour nous au niveau politique, mais également à ce que les directions générales d’organismes comme Théâtre Action, l’APCM, Réseau Ontario et d’autres s’impliquent pour présenter aux différents paliers de gouvernement la réalité dans notre milieu.»

Il y a eu beaucoup d’échanges entre organismes pour partager les problématiques et tenter de trouver des solutions. Il a aussi été question d’être à l’écoute des centres culturels qui sont habituellement très actifs et qui se retrouvent isolés puisqu’il y a très peu d’activités communautaires et de diffusion.

«J’ai passé beaucoup de temps au téléphone avec eux, à essayer de trouver des solutions aux problèmes qui se présentaient, de travailler auprès des bailleurs de fonds… Cette pandémie a remis en lumière certaines choses qu’il va falloir faire dans les centres culturels, par exemple avoir des lumières ultraviolettes pour s’assurer que les systèmes d’aération sont nettoyés ou commander des vaporisateurs pour nettoyer des sièges de salle de spectacle», rapporte l’Ontarien.

Malgré tout, il fait un bilan qui se veut optimiste de cette année 2020.

«La pandémie m’a fait voir que la communauté culturelle, autant ontarienne que canadienne, est composée de gens très résilients, créatifs et capables de penser en dehors de la boîte, affirme Martin Arseneau. Elle va malheureusement avoir des impacts très négatifs sur le développement de cette industrie, mais on a les structures en place pour nous relever quand même assez rapidement. Il y a plein de choses qui vont rester: des mécanismes de développement de l’auditoire, de diffusion en ligne entre autres qui font en sorte qu’on a la capacité de rendre la culture accessible à beaucoup plus de personnes que la localité où se trouve la salle de spectacle.»

🎤Réseau Ontario

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