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Collectif Tartelette: Solidarité entre artistes visuels pour traverser la crise

Collectif Tartelette: Solidarité entre artistes visuels pour traverser la crise

Lancé à la mi-avril, le collectif Tartelette réunit une dizaine d’artistes visuel.les déterminés à se serrer les coudes pour passer au travers de la crise. La vente en ligne d’impressions leur permet de tirer un petit revenu, dont la moitié est partagée de manière équitable entre les membres pour soutenir la communauté. À la genèse du projet, Arthur Gauthier, photographe montréalais.

Pour les photographes et les illustrateurs qui tirent leurs revenus de commandes, la crise frappe fort. «On a vite compris, quand on a entendu parler du coronavirus, puis qu’on a vu venir le confinement, que nous allions perdre nos contrats», explique Arthur Gauthier.

 

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Difficile en effet d’exercer comme photographe au temps de la distanciation physique. Avant la crise, l’initiateur du collectif travaillait comme médiateur au Centre Phi qui l’engageait également pour des contrats photo. «C’est l’un de mes derniers contrats. Et dans mon réseau c’est la même histoire: je connais du monde dans la culture, dans les galeries, des gens qui travaillent dans des structures culturelles et en même temps qui exercent à la commande. Ils n’ont plus de travail non plus.»

Alors qu’on ne parlait pas encore de PCU [Prestation canadienne d’urgence], il commence à réfléchir à des solutions pour passer la crise, et notamment à la vente d’impressions. «Je suis allé chercher parmi mes ami.es, mes collègues. Chacun de son côté avait tenté de lancer des petites initiatives. Avec le collectif, on a combiné nos synergies.»

«La proposition de Tartelette est commerciale, mais avec un principe d’entraide. On a chacun des réseaux différents, autant les mettre en commun, pour que tout le monde s’assure un micro revenu.»

Crédit: Philippe Mathieu

Des créateurs et créatrices qui s’aident

Une dizaine de photographes, d’illustrateurs, et bientôt une brodeuse se sont joint au collectif et ont mis leurs œuvres à la vente sur la boutique en ligne.

Dès le départ, l’idée du partage des revenus faisait partie du projet. «La proposition de Tartelette est commerciale, mais avec un principe d’entraide. On a chacun des réseaux différents, autant les mettre en commun, pour que tout le monde s’assure un micro revenu. Même si c’est pour se payer une épicerie ou deux livres, ça compte! »

L’objectif de Tartelette n’est pas seulement financier, c’est aussi un moyen pour les artistes de rester actif, et de rendre accessible la culture. «On essaye d’avoir une diversité dans ce qu’on propose au public.» 

Crédit: Arthur Gauthier

Pour commencer, les artistes ont fourni entre 5 et 10 visuels chacun, sans s’imposer, à ce stade, de critère particulier dans le choix des œuvres. Les commandes, les impressions, et les livraisons (à vélo!) sont gérées par Arthur Gauthier et Alice Chiche, une photographe du collectif. «Maintenant que les premières commandes sont rentrées et qu’on est un peu rodés dans notre organisation, on devrait rajouter du nouveau matériel plus en lien avec la situation actuelle.»

Depuis le début de la crise, Arthur Gauthier produit un travail photo en noir et blanc, plus contemplatif. «Une artiste brodeuse est en train de travailler sur ces images et proposera bientôt des œuvres», indique-t-il.

Crédit: Alice Chiche

Et pour l’avenir? Le collectif a-t-il déjà commencé à réfléchir à l’après-COVID? «On en parle, répond Arthur Gauthier. Certains artistes pourraient quitter le collectif au bout d’un mois ou deux, d’autres rentrer. On réfléchit à intégrer le concept d’artistes invités et résidents.» Dans tous les cas, le photographe souhaiterait que ce projet puisse persister au-delà de la crise puisqu’il estime que «c’est une belle façon de fédérer une communauté autour d’un projet commun et multidisciplinaire

⚡ Collectif Tartelette

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