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Mutation entrepreneuriale : un grand pas pour une petite entreprise

Mutation entrepreneuriale : un grand pas pour une petite entreprise

L’un en est rendu à sa huitième entreprise, son associé à sa onzième. Lorsqu’ils font connaissance, le premier est vice-président d’Entrepreneuriat Québec et le second, son président. Il paraît alors naturel à Alexandre Vézina et Michel Ross de s’associer pour créer la Clinique d’accompagnement entrepreneurial du Québec (CAEQ), fondée en 2016 après avoir mis le doigt sur ce qui ne fonctionnait pas en termes d’accompagnement entrepreneurial dans la province.

Cet automne, la clinique lance Mutation entrepreneuriale, un parcours évolutif unique pour soutenir les entreprises en croissance.

De la réactivité à la proactivité

Depuis plusieurs années, la Clinique d’accompagnement entrepreneurial du Québec propose plusieurs programmes pour accompagner les entreprises québécoises de concert avec différents organismes de développement économique. Résilient, l’un d’entre eux, a notamment attiré plus de 300 entrepreneurs.

«À peu près 10 à 15% des entreprises qu’on accompagnait n’étaient plus dans une phase d’adaptation. Avec les conseils qu’on leur a donnés, elles avaient réussi à se stabiliser et à passer de la réactivité à la proactivité, explique Alexandre Vézina, cofondateur de la clinique. On s’est donc concentrés sur les petites entreprises en forte croissance qui sont actuellement les grandes négligées.»

Alexandre Vézina. Crédit photo: Karine Lévesque

Quelque chose semble manquer à ces entreprises en croissance. Si la clinique les avait accompagnés à prendre de l’expansion, le focus est ici bien différent. «Ce n’est plus uniquement de la croissance conventionnelle et organique mais de la croissance structurée dans un contexte où se réinventer ne suffit pas, il faut chercher à devenir une meilleure version de l’entrepreneur qu’on est et de l’entreprise qu’on a, d’où la mutation», décrit Alexandre Vézina.

Imaginé au mois de juin, le programme Mutation entrepreneuriale voit le jour en septembre 2020. Le cofondateur de la clinique tient à le préciser, cette nouveauté n’est pas un blitz mais bien un marathon, un programme d’accompagnement plutôt qu’une formation, le tout afin d’amener les entrepreneurs à réfléchir et à passer à l’action sur les événements qui leur permettront d’aller plus loin. Au programme, plusieurs forfaits dont la base est une série de dix webinaires interactifs proposés à raison d’une fois par mois.

Le mouvement, inspiration du changement 

Et qui dit mutation dit mouvement, essentiel à toute entreprise selon Alexandre Vézina. «Quand on est en mouvement, on call les shot comme on dit en bon français. C’est en s’immobilisant qu’on tombe dans nos pantoufles, donc mieux vaut prendre le taureau par les cornes et se mettre soi-même dans des situations déstabilisantes pour dépasser ce qu’on ferait si on n’était pas dans cet état de déséquilibre.»

Pour le cofondateur de la CAEQ, la crise actuelle oblige les propriétaires des petites entreprises à s’adapter, mais pas que. «L’adaptation est souvent une façon de réagir à un environnement changeant, donc il faut réagir rapidement, mais la proactivité est la clé quand on est propriétaire d’une petite entreprise, ne pas attendre après le gouvernement ou que les choses se passent mais être plus ouvert à l’amélioration et à l’innovation.»

Celui qui écrit aussi des ouvrages pour les entrepreneurs évoque l’importance de l’innovation de rupture, le fait de se mettre à la porte de son propre domaine et donc de créer une véritable rupture avec l’offre actuelle. «Si ce n’est pas nous qui le faisons ce sera éventuellement nos concurrents, et lorsque nos concurrents créent cette offre de rupture, ça nous force à réagir à nouveau. La conjoncture actuelle a créé un point de rupture qui oblige les entreprises à s’en aller vers l’instinct de survie.»

Un instinct de survie face auquel Alexandre Vézina voit deux options, l’adaptation ou jusqu’à un certain point, la panique. «Une fois cette panique passée et qu’on a adapté nos affaires pour survivre, c’est là qu’il est important de créer des changements profonds.»

«Créer votre innovation de rupture pour vous rendre plus loin en affaires», voilà justement le titre de l’un des webinaires de Mutation entrepreneuriale, qui abordent aussi l’art des conversations dynamiques, comment transformer son entreprise, accentuer sa paranoïa financière, être efficient en tout temps, contrôler les conditions de succès de sa mutation, comment devenir omniprésent et transcendant, remettre en question des façons de faire de son entreprise et assurer le développement de ses nouveaux produits et services ainsi que celui de la pensée stratégique créative.

Courtoisie: La Clinique d’accompagnement entrepreneurial du Québec inc. (CAEQ)

Un parcours unique et personnalisé

Évoluer dans l’adversité constitue la meilleure façon de le faire selon Alexandre Vézina, qui croit à la stimulation de la créativité à travers l’inconfort, une situation qui prend par contre les bons outils. «Il ne s’agit pas de monter les marches une à une, il faut se mettre en déséquilibre, être ambitieux et audacieux dans ce que l’on veut accomplir et clarifier notre destination. Actuellement, la grande majorité des petites entreprises n’ont pas en tête cette destination, car ils règlent tout le temps des urgences.»

Pour que chaque entreprise puisse s’y retrouver, Mutation entrepreneuriale offre une formule d’accompagnement personnalisé. Le processus: partir de l’entrepreneur et choisir la meilleure personne de l’équipe de la clinique afin d’aider l’entreprise dans sa mutation, le tout en fonction du profil de personnalité de l’entrepreneur ainsi que les zones d’excellence de l’individu et de son entreprise.

Alexandre Vézina préfère parler d’une anticipation stratégique plutôt que d’une planification stratégique. «Si tu veux te rendre en 2030, il faut avoir une vision, anticiper pour se mettre en bonne posture et poser les bons gestes dès maintenant pour permettre à l’entreprise d’arriver dans la prochaine décennie. On est juste en 2020, beaucoup de choses s’en viennent», ajoute le cofondateur de la clinique. L’avènement d’Internet et les médias sociaux ont influencé notre façon de faire du business. Il faut se projeter dans dix ans. C’est beaucoup plus que l’intelligence artificielle. Il y a des changements profonds dans les habitudes de consommation, on l’a vu dans les derniers mois et ça va s’accentuer.»

Voilà pourquoi l’entrepreneur dans l’âme croit que les cartes se jouent maintenant pour espérer avoir une meilleure influence sur le futur de l’entreprise.

CAEQ

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