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Distillerie Grand Dérangement : la première distillerie biologique au Québec

Distillerie Grand Dérangement : la première distillerie biologique au Québec

Être la première microdistillerie de Lanaudière et être la première distillerie certifiée biologique au Québec, c’est le défi qu’un neveu et son oncle ont relevé. Avec la Distillerie Grand Dérangement, la famille d’entrepreneurs offre une expérience tant gustative que touristique.

Le projet d’une microdistillerie à Saint-Jacques est une initiative de Jean-Philippe Rail qui souhaitait produire des spiritueux avec du grain de la région. Il a donc sollicité son oncle agriculteur de Saint-Alexis, Marcel Mailhot. Ensemble, ils créent la Distillerie Grand Dérangement.

«Notre distillerie s’enracine à Saint-Jacques, un village fondé par des familles acadiennes qui furent déportées lors du Grand Dérangement de 1755. Notre nom rend hommage au courage, à la résilience et aux convictions de ces pionniers, qui se sont installés ici et dans les villages environnants de Saint-Liguori, Saint-Alexis et Sainte-Marie-Salomé. Cette jolie et fertile contrée, située dans la région de Lanaudière, se nomme aujourd’hui La Nouvelle-Acadie», peut-on lire sur le site Internet.

Crédit photo: Olivier Samson-Arcand – OSA Images

L’histoire est à nouveau mise de l’avant avec SAGA Grand Gin. La première bouteille d’alcool commercialisée par la distillerie illustre le parcours de deux femmes et deux hommes victimes du Grand Dérangement qui se sont ensuite installés dans la région: Marie Forest, Louis Fontaine, Madeleine Doucet et Germain Landry. Une vodka est également en préparation et devrait être commercialisée dans quelques mois sous le nom 1755.

La Distillerie est en voie de devenir l’un des économusées du Québec. Elle a été sélectionnée pour son potentiel «en matière de touristicité, de savoir-faire, de la qualité de leurs produits et de la volonté à accueillir les touristes».

La certification biologique

Leur mission est aussi de travailler en circuits courts, de parler de produits biologiques et d’achat local.

«C’est une technique qui est quand même un peu compliquée à maîtriser pour avoir de la performance, soutient l’agriculteur. C’est facile de faire de l’alcool sans les enzymes chimiques, on prend les enzymes à travers l’orge maltée. Mais il faut doser la bonne proportion pour avoir un bon rendement d’alcool par bière qu’on fabrique. C’est assez dispendieux de faire de l’alcool à partir des grains alors il ne faut pas gaspiller!»

L’équipe comprend également Louis-Vincent Gagnon qui est maître distillateur et Jean-Benoît Landry qui est directeur communication marketing. Elle devrait s’agrandir en même temps que la distillerie. D’ailleurs, le plan de développement prévoit la culture de nouveaux grains: au maïs et à l’orge vont s’ajouter cette année le seigle et le blé.

Crédit photo: Olivier Samson-Arcand – OSA Images

Des tests avant la production

«On a commencé à creuser à l’automne 2019, on a monté le tout à l’hiver 2020 pendant la Covid et le premier alcool qui a été produit avec la certification biologique, c’était en octobre. La pandémie a compliqué les choses. En mars, on a commencé à faire de l’alcool de désinfection et c’est comme ça qu’on a appris à faire marcher la distillerie», raconte Marcel Mailhot.

Sa première livraison était donc 12 barils de 200 litres d’alcool utilisé pour la production de gel désinfectant pour les mains. Et c’est l’entreprise spécialisée dans la distribution de produits et d’équipement pharmaceutiques Galenova, située à Saint-Hyacinthe, qui les a réceptionnés.

Depuis, le gin aux notes de genièvre, de poivre et de cardamome verte avec des pointes d’agrumes et une finale vanillée a fait son apparition à la Société des alcools du Québec.

Crédit photo: Olivier Samson-Arcand – OSA Images

«C’est très bien reçu localement, affirme l’agriculteur. SAGA a un franc succès, les ventes sont au-delà de nos espérances. Il faut dire que le goût de notre gin on a mis un an à développer sa recette et à la peaufiner. On a un alcool qui est doux du fait qu’on fait notre alcool nous-mêmes, du grain à la bouteille. Ce n’est pas la même affaire qu’un alcool industriel. À travers la distillation, on prend le cœur du cœur, ça fait un alcool plus rond; ça donne l’impression d’être sucré sans l’être, c’est vraiment intéressant.»

Après le gin et la vodka, les entrepreneurs se tourneront vers le rhum et espèrent d’ici trois mois préparer des barils pour du whisky qui sera prêt dans trois ans. M. Mailhot annonce pouvoir produire sans difficulté 200 000 bouteilles par année.

🌽Distillerie Grand Dérangement

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