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Crayons de couleur & créations vaporeuses : Entrevue avec l’illustratrice Emilie Leduc

Crayons de couleur & créations vaporeuses : Entrevue avec l’illustratrice Emilie Leduc

Amoureuse du fait main, l’illustratrice Emilie Leduc fait usage du crayon de couleur pour créer des œuvres à la fois vaporeuses et délicates, qui prennent régulièrement place dans les pages des livres jeunesses de La courte échelle et Québec Amérique.

La créatrice nous révèle notamment ce qui, pour elle, constitue le pire ennemi d’un.e artiste et nous dit comment y remédier!

Qui êtes-vous, quel est votre médium de prédilection et pourquoi?

Je m’appelle Emilie Leduc, illustratrice de Montréal. J’ai un DEC en Dessin animé 2D et un baccalauréat en Design Graphique. J’ai travaillé quelques années dans le domaine de la télévision, sur des séries animées, mais depuis dix ans je pratique l’illustration en édition jeunesse. Je travaille principalement au crayon de bois sur acétate dépoli, quoique j’ai récemment fait un petit virage numérique pour certains projets.

Quelles ont été vos influences artistiques à vos débuts et quelles sont celles d’aujourd’hui?

Quand j’étais étudiante en dessin animé, j’obsédais particulièrement sur une Claire Wendling, une illustratrice française. J’avais mis la main sur des carnets de croquis publiés et je tentais tant bien que mal de recréer ses formes et dynamiques de personnages. Depuis, l’arrivée de plateformes comme Instagram a varié mes influences, mais j’ai remarqué que celles auxquelles je retourne toujours sont principalement celles qui travaillent encore à la main. Pas que je n’aime pas les illustrations à l’ordinateur, mais j’aime voir le processus des médiums et leurs textures.

Crayons de couleur & créations vaporeuses : Entrevue avec l’illustratrice Emilie Leduc
Courtoisie d’Emilie Leduc. Œuvre provenant du livre Kid.

Comment organisez-vous votre horaire? Comment planifiez-vous le temps de cerveau disponible à la création et celui accordé à la gestion plus technique de votre entreprise?

Cette séparation est encore un processus en développement! Ce qui fonctionne pour le moment, c’est d’écrire des listes de ce qui vient pour ma semaine de travail. Je m’organise donc en fonction de la quantité de point à terminer.

Quels sont vos meilleurs trucs pour mousser votre créativité?

Écouter de la musique. Selon le type d’émotion du projet, je mets de la musique qui me met dans une ambiance. Suivre en ligne une grande variété d’artistes m’aide certainement.

Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez pu faire face en tant qu’artiste lors de vos débuts?

Avant d’avoir mes premiers livres publiés, j’avais énormément de difficulté à approcher les bonnes personnes. Je n’aime pas avoir à vendre mon travail ou mes idées.

Crayons de couleur & créations vaporeuses : Entrevue avec l’illustratrice Emilie Leduc
Courtoisie d’Emilie Leduc

Quels sont vos principaux défis aujourd’hui et comment arrivez-vous à les surmonter?

Je travaille de la maison et j’ai des enfants… J’ai dû réapprendre à organiser mes journées en fonction de leurs routines. J’ai aussi dû repenser mon espace de travail, alors qu’avant je pouvais travailler dans le salon, maintenant je dois avoir ma pièce dédiée au travail. C’est parfois un casse-tête, avec l’école et la Covid, et la seule solution est parfois de travailler le soir et les fins de semaines.

Quelles ont été les personnes marquantes dans votre parcours professionnel?

J’ai eu un professeur pendant mon passage à l’UQÀM, dans des cours d’illustration, qui m’a permis de vraiment me plonger dans le domaine et à prendre confiance en mes capacités de dessinatrice. C’est Pol Turgeon, illustrateur fantastique!

Quelle œuvre avez-vous réalisée dont vous êtes la plus fière et pourquoi?

C’est pas facile! Chaque projet m’obsède pendant le temps que je le fais. Le premier livre que j’ai fait, La ronde des mois, a une place particulière pour y avoir mis tellement de cœur pendant l’université. Sinon, le livre Kid, écrit par Amélie Dumoulin serait un bon candidat.

Crayons de couleur & créations vaporeuses : Entrevue avec l’illustratrice Emilie Leduc
Courtoisie d’Emilie Leduc.

Quel regard posez-vous sur votre secteur d’activité au Québec par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde?

C’est certain qu’il y a des beaux livres partout, mais j’aime beaucoup ce qui se fait au Québec en illustration! Nous ne sommes pas un si grand marché et pourtant, on a la chance d’avoir une belle variété d’artistes et d’éditeurs prêts à se démarquer.

Quel est le pire ennemi et le meilleur allié d’un artiste?

Ne pas oser présenter ses choses. Par gêne, peur de déranger ou encore peur des commentaires. Il faut apprendre à accepter les critiques, et ce n’est pas toujours évident quand on vient de terminer un projet qu’on adore.

Que changeriez-vous, si vous aviez la chance de revenir en arrière?

J’essaierais de moins me bloquer à dessiner d’une certaine façon. Dessiner sans filtre et plus souvent.

Quel est le meilleur conseil qu’un artiste vous ait partagé?

C’est en anglais: «Keep it simple, stupid». Personne en particulier ne me l’a dit, mais j’y pense régulièrement en travaillant. Je «sur-pense» beaucoup quand je planifie mes travaux ou que je fais mes croquis. Je gagne beaucoup de temps quand j’arrête de me compliquer la vie.

Aussi, de prendre du recul sur ses œuvres. Attendre quelques jours puis revenir aide souvent à voir ce qu’il faut arranger.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite vivre de son art?

De ne pas arrêter de produire, de faire en sorte de ne pas perdre la main.

Emilie Leduc

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