Nichée entre le fleuve et la forêt, la manufacture de savons Borale semble en harmonie parfaite avec ce décor. Les pains pour le corps et la maison de cette entreprise sont en effet le prolongement de la nature environnante. Tradition, pureté, respect. Trois ingrédients incontournables du maître savonnier Vincent Imbeault, propriétaire de Borale.
De la curiosité à la création d’entreprise
La manufacture, située dans un édifice anciennement à vocation bancaire, ouvre officiellement ses portes le 12 décembre 2012. « J’aime voir dans ces trois chiffres 12 comme un signe, mais mon chemin, je l’ai bel et bien tracé moi-même ! », rigole le propriétaire qui, de son propre aveu, a eu une vie pleine de défis.
Curieux de nature et fasciné par la fabrication de produits destinés à la consommation humaine, Vincent Imbeault s’intéresse d’abord au monde des microbrasseries et de la transformation alimentaire, avant de faire de la confection de savons son passe-temps puis sa carrière.
« J’ai été papa au foyer pendant plusieurs années. En donnant les bains à ma fille, je me suis mis à m’interroger sur les ingrédients qui composaient les savons. Je ne voulais pas la laver avec n’importe quoi et, à l’époque, on ne trouvait pas si facilement la liste des ingrédients ! », raconte Vincent Imbeault. Le père de famille téléphonait aux fabricants, qui, la plupart du temps, ne voulaient ou ne pouvaient pas lui fournir le contenu détaillé de leurs savons. « C’est là que ma grand-mère m’a dit : “pourquoi ne les fabriques-tu pas toi-même, tes savons ?”. C’est ce que j’ai fait ! Avec sa recette pour commencer, une bonne vieille recette comme au bon vieux temps ! », relate le propriétaire.
S’imprégner du savoir-faire français
Après avoir fait des recherches, le propriétaire de Borale part se former auprès de maîtres savonniers français. « Mes savons, c’est moi, ce sont mes valeurs. C’est qui je suis et ce en quoi je crois, affirme d’emblée Vincent Imbeault. Je voulais un produit irréprochable, respectueux du corps et fabriqué avec des ingrédients que j’aurais osé manger !». Ses savons répondent ainsi aux hautes exigences des maîtres savonniers. « Mes produits sont le fruit de la méthode marseillaise », explique-t-il. Cette méthode de saponification est longue, coûteuse et complexe, mais permet un résultat haut de gamme et de qualité supérieure.
« La méthode à froid permet de produire des savons en moins d’une heure. Avec la méthode marseillaise, au contraire, on travaille avec des cuves classiques ouvertes et une chaleur directe. De plus, la pâte cuit très longtemps », explique le maître savonnier. La pâte est ensuite lavée pour enlever toutes les impuretés et l’excès de glycérine. Il faut entre 10 et 15 jours pour faire une production. « C’est long, ça demande de l’attention, mais ça permet de garantir des savons qui ont une teneur minimum de 72 % de pâte à savon extra pur.» exprime avec fierté le propriétaire de Borale.
«Mes savons, en général, tournent même plutôt autour de 80 % et ils sont estampillés extra pur, alors que les savons artisanaux qu’on trouve un peu partout s’approchent de 40 à 55 % et sont non estampillés. Comme il n’y a pas de règlementation qui régit tout ça, tout savon artisanal est souvent vendu comme du haut de gamme… avec le prix qui va avec ! », explique Vincent Imbeault. Il s’est donné pour mission d’encourager les artisans qui pratiquent la méthode à froid, à s’initier à la méthode pleine cuisson. « C’est véritablement un art, et on en retire une immense fierté d’offrir ce qu’il y a de mieux à notre clientèle ! ».
Les savons Borales sont blancs « parce que c’est simplement la vraie couleur d’un savon extra pur ! », souligne en riant le maître savonnier. Cependant, ils dégagent une odeur de nature. En effet, des huiles essentielles pures, distillées à la vapeur, sont ajoutées aux savons une fois ceux-ci refroidis et séchés, ce qui permet de conserver les caractéristiques thérapeutiques des huiles issues, principalement, de la forêt boréale qui entourent la manufacture.
Bon pour le corps et l’environnement
Vincent Imbeault est un amoureux de la nature. Un amour qu’il partage d’ailleurs avec ses enfants. « Comme mes valeurs s’insèrent dans tout ce que je fais dans la vie, je ne peux faire autrement qu’avoir une grande préoccupation pour l’environnement dans mon entreprise. Mes savons sont aussi bons pour la santé humaine que pour l’environnement ». Évidemment, il n’y a pas que le produit qui doit être irréprochable, mais aussi tout ce qui entoure sa fabrication. Le maître savonnier opte donc pour des ingrédients non toxiques, mais travaille aussi à réduire son empreinte environnementale dans toutes les étapes de fabrication.
« Au début, je ne proposais que des barres de savon simplement. Pour le corps, bien sûr, mais aussi pour les vêtements, par exemple. Il n’y avait pas d’emballage, donc pas de papier ni bouteille de plastique… mais les clients étaient très réticents à acheter du non emballé. J’ai donc dû m’adapter ! », explique le propriétaire. Aussi, la demande pour du savon liquide était grande. « Ça fait plus de 75 ans qu’on se fait dire que le détergent, c’est plus efficace pour laver le linge, mais un cube de savon de pays est aussi efficace, sinon plus, et c’est entièrement naturel ». Cependant, comme il est à l’écoute des besoins de sa clientèle, le maître savonnier s’est là encore adapté. En revanche, il encourage fortement le remplissage des bouteilles, plutôt que l’achat de nouveaux contenants.
La savonnerie Borale propose un large éventail de produits, qui s’étoffe au fil des ans, comme les pains de savons pour le corps ou pour les cheveux au sapin baumier, à la menthe et à la lavande fine entre autres senteurs, du savon liquide ou du détergent à lessive, des produits de soins corporels, des porte-savons en stéatite – une roche qui permet au savon de s’égoutter et de durer plus longtemps…
À l’approche des fêtes, l’entreprise propose également des ensembles cadeaux variés qui sont aussi bons pour la santé que pour l’environnement et simplement pour le bonheur à l’état pur !