Close
BULLE : croquer l’entrepreneuriat à pleines dents tout en développant des accessoires pour enfants

BULLE : croquer l’entrepreneuriat à pleines dents tout en développant des accessoires pour enfants

Valérie Doran, fondatrice de BULLE, développe un produit pour enfants à condition qu’il réponde à un besoin, qu’il soit simple d’entretien et polyvalent. Par exemple, l’AmiGO est un jouet à mordiller lors de balades, qui s’attache à un porte-bébé afin de ne pas l’échapper au sol. Sa poignée permettra à l’enfant qui aura grandi de la tenir tout en marchant à côté de la poussette. Pour la fabrication et le contrôle qualité, la Québécoise fait appel à des entreprises adaptées. 

BULLE : croquer l'entrepreneuriat à pleines dents tout en développant des accessoires pour enfants
Courtoisie: BULLE

Après des études en psychologie et en science de l’orientation, Valérie Doran a travaillé dans les écoles secondaires comme conseillère d’orientation et elle s’est spécialisée en ressources humaines.

«Il n’y a aucun lien avec l’entrepreneuriat, outre le fait que c’est franchement aidant d’avoir pu côtoyer la gestion des ressources humaines quand après ça je me retrouve à la place des gestionnaires que je conseillais, admet-elle. On l’oublie souvent, mais c’est quand même une bonne partie de notre travail. Ce n’est pas juste de gérer des chiffres et de la fabrication de produits, c’est aussi beaucoup de gérer les ressources humaines et c’est souvent un bon défi, surtout dans un contexte où la main-d’œuvre est rare. Quand on a les bonnes personnes sur les bonnes chaises, il faut s’arranger pour les garder!»

Elle est aussi très créative depuis son enfance, notamment avec la création de bijoux. Par manque de temps, elle a arrêté pendant plusieurs années cette activité qu’elle a finalement reprise lors de son deuxième congé de maternité. Elle l’a alors adaptée à son rôle de maman, en pensant à la tendance des enfants de mettre des bijoux dans leur bouche. L’entrepreneure a donc fait des recherches et a mis au point plusieurs prototypes, notamment en bois ou avec du tissu, mais ils ne se lavaient pas bien. Elle a alors opté pour le silicone qui se met au lave-vaisselle, peut-être stérilisé et conçu pour le service alimentaire, en plus d’être durable.

«J’ai eu le déclic avec mon fils parce que son jouet préféré, c’était une cuillère en silicone. Il passait son temps à se promener avec elle parce qu’il faisait ses dents; il avait vraiment mal et ça l’aidait beaucoup. Rendu là, ce n’était plus un simple projet pour se faire plaisir, mais un projet d’entreprise. J’étais tellement convaincue de la réussite de ce projet que tout de suite j’ai misé gros. Je me suis dit que j’allais me lancer et investir. Il y avait toutes sortes de démarches complexes comme faire faire les moules et les matériaux. J’avais aussi des démarches à entreprendre auprès de Santé Canada pour aller chercher des certifications», raconte-t-elle.

L’entreprise BULLE a été lancée au printemps 2014 et très rapidement, un engouement s’est fait ressentir. La Québécoise s’est inscrite à l’automne de la même année à l’émission télévisée, Dans l’oeil du dragon, suite à laquelle elle s’est associée avec la femme d’affaires Danièle Henkel. Ses ventes ont alors explosé, et ses produits se sont diversifiés au fil des ans avec entre autres des bavoirs, des attache-suces, des hochets, ou encore des cuillères.

Crédit photo: BULLE

«L’inspiration première vient de mes enfants, souligne-t-elle. J’en ai 4 et à chaque bébé, il y a des besoins et des produits qui voient le jour. J’ai aussi les enfants qui grandissent. Ma fille a eu certains besoins de produits pour gérer son anxiété par exemple, c’est là que j’ai créé les colliers à manger pour enfants. Ça vient aussi des demandes de clients, surtout quand on avait des baby shows. On est tout le temps en développement de produits.»

Collaborer avec des entreprises adaptées

Depuis 7 ans, elle collabore avec deux entreprises adaptées basées sur la Rive-Sud qui sont responsables de la fabrication des produits et du contrôle de la qualité. Une troisième entreprise est recherchée pour s’occuper dès l’année prochaine de l’emballage des produits.

«[Avant la pandémie,] on avait 700 points de vente qui achetaient et revendaient nos produits. Tout ça a fermé. Si j’avais eu une trentaine d’employés qui faisaient la fabrication sur place, ça aurait été franchement problématique. Je n’aurais pas pu les garder, j’aurais dû faire des mises à pied. Mais là, mon équipe de production ici a continué, et les équipes des entreprises adaptées ont diminué [pour BULLE, mais elles ont alors travaillé sur d’autres projets.]», explique Mme Doran.

L’une des entreprises adaptées propose aussi du prêt de personnel. Les travailleurs viennent alors dans les locaux de BULLE situés à Lévis, accompagnés par des travailleurs sociaux ou des éducateurs spécialisés. C’est le cas par exemple d’une ancienne préposée aux bénéficiaires qui ne peut plus exercer son emploi depuis qu’elle a été amputée d’une jambe après un accident de moto, mais qui aide aujourd’hui BULLE à traiter les commandes de ses clients.

«De me tourner vers des entreprises adaptées, ça me permet aussi d’avoir des gens qui vont rester, souligne l’entrepreneure. J’ai une personne qui est avec nous depuis 7 ans, elle est rendue experte, elle est capable de tout faire dans l’entreprise. J’ai un groupe de jeunes adultes qui vivent avec un trouble du spectre de l’autisme, et ils sont tellement fiers parce que c’est très ludique les choses qu’on fabrique. C’est beau, c’est un univers coloré et le fun, c’est des produits pour les enfants… C’est vraiment gagnant-gagnant.»

BULLE : croquer l'entrepreneuriat à pleines dents tout en développant des accessoires pour enfants
Crédit photo: BULLE

Phase de développement

BULLE a des employés pour tout ce qui concerne l’administration, dont deux personnes qui travaillent sur le développement à l’international, autant sur le web qu’en termes de distribution.

«On est vraiment dans une grosse phase de développement. La Covid a accéléré ça. L’avantage de la situation actuelle est qu’on n’a pas à se rendre dans des trade shows à investir énormément, ce qui était le cas avant. Ça coûte cher, c’est compliqué, pour aller chercher quelques nouveaux distributeurs. Maintenant, tout se fait par Zoom. On a récemment signé un contrat de distribution en Belgique comme ça», annonce la Québécoise.

Elle parle aussi d’ajustements en ce qui concerne la structure physique de l’entreprise, à partir du moment où une commande est reçue jusqu’à son traitement.

«Il ne faut jamais prendre pour acquis quoi que ce soit, je le sais depuis longtemps, mais je me le fais rappeler presque tous les jours, affirme-t-elle. Il y a quelque chose au niveau de la gestion émotionnelle qui m’a appris beaucoup. J’ai aussi appris que ça bougeait tout le temps et qu’on peut faire changer les choses rapidement, c’est ça qui est génial. C’est aussi le fun de développer un produit de A à Z et si le projet est abandonné, c’est parce qu’on a décidé en équipe que ce n’était pas quelque chose de viable.»

Les ventes web d’articles pour bébé ont aussi été grandissantes au cours de la dernière année et de nouvelles gammes de produits en lien avec les enfants devraient voir le jour à la fin de cet automne.

🧒BULLE

site web | facebook | instagram

Pour en apprendre plus sur l’entrepreneuriat d’impact, consultez notre dossier.

Close
0