L’illustratrice laurentienne Mélika Bazin a fait de sa créativité une mission pour informer le public au sujet de l’environnement, en traitant notamment de l’autonomie et du gaspillage alimentaire, de l’agriculture durable, de la biodiversité ou encore de la passion du jardinage. Ses implications militantes et ses rencontres inspirantes l’amènent à façonner des œuvres véhiculant un message à la fois accessible, pédagogique et poétique.
Entrevue avec l’artiste autodidacte, qui n’a besoin que d’une simple et douce combinaison pour pouvoir créer.
Qui êtes-vous, quel est votre médium de prédilection et pourquoi?
Je suis Mélika, je suis illustratrice et je vis dans les Laurentides. Je m’intéresse beaucoup aux enjeux environnementaux et à travers mon métier, je cherche à sensibiliser le public et à transmettre cet intérêt.
J’utilise principalement le crayon à mine, l’aquarelle et des feutres noir fin pour les encrages. J’utilise aussi des outils digitaux pour allier le tout et amener mes illustrations à un stade final. J’aime la douceur que véhicule l’aquarelle, j’aime aussi la simplicité qu’elle peut offrir. J’ai recommencé à dessiner en faisant du dessin d’observation avec seulement un carnet, un crayon et une mini palette de trois couleurs primaires faite à partir d’un morceau de bois que je traînais partout avec moi!
Comment organisez-vous votre horaire? Comment planifiez-vous le temps de cerveau disponible à la création et celui accordé à la gestion plus technique de votre entreprise?
Je suis assez flexible concernant les différentes phases de mon travail, mais généralement je commence tôt le matin en traitant mes courriels. Une fois l’esprit libre, j’entame la création (l’illustration pour des contrats). Cette première phase m’absorbe complètement jusqu’à environ 13-14h. Quand c’est possible, j’adore écouter le podcast de l’émission «Plus on est de fou plus on lit» (Radio canada) tout en travaillant. Après cela je fais une souvent une pause lunch et jardinage pour profiter un peu du monde de dehors, me changer les idées, me recharger…et puis je réattaque! Les courriels, l’administratif puis de nouveau la création.
Parfois, je travaille avec mon chat sur mes genoux pendant quelques heures, il me tient bien en place!
Quels sont vos meilleurs trucs pour mousser votre créativité?
Définitivement mes implications dans le milieu environnemental, le jardinage et la vie quotidienne! Les rencontres également, j’aime beaucoup illustrer les messages de personnes impliquées et inspirantes.
Quelles sont les outils indispensables pour passer une journée productive?
Le calme, la solitude, la pluie qui tombe dehors, mon chat qui dors.
Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez pu faire face en tant qu’artiste lors de vos débuts? Quels sont vos principaux défis aujourd’hui et comment arrivez-vous à les surmonter?
Je dirais que le syndrome de l’imposteur est une grosse étape à passer! Elle revient de temps en temps d’ailleurs. Je surmonte cela en travaillant sur des sujets qui me passionnent et grâce aux retours positifs de mes collaborateurs ou du public.
Quelles ont été les personnes marquantes dans votre parcours professionnel?
L’autrice et la maison d’édition qui m’ont permis d’illustrer et de publier mon premier livre. Rejoindre le regroupement Illustration Québec m’a aussi bien aidée à m’outiller pour entrer dans l’univers professionnel.
Quel regard posez-vous sur votre secteur d’activité au Québec par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde?
Pour vivre du métier d’illustrateur-trice, nombreux sont ceux qui travaillent à l’international, car le marché québécois est assez petit. De mon coté je travaille principalement au Québec et jusqu’ici je m’en sors (je croise les doigts)! Je trouve cela rassurant de commencer au Québec dans un milieu, une culture que je connais avant de chercher à viser plus loin.
Quel est le pire ennemi et le meilleur allié d’un artiste?
L’autocritique
Que faut-il avoir pour atteindre votre point d’équilibre personnel?
Du temps pour vivre, pour faire pousser des légumes, des fleurs, des projets personnels, et pour construire la société de demain.
Que changeriez-vous, si vous aviez la chance de revenir en arrière?
Je me serais formée et lancée plus tôt peut être? J’aurais partagé mon travail plus tôt aussi. Mais je ne regrette pas mon parcours ni mon travail dans le milieu environnementale d’il y a quelques années, qui est ce qui m’inspire le plus aujourd’hui.
Quel est le meilleur conseil qu’un artiste vous ait partagé?
«Finish not perfect». Il faut terminer des projets, les partager et passer au suivant plutôt que de perfectionner à l’infini un projet. Il faut terminer et avancer, prendre la critique, l’accepter, et faire mieux la prochaine fois.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite vivre de son art?
Commencer par des petits projets, mais commencer quelque part!