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Studio Minéral : du design industriel à la céramique

Studio Minéral : du design industriel à la céramique

On ne trouve pas de tour de potier dans l’atelier de la céramiste Alexandra Gélinas. À la place: un ordinateur pour la modélisation, une imprimante 3D et des moules en plâtre. Formée en design industriel, celle qui a lancé son entreprise Studio Minéral en pleine pandémie a fait le pari d’associer techniques industrielles et céramique.

En décembre 2020, peu de temps avant les fêtes de Noël, Alexandra Gélinas lançait sa première collection: quatre colliers en porcelaine dure, en édition limitée. Des pièces de grande taille et audacieuses. «C’est vrai que c’est une drôle de période pour se lancer en entreprise, reconnait-elle, mais je veux croire que cette période-là est passagère, et la céramique, c’est quelque chose d’intemporel, qui traverse le temps donc je me suis dit: pourquoi attendre?»

Alexandra Gélinas, fondatrice de Studio Minéral. Courtoisie: Studio Minéral

Croiser la céramique et les techniques industrielles

La céramique est populaire au Québec. «On dirait que les gens ont envie de matière plus noble aujourd’hui», analyse la fondatrice. Elle entreprend alors de faire son entrée sur le marché avec des produits atypiques: «Ce que je propose, ce sont des formes peu habituelles en céramique, que je peux réaliser grâce à des techniques industrielles.»

«Quand je développe un objet, d’abord je le dessine à la main. Par la suite, je le modélise à l’ordinateur. Ensuite, ça dépend de la grosseur de l’objet. Soit je le fais usiner à la découpe numérique, soit je l’imprime en 3D. Et à partir de ces pièces-là, je fabrique des moules de production.» Ses pièces en céramique sont ensuite fabriquées par coulage. Cette technique lui permet de sortir de la forme circulaire traditionnelle et d’intégrer plus de détails. Elle lui permet aussi de répliquer ses pièces.

Cette combinaison du design industriel et de la céramique est plutôt inédite, puisque les deux mondes se côtoient peu. «Dans les écoles de céramique, nous explique Alexandra Gélinas, on enseigne surtout les techniques expressives». Il faut comprendre par-là le tournage et le façonnage. «Et côté industriel, on est fort avec le bois, les métaux.» La céramique? Elle n’en a pas entendu parler pendant ses études en design industriel qu’elle a terminées en 2016. C’est à l’occasion de son projet de fin d’études, puis de stages avec des céramistes, qu’elle a pu se former.

Crédit: Renaud Robert. Courtoisie: Studio Minéral

Collections limitées

Depuis septembre 2020, Alexandra Gélinas suit le programme de l’École des entrepreneurs. Dans ce cadre, elle a affiné son plan d’affaires. Elle a décidé de réaliser des collections limitées d’objets art de vivre. «Des choses standardisées mais en édition limitée, pas dans la grosse quantité, avec chaque pièce numérotée», précise-t-elle. Si elle a commencé avec des accessoires mode, elle pense déjà pour la suite à du petit mobilier et des luminaires. «Mais je me fais la promesse personnelle de ne pas faire de kitchenware», jure-t-elle en riant. L’offre en article de cuisine est d’après elle assez riche et diversifiée.

Et comme la jeune femme a conscience de proposer des produits qui sortent de l’ordinaire, elle pense déjà à l’exportation pour élargir son marché. D’abord le Canada, les États-Unis, puis pourquoi pas l’Europe.

Crédit: Renaud Robert. Courtoisie: Studio Minéral

Choisir les circuits courts

Un critère dans ses choix de développement de son entreprise, c’est d’avoir des fournisseurs les plus proches possible. «J’ai suivi un programme en développement durable appliqué, donc j’ai cette sensibilité d’aborder les circuits courts», explique Alexandra Gélinas. Sa porcelaine est notamment développée en Alberta. Les autres matériaux, emballages et tissus, viennent d’Ontario et du Québec. «De toute façon à date, mes meilleures expériences, c’est toujours quand les fournisseurs sont plus proches.»

Ses questionnements sur l’approvisionnement ont également mené Alexandra Gélinas à entreprendre «en à-côté», un projet pour intégrer des matériaux résiduels à ses créations. Un projet encore au stade de la recherche et développement pour l’instant, mais qui semble enthousiasmer la fondatrice: «Il n’y a pas grand-chose qui est fait en termes de recherche pour des matériaux alternatifs. Étant donné que la céramique, c’est non dégradable, je trouve que c’est intéressant d’aller chercher ces résidus-là.»

Studio Minéral

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Image en couverture: Crédit: Renaud Robert. Courtoisie: Studio Minéral

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