Par Sophie Poisson
Le Plan climat 2020-2030 est l’un des outils qui visent à rendre Montréal inclusive, résiliente et carboneutre d’ici 2050. Il s’appuie sur cinq chantiers d’intervention: mobilisation de la communauté montréalaise; mobilité, urbanisme et aménagement; les bâtiments; l’exemplarité de la Ville; la gouvernance. Il en découle 46 actions, dont 16 actions phares qui auront un impact particulièrement important, soit au niveau de la mobilisation, de la réduction des émissions de GES ou de l’adaptation aux changements climatiques.
Pour mobiliser la communauté montréalaise, des occasions d’apprentissage et d’engagement seront créées, tout en tenant compte des différences de culture, de générations, de genre et de niveau d’engagement. L’une des actions phares est de déployer des stratégies d’incitation à l’adoption des pratiques écoresponsables, notamment en accompagnant les entreprises dans la transition vers l’économie circulaire; en réduisant les déplacements en auto solo du personnel des grandes entreprises et en sensibilisant les cadres à privilégier le télétravail; en augmentant des livraisons zéro émission par les grandes entreprises.
En ce qui concerne le volet mobilité, urbanisme et aménagement, il mise beaucoup sur le transport qui est le secteur où les plus importantes réductions d’émissions de GES sont possibles au cours des dix prochaines années. L’idée est alors de les réduire à la base; de transférer 25% des déplacements en auto solo vers des modes moins énergivores et polluants tel le transport collectif; d’améliorer la performance des véhicules passagers et de marchandises en favorisant l’électrification. L’une des actions phares est de développer le transport collectif et actif, favoriser l’autopartage, le taxi et le covoiturage.
Le parc immobilier contribue à près de 28% des émissions de GES de Montréal. Les bâtiments sont en plus vulnérables aux aléas climatiques. L’une des actions phares est d’éliminer les systèmes de chauffage au mazout dans les nouvelles constructions, puis dans les constructions existantes. Elle vise à réduire d’environ 5% les émissions de GES et sera menée de concert avec l’action d’amélioration de l’efficacité énergétique et la résilience de tous les types de bâtiments.
La Ville de Montréal veut être exemplaire en atteignant la carboneutralité en 2040, soit 10 ans avant l’ensemble de la collectivité. Elle réduira les émissions de GES de sa station d’épuration des eaux usées, de sa flotte de véhicules et de son parc immobilier. Elle misera aussi sur un processus d’approvisionnement responsable. L’une des actions phares est de transformer 100% du parc immobilier municipal en parc zéro carbone opérationnel. Elle bannira entre autres l’utilisation des combustibles fossiles et les alimentera en énergie renouvelable. Elle remplacera par exemple quelques 150 systèmes de climatisation utilisant un réfrigérant en fin de vie afin de réduire environ 6 000 tonnes éq.CO² dues aux fuites de réfrigérants.
La Ville de Montréal révisera aussi ses règles de gouvernance pour systématiquement prendre en compte l’impact climatique et environnemental de ses décisions, qu’elles soient de nature fiscale, budgétaire, administrative ou réglementaire. Elle va notamment imposer un test climat, adopter un budget carbone ou encore inscrire l’adaptation et la lutte contre les changements climatiques dans ses documents budgétaires et financiers. L’une des actions phares est le test climat qui sera développé et appliqué sur trois ans. Elle inclut d’identifier les décisions qui seront soumises au test, d’adopter une méthodologie d’évaluation des impacts climatiques ainsi que d’établir un seuil acceptable.
