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ART KOMBUCHA: rebondir grâce au local

ART KOMBUCHA: rebondir grâce au local

C’est dans la cuisine d’Ivan Marenco et de Christine Albert à l’été 2018 que démarre l’aventure d’ART KOMBUCHA, une boisson alcoolisée. Lui, commence par faire des expériences et de premiers brassages avec sa conjointe, qui emmène le produit à ses soirées. La boisson plaît à ses amies, la clientèle cible. Rapidement, le couple lance son entreprise de kombucha alcoolisé, après avoir répondu à trois questions – Est-ce possible ? Avec quel niveau d’alcool ? Et est-ce bon ? – une première au Canada et au Québec. Christine est au doctorat en cinéma, Ivan a travaillé plusieurs années dans le domaine de cette fameuse boisson fermentée à Montréal, avec une maîtrise en ingénierie des biotechnologies en poche. Rencontre avec le cofondateur d’ART KOMBUCHA, Ivan Marenco.

Crédit photo : Julien Le Corre

D’où vous est venue l’idée du kombucha alcoolisé ? 

J’ai un parcours en biotechnologie et en bactériologie donc je m’y connais en levure et en bactérie. Je savais qu’il y avait un potentiel inexploité dans le kombucha. Dans le milieu, on travaillait beaucoup pour limiter la production d’alcool, car on savait qu’il pouvait y avoir des levures dedans qui menaient à de l’alcool. À l’époque je ne savais même pas que le kombucha alcoolisé existait déjà aux États-Unis.

Je me suis dit : “je passe mes journées à essayer de limiter la fermentation d’alcool dans l’usine où je travaille, je vais essayer de faire l’inverse et voir ce qu’il se passe si les bonnes conditions sont réunies pour faire de l’alcool.”

Le kombucha est de plus en plus populaire. Vous dites dans une entrevue avec Métro que beaucoup de gens ne la connaissaient pourtant pas.

On a fait beaucoup de dégustations entre octobre et février, et dès qu’on sortait de Montréal les gens ne connaissaient pas. Au moins 50% demandaient ce que c’était, et un faible pourcentage en avait entendu parler sans jamais avoir goûté. Il n’y avait finalement pas beaucoup de connaisseurs. Pas mal de personnes avaient un a priori sur le kombucha et ne voulaient pas goûter. Je ne pourrais pas l’expliquer, mais ils en avaient peur.

Comment décririez-vous le marché actuel du kombucha?

Le marché du kombucha alcoolisé est complètement ouvert, car on est les premiers à l’avoir lancé, mais on ne sera pas les derniers. Dès l’année prochaine, il y en aura d’autres à mon avis. Il y a beaucoup de joueurs au Québec pour le marché du kombucha non alcoolisé. Il y en a encore de nouveaux qui viennent d’arriver depuis quelques mois, donc ça ne laisse pas tant de place que ça. Est-ce un marché fermé ? Pas encore je pense, mais on essaie tous de tirer notre épingle du jeu.

Crédit : Christine Albert

Le fait d’être le seul sur le marché a-t-il été un atout ou un inconvénient?

Les deux. Ça a été un atout, car j’ai pu ouvrir une centaine de points de vente tout seul en quelques mois, ce qui, en parlant avec d’autres personnes dans le domaine, est impressionnant. Le fait que ce soit un produit qui n’existait pas ailleurs nous a ouvert des portes. Je parle des IGA, Métro, Provigo ou épiceries spécialisées. Ils ont plus de 1000 bières à proposer et six ou sept marques de kombucha différentes qui prennent de la place dans le frigo. On est stables à température ambiante donc ils ne sont pas obligés de nous stocker au frigo comme les autres kombucha, ça nous a permis d’ouvrir le marché.

Quand je faisais mon pitch pour le produit, beaucoup me disaient : “si ça avait été un kombucha normal ou une autre bière, je n’aurais pas eu de place.”

Le côté négatif est quand je m’adressais à des gérants d’épicerie qui ne connaissaient pas du tout le kombucha. Ils ne savent pas où nous placer donc c’est mis un peu n’importe où dans le magasin. Il faut que notre clientèle puisse nous connaître et savoir où nous trouver. Quand il y aura d’autres marques peut-être y aura-t-il une section “kombucha alcoolisée”.

C’est très difficile de lancer un projet pendant la crise actuelle. Quels ont été les défis ?

On avait axé toute notre stratégie marketing sur le terrain, on voulait embaucher des gens partout au Québec. Le but était de faire une grosse campagne de dégustation qui devait commencer en mars. On a fait les embauches, on a acheté le matériel et au moment des premières dégustations, le coronavirus est arrivé. Tous les grands supermarchés ont arrêté la dégustation, qui est le seul moyen de se faire connaître quand on démarre et qu’on n’est pas connu. Pas mal de gens avaient des a priori, mais quand ils goûtaient la plupart disaient “je n’aime pas le kombucha, mais le vôtre, je l’aime bien” et ils achetaient le produit directement. Avec le coronavirus, c’était fini donc ça a été vraiment terrible pour les ventes en mars. On s’est posé beaucoup de questions. On s’est dit : “Qu’est-ce qu’on fait ? Ce n’est pas cette année qu’on réussira à décoller.” 

On a dû complètement changer de stratégie et l’engouement pour le local nous a vraiment aidé.

Quels sont les retours actuellement ?          

On a de très bons retours, ça fonctionne très bien à Montréal. C’est plus compliqué en dehors de Montréal comme la clientèle de kombucha est moins présente et que c’est plus difficile de visiter les points de vente avec le coronavirus. Depuis trois mois ça prend vraiment bien, il fait beau et chaud, c’est une boisson très rafraîchissante. On s’est fait connaître sur les réseaux sociaux. Il y a beaucoup d’inconvénients avec le coronavirus, mais s’il y a eu un avantage ; c’est l’engouement pour les produits locaux, et des influenceuses ont voulu nous aider. Elles ont partagé notre produit, ce qui nous a vraiment fait connaître. Depuis deux trois mois on a plein de demandes dans tout le Québec, des personnes qui veulent acheter le produit en dehors de Montréal ou qui veulent l’acheter directement sur Internet.

Continuez l’aventure du kombucha avec la lecture de notre article sur Wonder Ginger!

 

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